«Ce sont des progrès remarquables car selon l’OMS, la hausse des prixentraîne souvent l’augmentation du taux de malnutrition chez lesenfants de moins de cinq ans», analyse le responsable.
Selon les statistiques de l’Institut national de la nutrition, laration alimentaire des Vietnamiens s’est nettement améliorée. Leursbesoins nutritifs sont en augmentation constante. Ainsi, les Vietnamiensconsomment plus d’aliments riches en protéines qu’en 2000 : 15,4%contre 13,2%. La quantité de lipides représente 17,6% de la rationalimentaire, contre 12% en 2000. En une décennie, les glucides provenantdu riz ont été ramenés de 74,8% à 67%.
Cependant, il est possible d’observer au Vietnam comme dans plusieurspays du monde une différence anthropométrique entre les enfants desvilles et des campagnes. Au-delà du niveau de vie et des habitudes devie, tout porte à croire que l’accessibilité de certains produits seraitplus grande en ville qu’à la campagne. Le bol alimentaire des rurauxest déficient en protéines, en gras, en fibres et en calories. Leurtaille moyenne est donc inférieure à celle des habitants des grandesvilles.
En ville, la quantité de protéines dansl’alimentation représente 15,9%, tandis que ce taux n’est que de 13,7%dans le Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) et de plus de 14% dans lesrégions montagneuses du Nord. Les Vietnamiens de la partie est du Sudsont les plus gros consommateurs de viande du pays, avec un ratio de17,2% par repas.
D’après Lê Danh Tuyên, lesrepas sont «hyper protéinés» en zone urbaine, avec une quantité de prèsde 40 kg de produits carnés consommés par personne chaque année, soitbeaucoup plus qu’en milieu rural (27,5 kg). Par contre, la consommationde poisson et de légumes par les citadins est équivalente voireinférieure aux ruraux. Les 160 g de légumes verts par personne pour unejournée ne représentent que la moitié de ce que recommande l’Institutnational de la nutrition (300g/pers/jour). Le taux de personnessouffrant de surpoids et d’obésité dans les grandes villes est de prèsde 18%, soit trois fois plus que dans les zones rurales (6%).
«Les repas riches en protéines, en gras, en sel, mais déficients enfruits et légumes, le manque d’activité physique constituent des causesdu surpoids voire de l’obésité en milieu urbain», explique Nguyên ThiHop, directrice de l’Institut national de la nutrition.
Selon l’enquête générale sur la nutrition menée entre 2009 et 2012par le ministère de la Santé, le Vietnam connaît deux phénomènes opposésselon les localités : surpoids voire obésité dans les régions riches,malnutrition dans les régions pauvres . Ainsi, le taux de carencealimentaire est de 3% dans le delta du fleuve Rouge, de 6,8% dans celuidu Mékong, mais de 13,1% dans les régions montagneuses du Nord et de15,6% dans le Tây Nguyên.
«Les résultats del’enquête serviront de base pour la mise en œuvre de politiques denutrition adaptées aux différentes régions, l’élaboration derecommandations nutritionnelles pour la prévention des maladiesmétaboliques, chroniques, non contagieuses comme le surpoids oul’obésité, le cholestérol, le diabète, l’hypertension, les maladiescardiovasculaires», déclare Nguyên Thi Hop.
Selon l’Institut de nutrition, environ 6-7% des Vietnamiens souffrent dediabète, 26% des 25-74 ans de cholestérol. Ce pourcentage est encoreplus élevé dans les grandes villes telles que Hanoi et Hô ChiMinh-Ville.
Pour sa part, Lê Danh Tuyên soulignela nécessité de maintenir une alimentation diversifiée : un repascomposé à la fois de viande, de légumes, de cacahuètes, de riz etd’épices. «Le fast-food, qui propose des aliments trop gras et tropsucrés, est nuisible à la santé», estime-t-il. – AVI