3.500, c’est le nombre de cours d’eaulongs d’au moins 10 kilomètres que compte le Vietnam, qui abrite parailleurs 13 fleuves et 108 bassins fluviaux. La réalité montre bien queles ressources aquatiques sont le garant de la sécurité alimentaire eténergétique, de l’industrialisation et de la modernisation nationales.
Dans le secteur agricole, les ressources aquatiquesjouent un rôle prépondérant. C’est grâce à elles que le Vietnam estdevenu le 2e exportateur mondial de riz. Mais c’est aussi grâce à ellesqu’il a pu développer d’autres filières comme le thé, le café, le poivreou la canne à sucre. Il faut savoir qu’actuellement, 70% du volumed’eau utilisé dans l’agriculture vietnamienne provient du fleuve Rouge,pour le Nord, ou du Mékong, pour le Sud.
Celaétant, le Vietnam doit faire face à un certain nombre de défis enmatière d’eau. Les deux tiers de ses cours d’eau prennent leur sourcehors de son territoire, ce qui peut être un problème, le cas échéant,lorsqu’il manque des mécanismes de coopération efficaces entre paysriverains. De plus, la pression démographique peut constituer une menacepour les ressources aquatiques.
«Selon lesprévisions, la population vietnamienne avoisinera les 100 millionsd’habitants en 2020 et se stabilisera à 120 millions dans les prochainesdécennies. La croissance démographique et les exigences d’améliorationde la qualité de vie font augmenter les demandes en eau de qualité.C’est un défi considérable!», a déclaré Lê Hữu Thuần, directeur adjointdu département de gestion des ressources aquatiques au ministère desRessources naturelles et de l’Environnement.
LeVietnam a aménagé des réservoirs et des ouvrages hydrauliques pour sesfleuves. Mais ces ouvrages datent d’avant que n’aient été définis desobjectifs de développement durable. Ils tenaient compte l’efficacitééconomique au détriment de la protection de l’environnement.
Selon Nguyễn Thị Phương Lâm, qui est une spécialiste des ressourcesaquatiques, le Vietnam doit accorder priorité à la gouvernance d’eau en yimpliquant l’ensemble de la population.
«Lescommunautés de consommateurs et les gestionnaires doivent se rencontrerafin de définir des objectifs de développement durable à partir desquelsl’administration pourra prendre les décisions qu’elle juge adéquates.Le but est de permettre un meilleur accès à l’eau et de protégerl’écosystème. Mais il faut aussi prendre des mesures pour empêcher queles ressources aquatiques ne soient dégradées, notamment lorsque l’on yrejette des eaux usées», a-t-elle indiqué.
Dans lamesure où il considère l’eau comme une ressource naturelle de premièreimportante, le gouvernement vietnamien entend bien perfectioner lespolitiques relatives à l’utilisation et à la protection de l’eau. LeVietnam est d’aileurs doté d’une loi sur les ressources aquatiques,laquelle loi a d’ailleurs été amendée au cours de la 3e session de la13e législature.
Récemment, le vice-Premierministre Hoàng Trung Hai, qui est président du conseil national desressources aquatiques, a demandé au ministère des Ressources naturelleset de l’Environnement de mettre en oeuvre dans les meilleurs délais leplan d’aménagement national des ressources aquatiques et de mener uneenquête sur ces ressources, tout cela pour permettre au Vietnam derésoudre tous les problèmes qui se posent dans ce domaine.
«Nous avons besoin d’eau pour la santé, la sécurité alimentaire et ledéveloppement économique. L’eau est l’une des clés du développementdurable. C’est fort de cette idée que nous pourrons protéger et utiliserde manière rationnelle nos ressources aquatiques de façon à les mettreau service du développement économique et agricole », a souligné NguyễnThái Lai, vice-ministre des Ressources naturelles et de l’Environnement.
Dans les prochains temps, le ministère desRessources naturelles et de l’Environnement va mettre en oeuvre son pland’action national relatif à la gestion, à la protection et àl’utilisation des ressources aquatiques. Il y va du succès du programmenational d’instauration d’une nouvelle ruralité. – VOV/VNA