Son La (VNA) – L’épidémie de Covid-19 que nous vivons actuellement se traduit entre autres choses par un grand chamboulement économique. Au Vietnam, nombreuses sont les localités qui misent sur les exportations de produits agricoles et qui du coup, doivent revoir leur stratégie. C’est par exemple le cas de la province septentrionale de Son La, où les producteurs de longanes ont décidé d’investir dans des systèmes de traitement et de conservation plus modernes.
C’est en septembre 2020 que Nguyên Duc Tuân a fondé son entreprise, une entreprise spécialisée dans le traitement et la conservation des fruits et légumes destinés à l’exportation. Les cinq fours à bois modernes qu’il a achetés pour le séchage des longanes tournent à plein régime. C’est ce qui s’appelle un investissement rentable: que ce soit en Russie ou en Chine, le longane déshydraté s’exporte très bien...
«Du fait de la crise sanitaire, les fruits frais s’écoulent difficilement, d’où cette idée de miser sur le séchage et donc sur la conservation. Et la demande est là: sur le marché domestique, mais aussi à l’étranger, où les fruits déshydratés sont très prisés», nous explique Nguyên Duc Tuân.
L’atelier de traitement de fruits et légumes de Nguyên Duc Tuân s’étend sur 8.000 m2 et dispose d’équipements modernes pour l’écorçage, le séchage et l’empaquetage. Actualité sanitaire oblige, tous les salariés sont obligés d’utiliser des gants et des masques pour assurer l’hygiène alimentaire et prévenir une éventuelle résurgence épidémique. Aucun ne songerait à s’en plaindre, et surtout pas Phan Thi Hanh, qui a trouvé là un véritable refuge…
«Je possède un certain nombre de longaniers, mais en ce moment, impossible de vendre les fruits quand on est un petit producteur indépendant... Heureusement qu’ici, ils me rachètent mes fruits, sinon, je ne m’en sortirais pas! Et en plus, ils m’offrent un emploi plutôt bien rémunéré: une vraie bénédiction!», confie-t-elle.
L’atelier de Nguyên Duc Tuân a en effet réussi à racheter 3.000 tonnes de fruits à différents petits producteurs. Il emploie actuellement 35 salariés permanents et une centaine de travailleurs saisonniers, dont Nguyên Thi Hông, qui est bien contente d’avoir ainsi trouvé de quoi attendre des jours meilleurs.
«Je travaille ici depuis deux ans. Avec une rémunération comprise entre 280.000 et 300.000 dôngs par jour, je peux aider ma famille à traverser cette période difficile», dit-elle.
Force est de constater que tous ces investissements dans le traitement et la conservation des fruits et légumes ont créé de la valeur ajoutée. Mais force est de constater aussi que les acteurs de la filière (entreprises, coopératives et agriculteurs) ont su rester connectés, évitant ainsi la rupture des chaînes de production, d’approvisionnement, de transport et de circulation des produits agricoles dans ce contexte épidémique inédit.
En attendant que les beaux jours reviennent… - VOV/VNA