Situées dans la province de Ninh Binh, à 95 km au sud de Hanoï, les pagodes de Bai Dinh sont depuis quelques années une destination de tourisme spirituel de premier rang du Vietnam. Elles sont au nombre de deux, l’une est ancienne, l’autre plus récente, cette dernière détenant plusieurs records vietnamiens.

L’ancienne pagode de Bai Dinh culmine à 187m d’altitude au sommet du mont Dinh. Vieille de plus de mille ans, elle est orientée vers l’Ouest et entourée de deux cavernes. La pagode proprement dite se trouve nichée dans la grotte, ce qui est un type d’architecture récurrent dans les vieilles pagodes vietnamiennes. Pour y accéder, il faut monter 300 marches.

Selon Do Ngoc Anh, guide touristique, la caverne située à droite s’appelle Eclairée. Le roi Le Thanh Tong a fait graver quatre idéogrammes géants sur sa face centrale pour exalter la beauté du site. Le plafond de la caverne est pareil à un toit solide qui abrite la pagode dédiée au Bouddha et à la Mère-Univers. Sur l’autel, on retrouve les statues traditionnelles représentant les bouddhas du passé, du présent, de l’avenir, le Bouddha Shākyamuni et Kwan Yi.

Au fond de la caverne Eclairée, se trouve une grande sortie qui offre un vaste panorama sur la vallée verdoyante en bas.

De l’ancienne pagode à la nouvelle, il faut emprunter une piste montagneuse d’un kilomètre. La nouvelle trône sur le versant de la colline Ba Dau, donnant sur le lac Dam Thi et la rivière Hoang Long, une position idéale selon la théorie millénaire du feng shui. 500 statues d’arhats sont installées sur les côtés des deux couloirs amenant le touriste depuis le portail principal jusqu’au sanctuaire des bouddhas du passé, du présent et du futur. Ces deux couloirs qui se rencontrent devant l’entrée du sanctuaire mesurent chacun 1.700m, symbolisant l’acheminement vers le bouddhisme des arhats. Il s’agit du chemin d’arhats le plus long de toute l’Asie.

Do Ngoc Anh a fait savoir que les statues d’arhats avaient été sculptées dans de la pierre bleue par des artisans de Ninh Binh. Chacune mesure de 2 à 2 mètres et demi de haut et pèse de 2 à 2 tonnes et demie. Elles sont installées des deux côtés du couloir pour accompagner le commun des mortels vers la lumière du bouddhisme. Chaque statue a une forme, une expression différente, montrant tous les états d’âme de l’homme : la joie, la colère, la satisfaction, la frustration… Au pied de chaque statue, on trouve le nom de l’arhat en question.

La nouvelle pagode de Bai Dinh est en soi un complexe géant qui s’étend en longueur et en hauteur, depuis l’entrée principale jusqu’au sanctuaire du Bouddha Ç ākyamuni, en passant par le clocher et le sanctuaire dédié au Boddhisatva Avalokitesvara (Guang Yin), la Dame de la Miséricorde de la religion bouddhiste. Le clocher est construit sur trois niveaux. De forme octogonale, il abrite une cloche en bronze de 36 tonnes qui est la plus grande du Vietnam. Juste au-dessous de la cloche, se trouve un tambour en bronze de 70 tonnes. Les locaux croient que là où l’on entend encore le son de la cloche, l’on est béni par le Bouddha.

Les statues en bronze d'Avalokitesvara et du Bouddha Ç ākyamuni sont, elles aussi, les plus grandes du Vietnam. Le sanctuaire des bouddhas du passé, du présent et du futur abrite trois énormes statues de ces trois formes temporelles du Bouddha. Vu Anh Quan, un touriste venu de Dalat, est impressionné par leur grandeur. « J’avais déjà vu ces statues à la télévision et je savais qu’elles étaient énormes. Mais la réalité est bien plus spectaculaire. Ces statues sont dorées, ce qui ne fait que souligner leur côté majestueux et splendide. Je ne suis pas étonné de savoir qu’elles ont établi le record des plus grandes statues des bouddhas du passé, du présent et du futur du pays », a-t-il dit.

Le 6ème jour du premier mois lunaire est la principale journée de la fête de pèlerinage vers les pagodes de Bai Dinh. Des dizaines de milliers de pèlerins y affluent pour rendre hommage au Bouddha et visiter ce site grandiose. Lai Ngoc Nga, une fidèle, a confié : « Il ne se passe aucune année sans que je ne me rende à Bai Dinh. C’est une terre sacrée, on ne sent pas la fatigue même après avoir marché plusieurs kilomètres. Moi, j’ai même l’impression que ma santé s’améliore chaque fois que je viens ici. Je prie Bouddha de nous apporter santé et sérénité».

Bai Dinh fait partie du circuit touristique incontournable de la province de Ninh Binh qui le relie à Hoa Lu, l’ancienne capitale, aux grottes de Tam Coc-Bich Dong et au parc national de Cuc Phuong. C’est une adresse idéale pour ceux qui recherchent à la fois la beauté de la nature, la ferveur bouddhiste et la sérénité de l’âme. -VNA