Les Odu de Nghe An hinh anh 1Les femmes Odu. Photo :VOV

Hanoï, 26 décembre (VNA) - Les Odu sont une communauté de 600 âmes vivant essentiellement à Tuong Duong, un district montagneux de la province centrale de Nghê An. Autrefois, ils habitaient sur les berges des rivières Nâm Mô et Nâm Mon, le long de la frontière avec le Laos. Les péripéties de l’histoire les ont obligés à se déplacer et à se fondre parmi d’autres minorités ethniques, notamment les Thai, les Kho Mu et les Mông.

La langue Odu est une langue austroasiatique en voie de disparition. Rares sont les personnes encore capables de prononcer ne serait-ce qu’une centaine de mots en cette langue, et elles ont toutes plus de 80 ans. Il y a donc urgence, estime Mac Thi Tim, cheffe du village de Vang Môn.

 « Seuls quelques vieux savent encore parler Odu alors que les jeunes communiquent en langue Thai », constate-t-elle. « Mais nous avons pu organiser une classe pour leur apprendre des mots simples pour se dire bonjour, se demander comment ça va, s’inviter à boire ou à manger… »

Les Odu vivent en famille nucléaire suivant la tradition patriarcale. Les hommes décident de tout et les femmes n’ont même pas le droit d’ériger un autel à la mémoire de leurs ancêtres. Autres particularités ?

« Autrefois, les Odu vivaient en forêt et se nourrissaient des produits de la chasse et de la cueillette. Ils mangeaient tous les jours de la viande d’écureuil ou de rat qui sont devenus aujourd’hui des plats indispensables sur le plateau d’offrandes à mettre sur l’autel des ancêtres », nous fait savoir Mac Thi Tim.

Les Odu de Nghe An hinh anh 2Une maison des Odu. Photo: nld.com.vn

Les Odu vivent dans des maisons sur pilotis disposant de quatre toits couverts de paille ou de bambou et qui sont adossées à la montagne. L’édifice repose sur quatre à huit piliers correspondant à entre une et trois travées. Lorsqu’ils construisent leur maison, ils installent d’abord le pilier central qui est censé abriter les esprits de la maison. Viendront ensuite les autres piliers, de gauche à droite, puis de haut en bas.

Les Odu ont dans leur maison deux cuisines à des usages différents, comme l’explique Lo Van Cu, un habitant de la commune de Nga My.

 « Traditionnellement, les Odu ont une cuisine à l’extérieur et une autre à l’intérieur. La première ne sert qu’à cuisiner du riz, à recevoir les invités et à se réchauffer et la seconde sert à préparer les repas familiaux », précise-t-il. « Sur l’étagère au-dessus du foyer, ils font sécher leurs objets en vannerie ».

Les Odu croient que leur maison est habitée par trois esprits qui décident de toutes leurs activités familiales, ces trois étant l’âme, le fantôme et l’esprit familial. Lorsqu’ils tombent malades, ils croient que c’est parce que l’esprit familial est malheureux d’avoir perdu sa moitié. Aussi le prient-ils de s’en trouver une autre… - VOV/VNA