Les jeunes scientifiques face à de nombreux défis

Les jeunes scientifiques, même ceux formés à l’étranger, se voient rarement confier des travaux de recherche, faute de crédits. Un gisement d’intelligence sous-exploité. Quelles solutions?
Les jeunes scientifiques face à de nombreux défis ảnh 1Des mesures doivent être mis en œuvre pour encourager les jeunes scientifiques à contribuer davantage au développement du pays. Photo : VNA
 

Hanoi (VNA) - Les jeunes scientifiques, même ceux formés à l’étranger, se voient rarement confier des travaux de recherche, faute de crédits. Un gisement d’intelligence sous-exploité. Quelles solutions?

Alors que le Vietnam est actuellement confronté à une pénurie de scienti-fiques,  les jeunes diplômés actuels ont du mal à rentrer sur le marché du travail, et ne peuvent dès lors pas contribuer au développement national.

Le Docteur Pham Phuong Chi, née en 1982, a étudié à l’Univer-sité de Californie pendant dix ans. À son retour au Vietnam, elle s’est inscrite à l’Académie des sciences sociales du Vietnam. Cependant, en deux ans, on ne lui a confié que deux travaux de recherche.

Un manque crucial de fonds

«La conception de mes lunettes de détection d’obstacles destinées aux personnes malvoyantes, appelées  l’+œil électronique+, m’a demandé beaucoup d’efforts. Lors de mes années d’étude en République de Corée, j’ai travaillé sur ce projet. À mon retour au pays, j‘ai pu le mettre en œuvre. J’ai presque tout financé de ma poche», confie le Docteur Nguyên Ba Hai. Et d’ajouter : «Les formalités concernant le financement des projets scientifiques individuels sont très compliquées. C’est pourquoi je suis réticent à me charger de travaux de recherches publics».

D’après Lê Van Huyên, de la compagnie générale MobiFone, de nombreux travaux d’étude de bonne qualité n’ont pas encore pu être mis en œuvre. Ce manque de crédit plombe la créativité et même la carrière des jeunes scientifiques.

Le Docteur Pham Van Thu,  directeur de l’Institut de pompage et de matériel d’irrigation du Vietnam, partage son expérience : «La plupart des cadres de l’institut sont des jeunes doués, dévoués et créatifs. Mais les crédits dépendent du bon vouloir des autorités. C’est pourquoi, parfois, pour déployer d’excellents projets, l’institut doit financer de lui-même. Notre personnel a même dû créer un fonds spécial». À côté de ce problème de crédits pour la recherche, les scientifiques, sont sous-payés, en tout cas en-deçà de ce qu’ils pourraient prétendre compte tenu de leur niveau d’étude. Un phénomène qui touche la jeune relève particulièrement.

«Cette situation est due au fait que nous n’avons pas encore reconnu le rôle et la particularité des jeunes chercheurs. Tous les acteurs impliqués comme les ministères, les branches et les localités doivent être mobilisés pour l’essor scientifique du pays», informe Nguyên Quân, ministre des Sciences et Technologies.

Une ressource humaine inexploitée

Les jeunes scientifiques face à de nombreux défis ảnh 2Nguyên Ba Hai, auteur de l’«œil électronique», un produit qui aider les malvoyants à éviter les obstacles. Photo : VNA

Selon Nguyên Dinh Nam, directeur de la compagnie VP9, l’État doit se soucier de l’établissement d’un fonds de soutien aux jeunes scientifiques. De plus, la promotion et la mise en application de leurs travaux doivent se faire gratuitement.

L’année dernière, pour répondre à la proposition du Premier ministre Nguyên Tân Dung, le ministère des Sciences et Technologies ainsi que les acteurs concernés ont déployé de nombreuses politiques de développement des entreprises du secteur et des jeunes scientifiques.

Malgré les défis, ces dernières années, un certain nombre de scientifiques formés à l’étranger sont retournés au pays ces dernières années, répondant années à l’appel des organismes de recherches. Beaucoup sont satisfaits et ont pu obtenir de nombreuses réalisations concrètes. Depuis sa naissance en 2008, le Fonds national de développement des sciences et des technologies facilite les activités des jeunes talents : travaux de recherches, participation à des conférences et colloques internationaux ou stages à l’étranger. Chaque année, le nombre d’articles publiés dans de grandes revues scientifiques internationales connaît une augmentation de 30%.

Le ministère des Sciences et Technologies a lancé des programmes efficaces, par exemple celui de zone de hautes technologies sur le modèle de la Silicon Valley. Cette année, le ministère prévoit d’inciter à financer et soutenir les activités des jeunes scientifiques et les encourager à travailler avec passion.-CVN/VNA

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