Hanoi (VNA) - Les victimes vietnamiennes ont perdu près de 40.000 milliards de dôngs (environ 1,6 milliard de dollars américains) à cause de 24.295 escroqueries en ligne durant la période 2020-2025, les cybercriminels utilisant de plus en plus de tactiques sophistiquées et exploitant les vulnérabilités psychologiques, selon le ministère de la Sécurité publique.
Les criminels utilisent massivement l’intelligence artificielle, les faux comptes sur les réseaux sociaux et l’usurpation d’identité pour tromper leurs victimes, a fait savoir le colonel Nguyên Thanh Hà, chef adjoint du Département de la police criminelle du ministère de la Sécurité publique.
L’une des méthodes les plus courantes consiste à se faire passer pour des policiers, des fonctionnaires et agents publics de la justice. Les victimes sont contactées par téléphone ou en visioconférence et menacées de poursuites judiciaires, puis incitées à transférer de l’argent pour «vérification» ou pour régler de prétendues affaires.
Dans de nombreux cas, les escrocs manipulent leurs victimes afin qu’elles révèlent des informations personnelles, des coordonnées bancaires ou leurs comptes de réseaux sociaux, qu’ils utilisent ensuite pour extorquer de l’argent à leurs proches.
Les profits considérables et les risques relativement faibles ont favorisé l’expansion rapide des réseaux d’escroquerie organisés opérant à l’échelle transnationale, a-t-il expliqué, ajoutant que de nombreux groupes ont établi des centres d’escroquerie à grande échelle dans certaines régions d’Asie du Sud-Est où le contrôle des forces de l’ordre est moins strict.
La proximité géographique du Vietnam avec plusieurs de ces régions en fait une cible privilégiée pour le recrutement de main-d’œuvre et le blanchiment d’argent lié à ces opérations, a-t-il indiqué.
Du côté des victimes, la cupidité et la négligence jouent un rôle important. Les promesses d’«emplois faciles et bien rémunérés», conjuguées à la tendance à partager excessivement ses données personnelles et à la confiance accordée à des individus se prétendant représentants d’organismes gouvernementaux en ligne, rendent de nombreuses personnes vulnérables aux escroqueries.
Le colonel Nguyên Thanh Hà a également souligné les lacunes de la gestion étatique, notamment en matière de contrôle des numéros de téléphone, des services internet, des comptes bancaires, des portefeuilles électroniques et des comptes de réseaux sociaux.
De plus, les compétences techniques des fonctionnaires chargés de la lutte contre la cybercriminalité n’ont pas suivi le rythme des progrès technologiques rapides, tandis que le matériel de prévention et d’enquête demeure limité et obsolète.
Pham Gia Bao, directeur adjoint du Département de lutte contre le blanchiment d’argent de la Banque d’État du Vietnam, a conseillé au public de ne jamais cliquer sur des liens, télécharger d’applications ni ouvrir de pièces jointes provenant d’expéditeurs inconnus.
Il a également mis en garde contre le fait de se lier d’amitié avec des comptes suspects sur les réseaux sociaux et a exhorté la population à demander conseil à des personnes compétentes ou à la police locale si l’on lui demandait d’ouvrir, de louer ou de vendre des comptes bancaires ou des cartes SIM.
Le responsable a souligné la nécessité de moderniser les cadres juridiques relatifs aux télécommunications, à la finance, aux monnaies virtuelles et aux actifs numériques, et de renforcer l’utilisation des technologies pour surveiller et prévenir la fraude en ligne. – VNA