Hanoi (VNA) - L’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 3,22% au premier trimestre 2025 par rapport à la même période l’an dernier, reflétant les efforts remarquables du Vietnam pour maintenir la stabilité macroéconomique et maîtriser l’inflation dans un contexte mondial difficile.
En mars, l’IPC a enregistré une légère baisse de 0,03% par rapport à février, principalement due à la baisse des prix du carburant et du riz. Cependant, par rapport à décembre 2024, l’IPC a tout de même enregistré une hausse de 1,3%. Sur un an, l’IPC du mois de mars a augmenté de 3,13%.
Efforts de maîtrise de l’inflation intérieure
Selon l’Office national des statistiques (ONS), malgré une légère baisse en mars, les pressions inflationnistes sont restées maîtrisées. Le taux d’inflation sous-jacente (hors produits frais, énergie et prix réglementés par l’État) a augmenté de 3,01% au premier trimestre, soit un niveau inférieur à la hausse générale de l’IPC, ce qui témoigne de l’efficacité des politiques monétaires pour contenir l’inflation fondamentale.
Nguyên Thu Oanh, responsable du Département des statistiques des prix et des services de l’ONS, a expliqué que les marchés mondiaux des matières premières avaient été volatils, influencés par des facteurs politiques, économiques et sociaux dans divers pays. La concurrence stratégique actuelle entre les grandes puissances, en particulier les nouvelles politiques douanières américaines, a provoqué des tensions commerciales et impacté les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Par ailleurs, l’instabilité géopolitique a également eu des conséquences importantes. Le conflit russo-ukrainien continue de s’intensifier, affectant négativement la stabilité régionale et l’économie mondiale. Les troubles politiques persistent au Moyen-Orient, dans la région de la mer Rouge et à Gaza. De nombreux pays maintiennent des politiques monétaires restrictives, et la demande mondiale reste faible, ce qui ralentit la croissance économique mondiale. Bien que l’inflation ralentisse progressivement, elle n’a pas encore atteint les niveaux cibles fixés par plusieurs pays. Les banques centrales ont continué de surveiller et d’ajuster leurs politiques monétaires pour faire face aux pressions inflationnistes.
Dans ce contexte, le Vietnam a fait preuve de proactivité et de souplesse. L’inflation a été maintenue à un niveau approprié pour soutenir la croissance économique, l’IPC de mars 2025 ayant progressé de 3,13 % en glissement annuel, a-t-elle souligné.
Nguyên Thu Oanh a attribué ce succès au leadership décisif du gouvernement et du Premier ministre. Au niveau national, le gouvernement a fait preuve de proactivité et a accompagné de près les ministères, les secteurs et les collectivités locales dans la mise en œuvre d’une série de mesures visant à stimuler la croissance, à maintenir la stabilité macroéconomique et à maîtriser l’inflation.
Parmi les mesures spécifiques, on peut citer la fluidité de la circulation et de la distribution des biens et services, la réduction des taux d’intérêt des prêts et la stabilisation du marché des changes. D’autres mesures comprennent l’accélération des décaissements d’investissements publics, la mise en œuvre de programmes de crédit pour soutenir les secteurs clés, la réduction de la TVA sur certains biens et services, la baisse des taxes sur les carburants, ainsi que l’octroi d’exonérations et de prolongations d’impôts aux entreprises et aux citoyens.
Grâce à ces efforts coordonnés, les prix des biens et services sont restés globalement stables, l’inflation étant maîtrisée. Au premier trimestre, l’IPC a augmenté de 3,22 % sur un an, a noté Nguyên Thu Oanh.
Inflation sous-jacente inférieure à l’IPC global
L’ONS a indiqué que la hausse de 3,22 % était principalement due au secteur de l’alimentation et de la restauration, qui a progressé de 3,78%, contribuant à hauteur de 1,27 point de pourcentage à la hausse globale de l’IPC. Le prix du porc, en hausse de 12,49%, a été le principal facteur, contribuant à hauteur de 0,42 point de pourcentage, tandis que le prix du riz a, dans une moindre mesure, augmenté de 0,97%.

Par ailleurs, le secteur du logement, de l’électricité, de l’eau, du gaz et des matériaux de construction a progressé de 5,11 %, contribuant à hauteur de 0,96 point de pourcentage à l’IPC global. Les prix de l’électricité ont augmenté de 5,11 %, principalement sous l’effet des ajustements de fin d’année 2024 et de la demande croissante, contribuant à hauteur de 0,17 point de pourcentage à la hausse globale.
Par ailleurs, les services de santé et médicaux ont bondi de 14,4 %, contribuant à hauteur de 0,78 point de pourcentage, principalement en raison des ajustements programmés des tarifs des soins de santé. Le secteur de la culture, des loisirs et du tourisme a enregistré une hausse de 2,16 %, contribuant à hauteur de 0,1 point de pourcentage.
À l’inverse, certains secteurs ont contribué à la baisse de l’inflation, notamment les transports, qui ont reculé de 2,4 %, réduisant l’IPC global de 0,23 point de pourcentage, principalement en raison d’une baisse de 9,73% des prix des carburants par rapport à l’année précédente.
De plus, les services d’éducation ont reculé de 0,61%, réduisant l’IPC de 0,04 point de pourcentage, grâce aux politiques locales offrant des exonérations et des réductions des frais de scolarité. Le secteur des postes et télécommunications a reculé de 0,59%, entraînant une baisse de l’IPC global de 0,02 point de pourcentage, principalement en raison de la baisse des prix des téléphones d’ancienne génération.
Compte tenu de ces facteurs, le taux d’inflation sous-jacente au premier trimestre a augmenté de 3,01 %, soit un niveau inférieur à la hausse générale de l’IPC. L’ONS attribue cet écart aux fluctuations importantes des prix des denrées alimentaires, de l’électricité et des services de santé, facteurs qui ont eu un impact sur l’IPC général, mais ont été exclus du calcul de l’inflation sous-jacente.
Cela démontre que la pression inflationniste sous-jacente est relativement bien gérée, à l’exception des fluctuations temporaires des prix réglementés par l’État, ainsi que des prix de l’alimentation et de l’énergie, a conclu Nguyên Thu Oanh. - VNA