En matière de nouvelle ruralité, la province montagneuse de Son La (Nord) a choisi de miser sur les coopératives. Ce faisant, elle a opté pour un système qui favorise les assistances, qui facilite l’écoulement des produits, et qui, finalement, profite à tout le monde. Preuve du mieux-être économique qu’apportent les coopératives : de nouveaux métiers ont vu le jour. Un reportage de la Voix du Vietnam pour en savoir plus.
Cap sur Chieng Ban, une commune pilote du district de Mai Son, qui a déjà atteint 9 des 19 critères de la nouvelle ruralité, ce qui est un résultat plus qu’honorable. Ce résultat, la commune le doit sans doute en grande partie aux deux coopératives qu’elle abrite désormais: deux coopératives réunissant 40 membres, vouées à la production du café. Ces coopératives ont généré des emplois et donc des revenus stables. Pas étonnant, dès lors, qu’il ait été décidé, pour cette année, d’en implanter de nouvelles à Chieng Bang, comme nous l’explique Pham Van Khanh, le président du comité populaire de la commune: " Dans cette commune, les coopératives bénéficient de conditions favorables , nous dit-il . On leur cède des terrains pour qu’elles puissent s’y installer et on les aide à construire les infrastructures qui leur sont nécessaires…"
Ha Duy Thuong habite dans la commune de Chieng Xom. En 2005, il s’est lancé dans la culture des roses, et il n’a pas lésiné sur les moyens puisque, non content d’avoir investi la coquette somme de 200 millions de dongs, il a fondé une coopérative. C’était en 2011. À ce jour, il possède 17 hectares de roseraies, qui lui rapportent chaque mois 2 milliards de dongs, et dont il peut tirer un bénéfice net de 600 millions de dongs. Et grâce à sa coopérative, il a pu embaucher 20 travailleurs, lesquels gagnent environ 3 millions de dongs par mois. Pour résumer, avec les coopératives, les horticulteurs ont radicalement changé de mode de production. Désormais, ils sont entrés de plein-pied dans l’ère de l’industrialisation.
Et ce n’est pas fini! Ha Duy Thuong a encore beaucoup d’autres projets à revendre: " Mes principaux débouchés sont à Hanoi, à Haiphong et dans d’autres villes environnantes ", nous explique-t-il . " Je compte maintenant m’attaquer à un projet horticole de grande envergure, un projet employant les technologies modernes. Dans l’immédiat, cette année, je vais cultiver 5.000 pieds de lys en serre. Si mon projet aboutit, la rentabilité d’un hectare passera de 800 millions à 1 milliard de dongs, mais surtout, beaucoup d’emplois pourront être créés " .
Actuellement, la province de Son La compte 150 collectivités et 127 coopératives, soit 23.000 personnes, pour ce qui est des effectifs, et plus de 300 milliards de dongs de fonds. On estime à environ 40% le taux de coopératives fonctionnant sans trop de difficultés. L’an dernier, à eux seuls, ces établissements ont obtenu un revenu de plus de 150 milliards de dongs et engrangé plus de 20 milliards de dongs de bénéfices. Quant à leur contribution au budget de l’Etat, elle a été de 4 milliards de dongs. Voilà pour quelques statistiques.
Il est sinon à noter que là où elles sont implantées, les coopératives, en plus de répondre aux besoins de la production locale, sont un facteur de cohésion sociale, du simple fait qu’elles génèrent des emplois et qu’elles favorisent l’entraide communautaire.
La nouvelle ruralité a bien évidemment permis de mettre en valeur les coopératives. À Son La, ces dernières ont d’ailleurs été le fer de lance de deux mouvements d’émulation qui les concernaient directement: «réformer les coopératives» et «les coopératives se portent en avant dans l’éradication de la pauvreté et l’instauration de la nouvelle ruralité». " Cette année, nous espérons vraiment que les autorités provinciales mettront en place des mesures susceptibles d’encourager le développement des coopératives , nous indique Nguyen Huu Tang, le président de l’union des coopératives de Son La .
C’est d’ailleurs ce que préconisent le Parti et l’Etat! Il faudrait aussi faire en sorte d’applanir les difficultés que rencontrent les coopératives et mettre l’accent sur la formation des cadres."
Si l’on s’en tient aux critères de la nouvelle ruralité, chaque commune doit posséder au moins une collectivité ou une coopérative, ce qui n’est jamais qu’une manière comme une autre de mettre en avant l’aspect communautaire de la question. Voilà en tout cas qui ne devrait pas poser beaucoup de problèmes à Son La! - VNA