Il est impossiblede venir à Hô Chi Minh-Ville sans visiter le Palais de la Réunification,autrefois dénommé Palais de l’Indépendance, témoin historique majeur des deuxdernières guerres au Vietnam. Le palais a été construit en 1868 à la demande dugouverneur du Sud-Vietnam, Lagrandière, selon les plans de l’architecte AchilleAntoine Hermitte. Il a été inauguré en 1873 et baptisé «Palais Norodom», du nomdu roi cambodgien. Il passe sous administration japonaise de mars à septembre1945 puis de nouveau sous administration française jusqu’en septembre 1954,date à laquelle les Français quittent le Vietnam. Ngô Dinh Diêm, président dela République du Vietnam, le rebaptise Palais de l’Indépendance en 1955.
Bombardé en 1962par les avions d’une faction dissidente, le palais est fortement endommagé. NgôDinh Diêm décide alors de le raser et de reconstruire un nouvel édifice selonles plans de Ngô Viet Thu, le premier architecte vietnamien à avoir décroché lePrix de Rome. Commencés en juillet 1962, les travaux sont interrompus par lamort de Ngô Dinh Diêm, assassiné lors du coup d’État de novembre 1963. Lenouveau palais est achevé en 1966. Il restera la résidence présidentiellejusqu’au 30 avril 1975, date qui marque la chute du régime de Saïgon et la finde la guerre du Vietnam. Ce jour-là, un tank de l’Armée populaire du Vietnamemboutit la porte du palais et vers 11h30, le drapeau du Front national delibération du Sud Vietnam flotte sur le toit du bâtiment. Le palais est alorsnommé Palais de la Réunification. D’une superficie de 18 hectares, ce monumentmythique est reconnu vestige historique et culturel en 1976 et classé sur laliste des vestiges nationaux spéciaux en 2009.
«J’ai regardé undocumentaire sur la chute du régime de Sài Gon. La scène où le tank tamponne laporte du Palais de la Réunification le 30 avril 1975 m’a beaucoupimpressionnée. J’ai décidé de venir visiter le site avec ma famille. C’estformidable de pouvoir revivre l’histoire de notre pays ici et de rendre hommageaux soldats et à tous ceux qui se sont sacrifiés pour l’indépendance et laliberté de notre pays», dit Nguyên Hoàng, une touriste de Hanoï.
Situé non loin duPalais de la Réunification, Bên Nhà Rông (le port de la Maison du Dragon enfrançais), est également une adresse rouge. Construite en 1864 par les Françaisau bord de la rivière Sài Gon, la Maison du Dragon, nommée ainsi en raison desdeux dragons en céramique posés sur son toit, était le siège social de lasociété des bateaux Nam Sao (Cinq étoiles). C’est de ce lieu que le 5 juin1911, le jeune Nguyên Tât Thành, le futur président Hô Chi Minh, a embarqué àbord du paquebot Amiral Latouche TréVille pour se rendre en France. Après lalibération de Sài Gon en 1975, la Maison du Dragon est devenue un sitecommémoratif dédié au grand dirigeant vietnamien. En 1995, elle a été choisiepour y installer le musée Hô Chi Minh.
Les tunnels de CuChi, à 70km au nord-ouest du centre-ville, sont également une attractiontouristique importante. Leur construction a commencé en 1948 pendant larésistance anti-française. Ce réseau spectaculaire, prolongé et fortifié durantla résistance anti-américaine, prend une dimension stratégique à partir de1966. Les combattants et habitants de Cu Chi décident alors de creuser jour etnuit pour protéger la zone militaire de Sài Gon-Gia Dinh et la vie de lapopulation. Mesurant environ 250 km de long, les tunnels qui sont de véritableslieux de vie regroupent une salle de réunion, un hôpital, des cuisines, desabris, des dépôts… Grâce à l’ingéniosité de la population du Sud, toutes lestentatives armées des ennemis pour neutraliser ces tunnels échoueront.
«J’ai visité cestunnels, les logements, l’hôpital… pour mieux comprendre la vie des habitantsdurant la résistance américaine. Quelle expérience incroyable! Les touristesoccidentaux sont très impressionnés par cet immense réseau et l’incroyabledétermination des Vietnamiens», indique Trân Công Hâu, un touriste de KiênGiang.
D’autres lieuxhistoriques sont incontournables à Hô Chi Minh-Ville comme le musée desséquelles de la guerre, la base militaire de Rung Sac ou encore la cave secrètedes Commandos de Sài Gon.-VOV/VNA