Le président de la Commission de l’économie du Comité central du Parti communiste du Vietnam, Vuong Dinh Huê, revient sur les résultats de l’économie vietnamienne en 2014 et fait part des prévisions et difficultés pour l’année en cours.

- L’économie nationale a atteint, en 2014, beaucoup d’objectifs liés à la stabilité macroéconomique, à la maîtrise de l’inflation et à la croissance. Qu’en pensez-vous ?

En 2014, nous avons observé une chose intéressante. La plupart des économistes vietnamiens, des organisations internationales partenaires avec le Vietnam et la presse locale et étrangère, ont donné des évaluations globales coïncidant avec la réalité. C’est bon signe. Les points marquants de l’économie nationale en 2014 sont la stabilité macroéconomique, un taux d’inflation inférieur à celui prévu par l’Assemblée nationale et une croissance économique supérieure à 5,8%. En effet, depuis 2011, c’est la première année que la croissance a dépassé le chiffre fixé.

De plus, le pays a réussi à stabiliser le marché monétaire et financier, à ramener les taux de dépôt et de prêts bancaires à 8-9%, un réajustement fort par rapport aux années précédentes. Le cours de change entre le dông et le dollar, qui n’a pas connu de fluctuation, a favorisé l’exportation. La réserve nationale de devises a fortement augmenté. Et le processus de restructuration économique a progressé.

- Pourriez-vous préciser les résultats de la restructuration économique, une des tâches prioritaires du Parti et du gouvernement ?

La Commission de l’économie a eu un projet d’étude très détaillé sur ce processus. À propos des entreprises publiques, 2014 a été marquée par l’actionnarisation et la cession de fonds publics au secteur privé.

Plus précisément, selon les données communiquées par l’Assemblée nationale, les cessions de fonds publics à ces entreprises ont plus que triplé en 2014 par rapport à l’année précédente.

Concernant le secteur bancaire, la réforme a permis de minimiser les risques, de renforcer le système, de stabiliser la solvabilité, et notamment d’accorder des crédits pour épauler la production des entreprises. Le règlement des dettes douteuses a obtenu des premiers résultats encourageants.

Concernant les investissements publics, la réorganisation de la répartition des capitaux va dans le bon sens, permettant ainsi d’utiliser ces derniers efficacement.

- Comment s’annonce l’année 2015 pour l’économie nationale ?


Il y a un an, à la même période, il était difficile pour nous de donner des prévisions sur la situation économique en 2014. Mais cette année, nous pouvons donner des tendances. De manière générale, les tentatives de relance de l’économie mondiale continuent de créer des conditions favorables pour l’économie vietnamienne.

L’année 2015 est un peu particulière car les négociations sur plusieurs accords de libre-échange entre le Vietnam et les pays partenaires vont aboutir. L’accord de libre-échange entre le Vietnam et la République de Corée devrait être signé prochainement. Cet accord a une signification importante, non seulement pour renforcer la coopération commerciale et pour que les échanges commerciaux atteignent les 70 milliards de dollars en 2020, mais aussi pour accélérer les relations de Partenariat de coopération stratégique Vietnam- République de Corée.

Le Vietnam mène aussi des négociations pour des accords de libre-échange avec de grandes puissances économiques comme les États-Unis, l’Union européenne, la Russie, le Japon, l’Australie, etc. En 2015, le Vietnam rejoindra officiellement la Communauté économique de l’ASEAN.

Beaucoup de lois amendées seront approuvées et entreront en vigueur. Ces lois concernent les entreprises, l’investissement, la gestion et l’utilisation de fonds publics dans les entreprises, etc. Je pense que ces bonnes nouvelles donneront une nouvelle vitalité à l’économie nationale. Elles créeront une dynamique importante pour la croissance commerciale et l’investissement.

- Quels sont les difficultés à venir ?

L’économie doit toujours faire face à de nombreux obstacles, dont la plupart existent depuis l’an passé.

L’un des grands problèmes est l’équilibre entre les recettes et les dépenses budgétaires, notamment dans un contexte où la dette publique risque d’atteindre le plafond autorisé et où le cours mondial du pétrole brut baisse.

Les activités commerciales des entreprises rencontrent toujours des difficultés. Les dettes douteuses du système bancaire restent encore élevées et leur règlement ne rapporte pas encore de résultats remarquables. – VNA