Cettetendance a vu le jour au Vietnam il y a dix ans. À l’époque, onutilisait souvent des motos de grosses cylindrées (par exemple lesfameuses motos russes Minsk), des véhicules tout-terrain. Désormais, lesmoyens de transports sont plus variés : moto de 125cm3, voiture voirevélo.
Lê Kiên Trung et son épouse sont très connus desamateurs de «phuot». Des voyages de ce type, ils en effectuent depuisdix ans. Des pionniers donc. Avant de se marier, ils ont sillonnépresque toutes les provinces au Nord du pays. Actuellement, avec leursdeux enfants, ils voyagent encore, au Vietnam ainsi qu’à l’étranger. Ilspréfèrent voyager par eux-mêmes car c’est beaucoup moins cher, en plus,ça donne un grand sentiment de liberté. «Voyager +phuot+ est mapassion, j’ai acheté une camionnette et des équipements pour en profiterau maximum», partage Lê Kiên Trung.
Le voyage «phuot» se faitsouvent en groupe de 10 à 20 personnes, dont un qui assume le rôle deleader. Ce dernier doit préparer l’itinéraire, prévenir toutes lesdifficultés et incidents pendant le voyage, aider les membres à sepréparer correctement. Normalement, un circuit de «phuot» coûte beaucoupmoins cher qu’un circuit organisé par des voyagistes. En outre, ilpermet de profiter d’un lieu de la façon la plus authentique, encomptant sur ses propres ressources et en étant au plus proche de lapopulation locale.
Prenant ses racines de la satisfactionde découvrir soi-même de nouveaux endroits, d’être en pleine nature,d’être au plus près de la culture et de la population locales, maisaussi d’affronter les difficultés voire les dangers, le voyage «phuot»s’est imposé dans le panorama - déjà bien diversifié - du tourismenational.
Faire face à tous types d’incidents
Cependant,voyager «phuot» n’est pas sans risques. Janvier dernier, 20 étudiantsse sont perdus sur les flancs de la montagne Bà Den, et 40 secouristesont dû aller les rechercher en pleine nuit. Selon Dinh Van Luân, un«phuot-eur» réputé, «voyager +phuot+ signifie respecter le Code de laroute afin d’éviter les accidents et ensuite, être discipliné. De plus,il faut se doter de compétences essentielles pour faire face à toustypes d’incidents».
Parallèlement, beaucoupd’adeptes du «phuot» participent aussi aux activités philanthropiques aucours même de leur voyage, en remettant par exemple du matérielscolaire, des vêtements chauds aux enfants pauvres de lieux reculés.
Indéniablement,«phuot-er» est de plus en plus populaire parmi la jeunessevietnamienne. Se laisser surprendre en acceptant une part de hasard ettransformer les contraintes d’argent ou le désir de commodités enopportunités de sortie hors de sa zone de confort pour devenir à l’aisedans une plus grande variété de situations, tel est l’esprit du voyage«phuot». -CVN/VNA