Hanoï (VNA) - Dans un contexte marqué par des évolutions complexes et imprévisibles de la situation régionale et mondiale, le renforcement du protectionnisme commercial dans certains pays, le Vietnam reste déterminé à s’intégrer à l’économie internationale.
Selon le ministre de l’Industrie et du Commerce, Trân Tuân Anh, vice-président du Comité de pilotage intersectoriel pour l’intégration économique internationale, “2018 est une année charnière de l’intégration économique internationale du Vietnam”. Le pays a montré son dynamisme à travers une intégration mondiale active et un soutien fort au libre-échange commercial. Membre de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) depuis 1995, du Forum de coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) depuis 1998, le Vietnam fait également partie de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis 2007 et de la Communauté économique de l’ASEAN (AEC) depuis fin 2015.
Le pays entre actuellement dans une période d’intégration plus profonde où l’AEC commence à appliquer les mesures concrètes de sa feuille de route d’engagement à l’horizon 2025 avec des critères de suivi et d’évaluation plus effectifs. Ainsi, “2018 est une année très importante dans la mise en œuvre des engagements en matière d’intégration économique mondiale du Vietnam”, a précisé le ministre Trân Tuân Anh. Le Vietnam fait désormais partie du groupe des pays à revenus intermédiaires, après avoir triplé en quelques années son PIB par habitant. Il est engagé dans la voie du Renouveau depuis une trentaine d’années, ce qui implique une meilleure intégration économique dans la région Asie-Pacifique en particulier. Les Japonais et les Sud-Coréens investissent massivement dans le pays et, de façon plus anecdotique, l’Europe et les États-Unis.
C’est le Sud, avec Hô Chi Minh-Ville, qui attire les gros groupes internationaux. On compte de plus en plus de sièges sociaux d’entreprises high-tech qui choisissent le Vietnam pour s’implanter en Asie du Sud-Est, grâce à une politique économique plus ouverte. Plus généralement, le Vietnam est une destination de choix pour les délocalisations des pays de la région. Le gouvernement vietnamien poursuit toujours une politique d’intégration globale en mettant l’accent sur l’économie, la considérant comme le moteur de la réforme économique, de la croissance et du développement. L’intégration à l’économie mondiale se traduit en premier lieu par une multitude d’accords signés avec différents partenaires étrangers. Ce sont des accords de préférence commerciale et de libre-échange, mais aussi des traités d’adhésion à des unions douanières ou à des marchés communs.
Honorer les engagements
Jusqu’à présent, le Vietnam a ratifié dix accords de libre-échange (ALE) bilatéraux et multilatéraux avec ses partenaires dans la région et le reste du monde. Sur le plan multilatéral, il s’agit de la Zone de libre-échange de l’ASEAN (AFTA) et de cinq ALE ASEAN +1 (respectivement avec la Chine, le Japon, l’Inde, l’Australie, et la Nouvelle-Zélande). Sur le plan bilatéral, il s’agit de quatre ALE signés avec le Japon (VJEPA), la République de Corée (KVFTA), le Chili (VCFTA) et l’Union économique eurasiatique (EAEUFTA).
Le Vietnam a également signé l’Accord de partenariat transpacifique (TPP), puis sa nouvelle version appelée Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP). En outre, il continue de négocier le Partenariat économique régional global (RCEP), un projet d’accord de libre-échange entre 16 pays riverains de l’océan Pacifique. Il inclut les dix pays membres de l’ASEAN (Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Myanmar, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam) et six autres qui ont déjà conclu un accord de libre-échange bilatéral avec l’ASEAN, à savoir: Australie, Chine, Inde, Japon, République de Corée et Nouvelle-Zélande.
Pour honorer ses engagements d’intégration, le Vietnam met tout en œuvre pour réformer sa production, établir des marques commerciales, renouveler son modèle de croissance, améliorer la compétitivité de son économie et de ses institutions juridiques afin de créer un meilleur environnement des affaires pour les investisseurs. Il cherche activement des solutions pour répondre aux problèmes entravant son processus d’intégration internationale. Et, simultanément, le pays réalise de manière proactive les accords internationaux sur le développement durable et la résilience aux changements climatiques, apportant ainsi des contributions substantielles à la construction et au façonnage des mécanismes multilatéraux. En plus, le Vietnam devrait élaborer des politiques reflétant les besoins réels, les tendances en termes de technologies et de mondialisation pour bien s’adapter aux nouveaux modèles économiques. Cela l’aidera à améliorer sa compétitivité sur le marché régional et mondial.
Une intégration fructueuse
La mondialisation, l’intégration économique et la libéralisation du commerce sont les tendances dominantes de l’économie internationale contemporaine. Avec la volonté de suivre ce mouvement, le Vietnam mène, depuis 1986, sa politique de Dôi moi (Renouveau) et une intégration économique axée sur la diversification et la multilatéralisation des relations extérieures, selon la devise “Le Vietnam est prêt à être un ami, un partenaire fiable et un membre responsable de la communauté internationale”. En octobre 2016, au 4e plénum du Comité central du Parti communiste du Vietnam (PCV) du XIIe mandat, le PCV a affirmé sa volonté de “réaliser efficacement le processus d’intégration économique et de maintenir la stabilité sociopolitique dans le contexte d’adhésion du Vietnam aux accords de libre-échange de nouvelle génération”.
Intégrer le tissu économique mondial est une mission essentielle que s’est fixé le gouvernement vietnamien. En avril 2017, il a promulgué un programme d’action destiné à réussir le processus d’intégration internationale, une “orientation majeure pour édifier et défendre la Patrie vietnamienne socialiste”. Dans cet objectif, le pays s’efforce de poursuivre le changement du modèle de croissance afin d’élever la qualité de cette dernière, la productivité et la compétitivité de l’économie. En intégrant le tissu économique international, le Vietnam a vu s’élargir son espace de développement, mais aussi ses coopérations extérieures. L’intégration a propulsé le développement socio-économique, entraîné une amélioration de la productivité et un élargissement des marchés. L’économie se restructure, les filières de production se réorganisent, s’industrialisent et se modernisent. De son côté, le gouvernement essaie par tous les moyens d’attirer les investissements directs étrangers et les aides publiques au développement.
L’intégration économique internationale apporte avec elle de grandes opportunités pour le Vietnam: élargir les marchés à l’export, faciliter l’accès aux progrès scientifiques et l’acquisition des technologies avancées ou encore élever la position du Vietnam sur la scène internationale… De plus, les entreprises nationales ont désormais la possibilité de participer à des chaînes de valeur et de production régionales et mondiales en investissant davantage dans des produits de plus grande valeur ajoutée. -CVN/VNA