Hanoi (VNA) – À l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la traite des êtres humains, célébrée chaque 30 juillet, le Vietnam réaffirme sa détermination à combattre ce fléau afin de protéger les droits fondamentaux et de bâtir une société sûre et inclusive.
Cette date marque également, sur le plan national, la Journée de prévention et de lutte contre la traite des êtres humains, une initiative qui s’inscrit dans la stratégie nationale de protection des droits de l’homme. Depuis plusieurs années, le pays déploie un arsenal juridique renforcé, des campagnes de sensibilisation ciblées et des programmes d’accompagnement des victimes.
Des mesures complètes
Adoptée en 2011, la législation vietnamienne sur la prévention et la lutte contre la traite des êtres humains définit clairement les responsabilités des institutions publiques et des organisations sociales en matière de prévention, d’identification des cas et de soutien aux victimes. Le Code pénal, révisé en 2015, a renforcé les sanctions, notamment pour les infractions impliquant des enfants ou menées par des réseaux organisés. En parallèle, plusieurs plans d’action nationaux ont vu le jour, dont le programme de prévention et de lutte contre la traite des êtres humains pour la période 2021-2025, assorti d’une vision à l’horizon 2030.
Entrée en vigueur le 1er juillet dernier, la loi amendée de 2024 sur la prévention et la lutte contre la traite des êtres humains introduit de nouveaux principes destinés à mieux répondre aux réalités du terrain et à aligner le droit vietnamien sur les engagements internationaux du pays. Elle consacre notamment le principe d’une approche centrée sur la victime, en élargissant les dispositifs de protection et d’assistance à un plus large éventail de personnes concernées.
Mitsue Pembroke, cheffe de mission par intérim de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Vietnam, salue les progrès du pays: "Nous reconnaissons les progrès remarquables réalisés récemment par le Vietnam dans la lutte contre la traite des êtres humains. La loi modifiée qui est entrée en vigueur ce mois-ci met notamment l'accent sur une approche centrée sur la victime dans l'élaboration des politiques. Elle facilite également la réintégration communautaire des victimes, qu'il s'agisse de citoyens vietnamiens, d'étrangers résidant au Vietnam, d'apatrides et de mineurs, et contient des dispositions plus proches des conventions internationales."
Toujours selon Mme Pembroke, les nouvelles dispositions de la loi, notamment celles prévoyant un soutien dès la phase d’identification des victimes, illustrent l’approche humaine adoptée par l’État vietnamien.
Au-delà du cadre législatif, le pays mise sur la prévention par l’éducation et la sensibilisation des communautés, en particulier auprès des publics vulnérables. D’après Nguyên Thi Minh Huong, vice-présidente de l’Union des femmes vietnamiennes, le numérique constitue un levier essentiel pour faire circuler rapidement des messages de prévention et promouvoir une migration en toute sécurité.
«Nous créons des espaces d’échange entre intervenants, femmes et jeunes afin de décrypter les méthodes sophistiquées utilisées par les trafiquants. Nous encourageons des approches créatives pour renforcer la sensibilisation et valoriser le rôle des femmes et des jeunes – notamment des jeunes femmes – dans la diffusion des lois relatives à la traite des êtres humains et à la migration sûre», explique-t-elle.

Sur le plan diplomatique, le Vietnam multiplie également les partenariats pour renforcer la coopération internationale dans ce domaine. À ce jour, le pays a conclu de nombreux accords bilatéraux et multilatéraux avec des voisins tels que la Chine, le Cambodge, le Laos, la Thaïlande, ou encore avec l’Australie. Il participe activement à des forums régionaux et mondiaux et collabore avec des organisations internationales telles que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), ou encore l’UNICEF, dans une optique de renforcement des capacités, d’échange d’informations et de soutien technique.
Un combat de longue haleine
Malgré les avancées, les autorités reconnaissent que la lutte reste semée d’embûches. Les réseaux criminels adoptent des méthodes toujours plus sophistiquées, rendant la lutte plus difficile.
Le colonel Lê Hoàng Duong, directeur adjoint du Département des relations extérieures au ministère de la Sécurité publique, alerte: «Les victimes ne sont plus uniquement des femmes ou des enfants. Nous constatons désormais des cas impliquant des hommes, des nouveau-nés, des fœtus, des mères porteuses, et même du trafic d’organes. Ces réseaux transnationaux, aux ramifications multiples, portent gravement atteinte aux droits humains, à la stabilité économique et sociale, et alimentent d'autres formes de criminalité comme l’immigration clandestine, le travail illégal, la prostitution, le trafic de drogue ou la cyberfraude.»
Face à ces menaces, les autorités vietnamiennes poursuivent la mise en œuvre de mesures coordonnées et globales, en renforçant notamment la coopération multilatérale pour s’inscrire pleinement dans la lutte mondiale contre ce fléau. – VOV/VNA