Hanoi (VNA) - Le ministère de l’Industrie et du Commerce a organisé le 10 décembre, une conférence sur les activités d’exportation du riz afin d’évaluer les résultats de 2025 et de définir les orientations visant à promouvoir des exportations durables en 2026.
L’événement a réuni des représentants des ministères, des localités, des associations professionnelles ainsi que de nombreuses entreprises du secteur rizicole.
Selon le ministère, les exportations de riz en 2025 ont été confrontées à de nombreuses difficultés dans un contexte mondial marqué par des fluctuations économiques et commerciales. Les tensions politiques et les conflits régionaux, une inflation élevée, une croissance mondiale ralentie et le resserrement de la politique monétaire dans plusieurs pays ont entraîné un affaiblissement de la demande. Parallèlement, le retour des mesures protectionnistes et le renforcement des exigences en matière de sécurité alimentaire, de traçabilité et de durabilité dans les marchés importateurs ont exercé une forte pression sur les exportations de riz vietnamien.
Au cours des onze premiers mois de 2025, le Vietnam a exporté environ 7,53 millions de tonnes de riz pour une valeur de 3,85 milliards de dollars, en baisse significative en volume comme en valeur par rapport à la même période de l’année précédente. Si les importations de certains marchés traditionnels comme l’Indonésie et la Malaisie ont nettement reculé, les exportations se sont maintenues grâce à une hausse dans d’autres marchés tels que la Chine, le Bangladesh, le Ghana ou encore le Sénégal. La structure des produits exportés a également évolué de manière positive : le riz blanc de haute qualité et le riz parfumé représentent désormais 69 % du volume total, contribuant à renforcer la valeur et la compétitivité du riz vietnamien.
Le ministère prévoit toutefois plusieurs perspectives favorables pour l’année 2026. Le marché philippin – premier importateur de riz – devrait rouvrir à partir de janvier 2026 avec des ajustements tarifaires, ouvrant de meilleures opportunités pour les entreprises vietnamiennes. La demande provenant de la Chine, du Bangladesh et de nombreux pays africains devrait continuer à augmenter. La qualité du riz vietnamien s’améliore également grâce à l’application de nouvelles technologies, de variétés performantes et à une structuration plus efficace des zones de production. De plus, la mise en œuvre des accords de libre-échange (ALE) et le renforcement des négociations commerciales bilatérales devraient offrir de nouveaux débouchés.
Le principal défi pour 2026 réside cependant dans l’approvisionnement. Le ministère de l’Agriculture et de l’Environnement prévoit une diminution d’environ 0,2 million d’hectares de la superficie rizicole, ramenant la production à quelque 43 millions de tonnes – un niveau qui ne permettra de répondre qu’aux besoins domestiques et à une partie des exportations. Le secteur agricole appelle ainsi les localités à accélérer la reprise de la production après les catastrophes naturelles, à ajuster les calendriers culturaux et à intensifier le déploiement du projet visant un million d’hectares de riz de haute qualité et à faibles émissions dans le delta du Mékong, afin de garantir un approvisionnement stable conforme aux normes internationales.
Lors de la conférence, l’Association vietnamienne du riz et les entreprises ont présenté plusieurs recommandations pour stabiliser le marché et améliorer l’efficacité des exportations. Elles ont souligné la nécessité de considérer le riz comme un produit stratégique nécessitant une gestion rigoureuse et une planification cohérente. Les localités sont appelées à développer des zones de production répondant strictement aux exigences de sécurité alimentaire et de traçabilité, tout en renforçant la construction de marques de riz vietnamiennes, notamment dans les segments de qualité supérieure. Les entreprises et les agriculteurs doivent également passer d’une production traditionnelle à une production orientée par la demande des marchés importateurs, afin de garantir un équilibre durable entre l’offre et la demande et d’accroître la valeur exportée.
Un autre point d’alerte concerne la faible capacité des entreprises vietnamiennes à exploiter pleinement les préférences tarifaires offertes par les ALE. Le secteur n’a pas encore réussi à pénétrer durablement les marchés à forte valeur ajoutée ni à développer des stratégies de marque cohérentes. L’Association recommande ainsi l’élaboration d’une stratégie globale pour optimiser les avantages des ALE, clarifier les responsabilités des parties concernées et renforcer la coordination entre les organismes gestionnaires, les associations et les entreprises.
Les représentants des bureaux commerciaux du Vietnam à l’étranger ont par ailleurs informé de l’évolution des politiques d’importation et recommandé aux entreprises de faire preuve de prudence dans leurs transactions avec les partenaires philippins, le pays maintenant encore la suspension temporaire de ses importations de riz.
Ils ont appelé les entreprises à accorder une attention accrue aux normes de qualité, de quarantaine, d’emballage et de traçabilité, ainsi qu’à vérifier rigoureusement la fiabilité des partenaires et les conditions de paiement pour assurer la sécurité commerciale. - VNA