Depuis maintenant six éditions, le Vietnam parvient toujours à accrocher la dernière marche du podium du classement par nations des Jeux sportifs d’Asie du Sud-Est (SEA Games). Il sera toutefois difficile de faire aussi bien pour ces 28es Jeux, en juin prochain.

Singapour, pays organisateur des 28es SEA Games, vient d’annoncer les 36 disciplines inscrites dans le calendrier des compétitions officielles. La plupart sont des sports olympiques comme natation, plongeon, water-polo, tir à l’arc, athlétisme, badminton, basket-ball, canoë-kayak, cyclisme, escrime, football, gymnastique, hockey sur gazon, judo, rugby à sept, voile, tennis de table, taekwondo, tennis, liste non-exhaustive. Un programme accueilli avec une certaine frilosité par le monde du sport vietnamien, en raison surtout de l’absence de nombreuses disciplines dans lesquelles le pays brille habituellement - du moins sur l’arène régionale - comme karaté, lutte, boxe, wushu ou encore tir.

Un déficit de 20 médailles d’or

Ces «amputations» auront pour conséquence un manque à gagner d’au moins 20 possibilités de titres. Car, outre l’absence des disciplines où le Vietnam s’illustre habituellement, quelques pays d’Asie du Sud-Est comme les Philippines, Singapour, ont tendance à naturaliser des sportifs étrangers venus d’Europe, d’Afrique ou d’Amérique. De plus, les 28es SEA Games auront lieu en été, et non en fin d’année comme à l’accoutumée, avec pour conséquence de tronquer le délai de préparation de l’événement. Attention toutefois à ne pas se servir de ces arguments comme excuses, les règles étant les mêmes pour tous les pays engagés.

«Nous ne pouvons pas prévoir à quelle place finira le Vietnam aux 28es SEA Games. Mais il sera compliqué de terminer 3e du classement par nations», prévient Trân Duc Phân, le nouveau directeur adjoint du Département général de l’éducation physique et des sports.

Objectif Rio


Ces 28es SEA Games devront servir de tremplin en vue des 18es Jeux sportifs d’Asie (ASIAD) et des Jeux olympiques (JO) de Rio de Janeiro (Brésil) en 2016. Pour ce, les instances sportives nationales ont tout axé sur la préparation des sportifs spécialisés dans les disciplines olympiques, avec des progrès déjà visibles depuis quelques temps. Le pays a en effet beaucoup progressé dans ces sports. Mais l’opposition sera rude, car d’autres nations d’Asie du Sud-Est ont aussi des atouts à faire valoir.

En badminton par exemple, si Nguyên Tiên Minh demeure le plus grand espoir vietnamien, l’Indonésie, la Malaisie et la Thaïlande ont entre leurs mains quelques-uns des meilleurs joueurs de la planète. En natation, la Singapourienne Tao Li - une nageuse de classe mondiale - promet d’être la grande rivale d’Anh Viên.

«Le pays organisateur, Singapour, a donné un programme de compétitions raisonnable. Vingt-quatre des 36 disciplines sont représentées aux JO et aux ASIAD»
, estime Hoàng Vinh Giang, vice-président permanent du Comité olympique du Vietnam.

Les 28es SEA Games auront lieu du 5 au 15 juin à Singapour. La délégation vietnamienne sera composée de 640 personnes, dont 440 compétiteurs en lice dans 27 des 36 disciplines au programme. Il est fort à parier que cette édition sera compliquée pour le Vietnam. La question est de savoir comment vont procéder les têtes pensantes, le staff technique, médical et les sportifs engagés pour s’en affranchir.

Le Vietnam vise plus haut

Cette année, les sportifs vietnamiens vont chercher à obtenir de meilleurs résultats lors des compétitions régionales et internationales, à commencer par les 18es SEA Games, les 18es ASIAD et les épreuves qualificatives pour les JO 2016.

Selon un rapport du Département général de l’éducation physique et des sports, les sportifs vietnamiens ont engrangé 355 médailles d’or, 253 d’argent et 272 de bronze en 2014, dont 29 d’or, 32 d’argent et 60 de bronze lors de compétitions du sous-continent asiatique.

Lors d’une récente conférence, le ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme, Hoàng Tuân Anh, a adressé ses félicitations aux entraîneurs et sportifs pour leurs brillantes performances réalisées l’an dernier. Il a demandé au Département général de l’éducation physique et des sports de prêter davantage attention aux sportifs inscrits dans les compétitions internationales afin qu’ils puissent s’illustrer au plus haut niveau. – VNA