Le Premier ministre Nguyen Tan Dung vient de prendre une décisionclassant le site de fouilles archéologiques d'OC Eo-Ba The (situé dansla province d'An Giang, Sud) sur la liste des vestiges nationauxspéciaux.
L'information a été rendue publique lors d'unecérémonie tenue le 27 juin dans la province méridionale d'An Giangdestinée à la publication de cette décision gouvernementale. A cetteoccasion, le comité populaire provincial a décidé de créer un comité degestion des vestiges d'Oc Eo qui coopérera avec les organes locauxconcernés pour la préservation et la valorisation de cette culture.
La culture d’Oc-Eo est apparue et s’est développée lors des dixpremiers siècles de notre ère dans le delta du Mékong. En 1937,l’archéologue français Louis Malleret de l’École Française d'ExtrêmeOrient, a mené des fouilles des sites de la culture Oc Eo dans ledistrict de Thoai Son (province d'An Giang) et découvert un bon nombrede vestiges répartis sur les monticules et le système d’anciens canaux. Atravers ses fouilles, Louis Malleret a défini les limites de l’ancienneville Oc Eo qui était une ville portuaire. Cet archéologue a utilisé leterme Oc Eo, nom d'un monticule situé dans le district de Thoai Son,pour désigner cette culture.
En ce lieu, desarchéologues ont fouillé entre 1944 et aujourd'hui d'autres vestigescomme Giong Cat, Giong Xoai, monticules Cay Thi, Da, Ut Trach, Cay Me,Tu Tram,.. La découverte de traces de la culture Oc Eo a coïncidé aveccelle de la culture de Dông Son au Nord Vietnam. Depuis, le terme Oc-Eo aété utilisé pour désigner des vestiges et antiquités de Phù Nam trouvéslors de campagnes de fouilles menées dans plusieurs localités du deltadu Mékong.
Selon plusieurs études, le royaume de Phù Nam aconnu deux phases de développement : la première du Ier au IIIe siècle,et la seconde, qui correspond à son apogée, du IVe au XIIe siècle.Après de nombreuses vicissitudes, ce royaume a décliné pour finalementdisparaître.
Les nombreuses campagnes de fouillesréalisées dans les autres provinces du Sud ont mis à jour des milliersd’objets qui témoignent des échanges économiques avec les grandescivilisations de l’époque, Chine, Inde, Iran, Rome... Ils ont permis demieux comprendre la vie et la culture de gens d’une époque éloignée àtravers outils, céramiques, bijoux, statues et statuettes.
Après 70 années d’étude, le Phu Nam est de mieux en mieux connuaujourd’hui, son importance en tant que culture est indéniable, de mêmeque pour la connaissance et l’étude de l’histoire de cette région.-VNA