Hanoi (VNA) –Bien que des réalisations notables aient été accomplies, le secteur pharmaceutique vietnamien fait face à de nombreux défis. En particulier, la production de médicaments à haute technologie, de médicaments originaux, de vaccins et de produits biologiques modernes en est encore à ses débuts.
Nouvelles politiques de soutien au transfert de technologie dans l’alimentation
Dans le contexte de la mondialisation et du développement rapide de l’industrie pharmaceutique, le Vietnam s’efforce sans cesse de devenir un centre de production de médicaments de haute qualité dans la région de l’ASEAN.
L’une des stratégies clés est le transfert de technologie pour la production de médicaments, de vaccins et de produits biologiques, non seulement pour répondre à la demande intérieure, mais aussi pour accroître la compétitivité dans la chaîne d’approvisionnement pharmaceutique mondiale.
Le Vietnam compte actuellement 238 usines certifiées GMP-WHO, dont 17 certifiées GMP-EU, produisant principalement des médicaments génériques.
Bien qu’il ait fait des progrès notables, le secteur pharmaceutique vietnamien fait face à de nombreux défis. En particulier, la production de médicaments à haute technologie, de médicaments originaux, de vaccins et de produits biologiques modernes reste à un stade relativement modeste.
À l’heure actuelle, le secteur pharmaceutique vietnamien ne couvre que 70 % des quantités nécessaires et 46,3 % de la valeur des besoins en médicaments nationaux, avec une grande partie des matières premières nécessaires à la production de médicaments encore importée.
Un des principaux problèmes actuels est la capacité limitée du Vietnam à rechercher et produire des vaccins. Bien que 15 types de vaccins soient produits dans le pays, répondant à 100 % des besoins de vaccination élargie, ce taux n’atteint que 10 % pour les vaccinations de service.
La production de vaccins à ARNm, de vaccins de rupture ou de produits biologiques de haute technologie reste un objectif lointain, pas encore pleinement réalisé.
Pour résoudre ce problème, la Loi sur les médicaments révisée a donné des politiques prioritaires pour le transfert de technologie dans le domaine pharmaceutique.
Ces politiques soutiennent non seulement le transfert de technologie, mais encouragent également les entreprises à investir dans la production de médicaments originaux et de vaccins au Vietnam.
Selon Ta Manh Hùng, vice-directeur du Département de la gestion des médicaments relevant du ministère de la Santé, cette révision permettra de raccourcir le délai d’enregistrement des médicaments spéciaux, y compris les nouveaux médicaments, les médicaments originaux, les médicaments rares et les vaccins, tout en créant un environnement plus favorable à la mise en œuvre des projets de transfert de technologie.
De plus, les politiques d’incitation fiscales, de prêts et de soutien foncier aideront les entreprises pharmaceutiques à avoir un plus grand dynamisme pour coopérer avec leurs partenaires internationaux.
Cependant, la réalité actuelle montre que les résultats du transfert de technologie restent limités. En 2024, seulement 20 médicaments inventés ont été transférés par des entreprises multinationales comme AstraZeneca, Servier, Viatris au Vietnam, dont seulement 3 ont reçu un numéro d’enregistrement.
Ce chiffre reste modeste, ce qui montre qu’il est nécessaire d’adopter des politiques et des solutions plus vigoureuses pour accélérer le processus de transfert de technologie.
Avant l’adoption de la Loi révisée sur les médicaments, Nguyên Thu Thuy, directrice du bureau de représentation de la compagnie Servier à Hanoi, a reconnu que l’entreprise rencontre de nombreuses difficultés dans la mise en œuvre des incitations à l’investissement pour ce projet.
Plus précisément, la décision n° 376/QD-TTg du 17 mars 2021 stipule une feuille de route de maintien des prix et de réduction des prix des médicaments inventés afin d’attirer les entreprises à transférer la technologie de production de médicaments inventés au Vietnam. Cependant, il n’existe toujours pas de texte juridique précisant ces incitations.
L’application pratique des règles de négociation des prix n’est pas encore uniforme et ne garantit pas une incitation suffisante pour les projets de transfert de technologie.
Un représentant de la Sarl Medochemie a indiqué que chaque projet de transfert de technologie est coûteux et nécessite une planification détaillée des coûts pour chaque produit.
Le transfert de technologie consomme beaucoup de temps des départements clés, du temps pour la formation du personnel et du temps de fonctionnement des équipements, qui, au lieu d’être consacrés à la production commerciale, doivent être dédiés aux produits liés au transfert de technologie.
Du côté du groupe pharmaceutique Sanofi, selon Nguyên Thi Luong Phong, directrice des affaires extérieures, le développement d’un nouveau médicament, depuis l’invention jusqu’à l’approbation, prend entre 10 et 15 ans, avec des coûts s’élevant à 2,6 milliards de dollars. Ainsi, il suffit qu’un maillon soit retardé ou qu’un blocage se produise quelque part pour que les pertes soient considérables, tant en termes de temps que de coûts.
Réformes juridiques et politiques d’investissement attrayantes
Pour réaliser l’objectif de développer le secteur pharmaceutique vietnamien au niveau des pays avancés et produire des médicaments de grande valeur, le Vietnam doit créer des conditions favorables pour que les entreprises participent au processus de transfert de technologie, construire des infrastructures de soutien et développer un système de réglementation sur la propriété intellectuelle.
De plus, en renforçant les programmes de recherche scientifique et en développant des industries pharmaceutiques de haute valeur, telles que les vaccins et les médicaments biologiques, le Vietnam pourra améliorer sa compétitivité dans la chaîne de production et d’approvisionnement pharmaceutique de l’ASEAN.
Atul Tandon, directeur général d’AstraZeneca Vietnam, a partagé que le Vietnam dispose de nombreux atouts en matière de main-d’œuvre, mais qu’il est nécessaire de créer des incitations et des conditions plus favorables pour exploiter pleinement ce potentiel.
L’engagement d’AstraZeneca dans le transfert de technologie et la coopération avec les autorités vietnamiennes est la preuve de la détermination des multinationales à contribuer au développement du secteur pharmaceutique vietnamien.
De son côté, Dion Warren, directeur général Takeda pour la région Asie-Pacifique et l’Inde, a salué le processus d’innovation du Vietnam dans le développement du secteur de la santé et des médicaments, soulignant que son entreprise a fait de grands efforts pour s’adapter à ce processus.
« Nous avons consacré près de 5 milliards de dollars aux activités de recherche et développement (R&D). Takeda a réalisé de nombreuses avancées dans les domaines du traitement du cancer, des troubles digestifs, des maladies rares, des solutions thérapeutiques à base de plasma et des vaccins », a ajouté Dion Warren.
D’un autre côté, selon la directrice générale de Viatris Vietnam et des marchés de l’Alliance Asie, Radhika Bhalla, Viatris s’efforce de fournir des médicaments de haute qualité à plus d’un milliard de patients dans le monde entier.
Pour ce faire, Viatris a mis en place une chaîne d’approvisionnement pratique permettant aux consommateurs d’accéder facilement et rapidement aux médicaments.
Par ailleurs, Viatris met également l’accent sur la durabilité et la capacité d’évolutivité à l’échelle mondiale dans la chaîne d’approvisionnement en collaborant avec des associations de santé et des pharmaciens pour sensibiliser à la prise en charge des patients.
Radhika Bhalla a également partagé que Viatris est heureuse de recevoir le soutien du gouvernement et du ministère de la Santé. Cependant, cette activité continue de rencontrer de nombreuses difficultés et obstacles concernant les procédures d’enregistrement et les politiques d’investissement. Il est alors nécessaire d’apporter des réformes juridiques pour rendre l’environnement d’investissement étranger plus clair et plus attrayant pour l’industrie pharmaceutique.
Dans certains pays, les décideurs politiques se concentrent sur des initiatives de transfert de technologie pour renforcer l’autosuffisance en approvisionnement et résoudre les besoins de santé grâce à une combinaison de production mondiale, régionale et locale.
Le Vietnam pourrait atteindre un équilibre similaire tout en continuant d’attirer des investissements en offrant des politiques fiscales incitatives, en simplifiant les processus d’approbation des médicaments issus du transfert de technologie et en facilitant la mise sur le marché rapide de ces médicaments.
« En outre, le fait d’alléger la charge des formalités administratives liées aux modèles de transfert de technologie pourrait attirer davantage d’investissements en expertise de la part des entreprises multinationales au Vietnam et, à long terme, stimuler le développement vigoureux de l’industrie pharmaceutique locale tout en maintenant la chaîne d’approvisionnement mondiale », a déclaré la responsable de Viatris.
Du côté des chercheurs, selon la docteure Nguyên Khanh Phuong, directrice de l’Institut de stratégie et de politique de santé, le secteur pharmaceutique vietnamien doit non seulement améliorer la technologie de production, mais aussi développer des politiques de ressources humaines et des infrastructures appropriées pour accueillir et maîtriser la technologie.
Le transfert de technologie dans le secteur pharmaceutique nécessite d’énormes investissements, un temps considérable et surtout des ressources humaines de qualité. Cela exige une stratégie intégrale, comprenant le renforcement de la formation des ressources humaines, l’amélioration de la capacité de recherche et le développement d’un écosystème soutenant l’innovation dans le secteur pharmaceutique.
Le Vietnam fait actuellement partie des pays ayant la plus forte croissance du marché pharmaceutique et du secteur pharmaceutique dans le monde.
La valeur totale du marché pharmaceutique au Vietnam a atteint 2,7 milliards de dollars en 2015, a doublé pour atteindre 5,1 milliards de dollars en 2018, et a atteint 6,1 milliards de dollars en 2020, avec des prévisions atteignant près de 7 milliards de dollars en 2023. – NDEL/VNA