Le "ma nhét" - le baptême d’un nouveau-né Tày

L’existence d’un Tày est rythmée par quatre grands rituels : le baptême, le mariage, l’inauguration de la maison et les funérailles. Mais c’est le premier de ces rituels qui est considéré comme le plus marquant.

L’existence d’un Tày est rythmée par quatre grands rituels : le baptême,le mariage, l’inauguration de la maison et les funérailles. Mais c’estle premier de ces rituels qui est considéré comme le plus marquant.

Entendons-nous tout d’abord sur le sens du mot "baptême" qui ad’ordinaire une connotation chrétienne, qu’il n’a pas ici, où il désignetout de même une sorte de bénédiction solennelle.

Cebaptême a un nom en langue Tày : "ma nhét", ce qui se traduitlittéralement par "moche" en français. Surprenant, évidemment… En fait,il est de coutume que le maître de cérémonie - un membre du clan ou unchaman, en l’occurence - attribue au nouveau-né un pseudonyme peuvalorisant, "moche" donc, censé repousser les mauvais génies. Mais lesrituels en eux-mêmes sont avant-tout destinés à rendre grâce aux déessesde la fécondité et aux ancêtres qui ont permis que la naissance aitlieu sous des auspices favorables.

Pour ce qui est despréparatifs, ils débutent très tôt, avant même la naissance. Les unsrecherchent un chaman ayant la main heureuse, les autres s’occupent dubanquet qui sera offert aux invités après la cérémonie, ce qui n’est pasune mince affaire… Hà Van Vien, un folkloriste de la province de BacKan : "Les riches peuvent sacrifier un cochon pour l’offrir aux forcescélestes. Les moins aisés peuvent se contenter d’un ou deux poulets.Mais il y a en tout une offrande indispensable pour ces premiers rites,c'est le "cooc mo", qui ressemble à un petit croissant."

Les rituels se composent de deux parties : l’une est dédiée aux déessesde la fécondité, l’autre correspond au moment où le nouveau-né devientofficiellement membre de son clan. Hoàng Thi Hien, du service de laCulture, des Sports et du Tourisme de Bac Kan : "Les rituels durent àpeu près 5 heures. Il y a plusieurs parties, bien sûr… Tout se déroulesous l’égide du chaman."

Après avoir remercié lesdéesses, le chaman est censé leur demander d’avaliser le pseudonyme dunouveau-né, lequel lui aura été au préalable révélé par divination.Hoàng Thi Hien, toujours : "Ensuite, c’est le "khai buon". On demandeaux forces célestes de bénir le nouveau-né. Après, on tend un hamac poury mettre le bébé : c’est le rite de la berceuse."

Lenouveau-né, qui est tout de même le héros du jour, est particulièrementgâté par ses grands-parents. Hà Van Vien, cette fois : "Chacun offre untube de bambou rempli de riz gluant, une poule à pattes jaunes et àplume de couleur unie. La grand-mère maternelle apporte quant à elle unsac à dos de portage pour le bébé qu’on amène sous le soleil, ce qui estcensé lui garantir une bonne santé !...".

Le porteur dubébé est lui-aussi minutieusement choisi. Il doit être pieux, mener unevie aisée… et ne pas avoir les bras qui tremblent ! Après avoir exposéle bébé au soleil - pas trop tout de même ! - , il le passe à lagrand-mère paternelle. Celle-ci a une mission peu spéciale ! Ellepromène son petit-enfant et distribue les "cooc co" au premier venu, enéchange d’une toute petite somme symbolique. Après quoi, c’est l’heuretant attendue du festin, car chez les Tày, pas de cérémonie sans"beuverie", et honni soit qui mal y pense !... -VOV/VNA

Voir plus

Vinh Long célèbre la fête Ok Om Bok

Vinh Long célèbre la fête Ok Om Bok

La fête Ok Om Bok, événement culturel traditionnel de la communauté khmère et patrimoine culturel immatériel national reconnu, s’est tenue le 5 novembre au site historique et pittoresque d’Ao Ba Om, dans la province de Vinh Long, au cœur du delta du Mékong.

Œuvre "Mua xuân dên" (L’arrivée du printemps), de Vu Công Diên, huile sur toile, 100x120cm. Photos : NDEL

Les beaux-arts contemporains vietnamiens enchantent à l’Asian Art de Londres

Les œuvres de quatre artistes vietnamiens contemporains ont suscité l’intérêt des collectionneurs, des maisons de vente aux enchères et des amateurs d’art du Royaume-Uni et du monde entier lors de l’exposition « Vietnam - Beauté enchanteresse », qui s’est tenue du 31 octobre au 5 novembre chez Sotheby’s.

Le rituel d’offrande du côm dep, sorte de jeune riz gluant aplati, est une spécialité khmère en l’honneur de la Lune. Photo : VNA

Can Tho célèbre la fête de la Lune des Khmers

Selon les croyances du peuple khmer, la fête de la Lune, célébrée au milieu du dixième mois lunaire, est l’occasion de rendre grâce au génie lunaire pour des récoltes abondantes. Dans la soirée du 4 novembre 2025, la cérémonie du culte de la Lune s’est tenue au temple Khleang, dans la ville de Can Tho, dans le cadre de la fête Oc Om Boc – course de pirogues Ngo traditionnelles.

Photo d'illustration : VNA

Projet de documents du 14e Congrès du Parti : Placer la culture au même rang que l’économie et la politique

Le projet de Rapport politique du Comité central du Parti (13ᵉ mandat) présenté au 14ᵉ Congrès national du Parti suscite un large intérêt ainsi que de nombreuses contributions de la population. Ce document clé confère à la culture le statut de fondement spirituel de la société, la positionnant comme à la fois un objectif et un moteur essentiel du développement durable du pays pour la nouvelle ère.

L'artiste Kiêu My et de jeunes artistes du Théâtre de hát bội de Hô Chi Minh-Ville interprètent la pièce « Fête de la maison communale du village». Photo : ttbc-hcm.gov.vn

Le Théâtre de hát bội de Hô Chi Minh-Ville, passeur de culture et de mémoire

Depuis plusieurs années, le Théâtre de hát bội de Hô Chi Minh-Ville propose chaque semaine des représentations dans les espaces publics de la ville. En parallèle, il collabore avec des établissements scolaires pour rapprocher cet art ancestral de la jeunesse. Une démarche à la fois patrimoniale et novatrice, qui vise à préserver l’identité culturelle tout en conquérant de nouveaux publics.

Le Village de My Nghiep (Khanh Hoa) continue de tisser l'avenir du brocart Cham

Le Village de My Nghiep (Khanh Hoa) continue de tisser l'avenir du brocart Cham

Face au risque de déclin de leur patrimoine artisanal en raison de la faiblesse des revenus et de la concurrence industrielle, les artisans du village de tissage de My Nghiep, berceau historique du brocart Cham dans la province de Khanh Hoa (Centre), résistent inlassablement.
Fidèles au métier à tisser traditionnel en bois – un savoir-faire précieux transmis de mère en fille au sein de l'ethnie Cham – ils maintiennent la production de ces étoffes colorées et complexes.