Le hát bội, ou tuồng, remonte au XIIe siècle, maisc’est seulement au XVIIe siècle qu’il se développe et acquiert seslettres de noblesse. Cet art inclut danse, chant, récit et musique. AuXIXe siècle, sous la dynastie des Nguyên, il occupe une place importantedans la vie culturelle de l’empereur et de la Cour.
Lehát bội comprend un nombre limité de personnages caractéristiques,immédiatement identifiables par leur maquillage et leurs costumeschargés de symboles. Ainsi, une face maquillée en rouge représente lecourage, la loyauté et la fidélité. Les traîtres et les personnagescruels se blanchissent le visage. Horizontaux, les sourcils signifientl’honnêteté, en accent circonflexe, la cruauté, et tombants, la lâcheté.Selon la façon dont il se tripote la barbe, on peut identifier lesémotions, réflexion, inquiétude, colère... qui animent un personnagemasculin.
Le hát bội privilégie les thèmes de l’antiquité :il campe les caractères, fait vivre des personnages, reconstitue desévénements des temps anciens. L’un de ses buts : enseigner le passé.
Lespersonnages sont des empereurs, des impératrices, des généraux, et desprincesses. Des épisodes de l’histoire du Vietnam comme ceux des deuxSœurs Trung ou de Trân Hung Dao sont fréquemment représentés au théâtreclassique, de même que de grands romans en vers comme le Kim Vân Kiêu,le Thach Sanh, ou le Luc Vân Tiên.
Les costumes sontsplendides, les décors somptueux, et les jeux de scène traditionnels.Les chanteurs et chanteuses, selon les épisodes, ont des dialoguesparlés ou chantés. Les chants sont très variés, ils peuvent êtretristes, descriptifs, narratifs, ou rapides et vifs, et peuvent êtreemployés pour réciter une poésie ou faire un exposé plus conventionnel.
Savitalité perdurant, le hát bội est devenu l’un des traits culturels duSud et, plus particulièrement, du delta du Mékong. -VNA