Auparavant, l’E5 était vendu seulement dans sept provinces et villes : Hanoï, Hô Chi Minh-Ville, Hai Phong (Nord), Dà Nang, Quang Ngai (Centre), Cân Tho et Bà Ria-Vung Tàu (Sud). Depuis début janvier, il est vendu dans tout le pays. Ce carburant se caractérise par l’ajout de 5% de bioéthanol (d’où E5) dans "l’essence traditionnelle" Ron 92.
La généralisation de ce nouveau carburant vise à remplir les objectifs énergétiques du pays ainsi qu’à diminuer la pollution de l’air. Cela montre aussi que le Vietnam respecte ses engagements auprès de ses partenaires internationaux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’E5 a l’avantage de produire moins de CO2 que l’essence ordinaire. C’est une énergie plus propre, qui permet de diminuer de 60% les émissions nettes de gaz à effet de serre.
Les fournisseurs prêts à répondre à la demande
Selon un représentant du Service de l’industrie et du commerce de Hanoï, les entreprises de carburants de la capitale sont prêtes à vendre de l’E5. "PV Oil a pris des dispositions pour assurer une fourniture massive en 2018", a partagé Nguyên Duc Nam, directeur adjoint de PV Oil Hanoï. "Concrètement, PV Oil dispose d’une station de mélange à Dinh Vu, dans la ville de Hai Phong, d’une capacité de 80 m3/heure. La compagnie augmentera sa production pour approvisionner le marché", a-t-il ajouté.
Le groupe national Petrolimex a également confirmé qu’il assurerait un approvisionnement suffisant des stations de mélange en bioéthanol.
La Sarl de raffinage et de pétrochimie Binh Son, société-mère de la raffinerie de Dung Quât, s’est engagée à fournir suffisamment de carburant fossile, en l’occurrence le Ron 92, pour fabriquer l’E5.
Diversifier les sources d’approvisionnement
Selon les spécialistes, le Vietnam a des conditions favorables pour produire du biocarburant. Le pays possède de grandes étendues de terre prêtes pour la culture du manioc et de la canne à sucre, notamment dans les régions montagneuses du Nord et du Centre. Selon le Groupe gazo-pétrolier du Vietnam (PVN), les biocarburants contribueront au développement économique des zones rurales qui sont appelées à produire des matières premières nécessaires.
"Dans les années à venir, le manioc, la canne à sucre et le pourghère seront les trois espèces de plantes principales pour répondre à la demande de bioéthanol", a informé Nguyên Hông Son, directeur du Département de la culture relevant du ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
Toujours selon Nguyên Hông Son, concernant le manioc, pour assurer des superficies et des rendements suffisants, il sera nécessaire de se concentrer sur la recherche et le transfert de nouvelles variétés, et de perfectionner la production. Il faudra aussi relier les usines de traitement aux zones de production de matières premières. Les usines devront investir dans le développement de ces zones, signer des contrats avec les paysans dans la culture intensive, assurer à ceux-ci des débouchés et des prix attractifs.
Actuellement, le Vietnam compte quatre usines de fabrication de bioéthanol, dont deux de la compagnie Tùng Lâm à Dông Nai (Sud) et Quang Nam (Centre) d’une capacité de 200.000 m3 par an, permettant de produire 3,9 millions de mètres cubes d’E5. Les deux autres usines sont à Dung Quât (Centre) et Binh Phuoc (Sud), d’une même capacité.
"D’après moi, ces usines pourront répondre parfaitement à la demande nationale d’E5", a informé Hoàng Quôc Vuong, vice-ministre de l’Industrie et du Commerce.
Le pays compte cinq grandes entreprises disposant de stations de mélange d’essence traditionnelle et de bioéthanol : groupe Petrolimex, Compagnie générale de pétrole du Vietnam (PV Oil), Sarl gazo-pétroliers de Hô Chi Minh-Ville, Compagnie générale d’essence et de pétrole de l’armée et Compagnie par actions de commerce et d’investissement gazo-pétroliers de Nam Sông Hâu. Leur capacité est de plus de 3 millions de mètres cubes d’E5 par an.
Selon les entreprises de carburants, il sera aussi nécessaire de renforcer les campagnes de sensibilisation pour que les consommateurs comprennent bien que ce biocarburant est de qualité, qu’il n’aura pas d’effet délétère sur leur véhicule si les règles de compatibilité sont respectées et qu’il contribuera à protéger la qualité de l’air - et donc leur santé. Cela devra aussi s’accompagner de mesures incitatives, dont une réduction des prix. – CVN/VNA