L’aviation civile nationale face à des défis

L’aviation doit relever le défi de l’augmentation du trafic aérien

La croissance rapide du marché de l’aviation civile fait peser une lourde charge sur les infrastructures aéroportuaires. Elle place les transporteurs dans une âpre concurrence en ressources humaines.
Hô Chi Minh-Ville (VNA) – La croissance rapide du marché de l’aviation civile fait peser une lourde charge sur les infrastructures aéroportuaires du pays. De plus, elle place les transporteurs dans une âpre concurrence en ressources humaines qualifiées.
L’aviation doit relever le défi de l’augmentation du trafic aérien ảnh 1Le Vietnam se doit d’investir massivement dans ses infrastructures aéroportuaires pour répondre à l’essor du transport aérien. Photo: VNA

Le développement des infrastructures aéroportuaires au Vietnam ne répond pas à l’actuelle augmentation du nombre d’appareils des compagnies aériennes, selon les estimations d’experts. En particulier, les besoins de celles-ci en aires de stationnement des avions pour la nuit dans les aéroports, notamment ceux internationaux de Nôi Bài à Hanoï et de Tân Son Nhât à Hô Chi Minh-Ville, augmenteront considérablement d’ici 2020.

Aux dires d’un représentant de la Compagnie générale des aéroports du Vietnam (ACV), l’industrie de l’aviation civile repose sur trois composants importants pour son développement: compagnies aériennes, infrastructures dont les aéroports, et services de régulation pour assurer la sécurité. Si l’un des trois est déficient, le secteur peinera à prendre son essor.

Pression sur les infrastructures

L’ACV prévoit qu’en 2020, les aéroports du pays devront prendre en charge environ 131 millions de passagers et 2,2 millions de tonnes de fret. En 2030, ces chiffres seront respectivement de 280 millions et 6,8 millions. Aussi, la nécessité d’augmenter les capacités des aéroports et d’en construire de nouveaux s’avère-t-elle plus que jamais urgente.

Actuellement, le pays compte 21 aéroports civils dont neuf internationaux et 12 domestiques. "Pour répondre à la demande, le plan d’aménagement des aéroports d’ici 2020 table sur 23 sites dont 10 internationaux. Nôi Bài, Tân Son Nhât, Long Thành, Dà Nang, Cam Ranh... sont identifiés comme des ouvrages phares du pays. Le Nord comptera sept aéroports dont quatre internationaux. Le Centre en aura sept dont trois internationaux. Le Sud en possèdera neuf dont trois internationaux. D’ici 2030, le pays totalisera 28 aéroports", prévoit ce représentant de l’ACV.

Le Docteur Trân Du Lich,  membre du Groupe des conseillers économiques du Premier ministre Nguyên Xuân Phuc, a souligné la nécessité de bien connecter les infrastructures routières et aériennes. "Nous avons des aéroports civils de qualité, mais une minorité d’entre eux sont exploités efficacement, le reste est même non rentable, voire connaît un déficit budgétaire. L’une des raisons est la faiblesse en termes de connexion entre les infrastructures routières et aériennes".

"Certains aéroports tels que Tân Son Nhât et Nôi Bài connaissent une surcharge. D’autres au contraire tels que Cân Tho et Phu Quôc, dotés de bonnes infrastructures, reçoivent peu de vols", constate Pham Viêt Dung, président du conseil des membres de la Société de gestion des vols du Vietnam (VATM). Selon lui, si l’on sait bien équilibrer et réguler l’exploitation, d’ici 2020, les infrastructures aéroportuaires ainsi que l’activité de gestion des vols pourront répondre aux exigences.

Duong Tri Thành, directeur général de la Compagnie aérienne nationale Vietnam Airlines (VNA), se soucie de l’émergence de nouvelles compagnies low-cost et du déséquilibre entre aéroports en termes de fréquentation. "Nous espérons que le ministère des Communications et des Transports et l’Autorité de l’aviation civile du Vietnam prendront des mesures pour remédier à cette lacune au cours des années à venir", propose-t-il.

Recrutement des pilotes, âpre concurrence

La pénurie de pilotes constitue aussi un casse-tête. La VNA en compte actuellement près de 1.200, mais sa demande en 2020 s’élèvera à 1.340 et à 1.570 en 2025.

C’est aussi le cas des deux compagnies low-cost VietjetAir et Bamboo Airways qui continuent d’étendre leur réseau de vols et d’acquérir de nouveaux appareils. Actuellement, 60% des pilotes de Bambou Airways sont des étrangers et cette nouvelle compagnie accélère le recrutement pour satisfaire sa flotte qui s’élèvera à 40 appareils l’an prochain.

La bataille pour attirer les chefs de cabine s’avère féroce, et les nouvelles compagnies n’hésitent pas à proposer des offres salariales des plus alléchantes. Lors d’une récente réunion, Duong Tri Thành a partagé qu’un pilote chef de bord pour les A320 et A321 nécessite au moins trois ou quatre ans de formation de base. Pour les chefs de cabine en charge des A350 ou B787, la durée est de sept ou huit ans. Mais, depuis que le marché voit la naissance de nouvelles sociétés, la VNA fait face au risque de "fuite" de ses pilotes, car les jeunes sociétés sont prêtes à offrir des salaires élevés. Elle a confirmé la perte de 30% de ses effectifs.

Nguyên Thiên Tông, ancien directeur du Département d’ingénierie aéronautique de l’Université de technologies de Hô Chi Minh-Ville, reconnaît le développement très rapide du marché du transport aérien. Selon lui, le perfectionnement des infrastructures et la formation de pilotes sont une tâche urgente. Pour ce faire, il est nécessaire de bien déterminer les investissements pour chaque période. Les compagnies devront former elles-mêmes leurs pilotes.

Selon l’Association internationale du transport aérien (IATA), le Vietnam est l’un des marchés de l’aviation qui se sont le plus développés lors de la dernière décennie, avec une croissance moyenne de 17,4% de son chiffre d’affaires. Néanmoins, le pays ne dispose que d’un seul centre de formation de pilotes civiles (école Bay Viêt). Cependant, Bamboo Airways a annoncé l’ouverture d’un centre pour fin 2020. De bon augure pour les années à venir. – CVN/VNA

Voir plus

Un dialogue dans le cadre du Forum économique d’automne 2025. Photo: VNA

Forum économique d'automne 2025 : Experts et entreprises échangent sur la transition verte et digitale du Vietnam

Dans un contexte où la double transition numérique et verte façonne l’avenir du développement mondial, le Forum économique d’automne 2025, qui s’est tenu du 25 au 27 novembre à Hô Chi Minh-Ville, a offert une plateforme aux experts et aux entreprises pour proposer des solutions visant à améliorer l’efficacité énergétique, réduire les émissions de carbone et renforcer la compétitivité du Vietnam dans le cadre de sa transition verte.

Le Premier ministre Pham Minh Chinh (droite) et Wei Tao, président de la région autonome Zhuang du Guangxi (Chine). Photo: VNA

Hanoï et le Guangxi veulent fluidifier leurs échanges frontaliers

Le Premier ministre Pham Minh Chinh a reçu, jeudi 27 novembre à Hanoï, Wei Tao, président de la région autonome Zhuang du Guangxi (Chine). Cette rencontre marque la première visite à l’étranger de Wei Tao depuis sa prise de fonction, témoignant de l’importance stratégique qu’accorde le Guangxi à ses relations avec le Vietnam.

Forum économique d’automne 2025 à Hô Chi Minh-Ville. Photo: VNA

Le Vietnam nécessitera 28 milliards de dollars pour sa transition verte d'ici 2030

La transition verte, désormais considérée comme une condition essentielle au développement durable au Vietnam, nécessitera environ 28 milliards de dollars d’investissements d’ici 2030, selon les données actualisées de la Contribution déterminée au niveau national (NDC). Cette estimation a été présentée lors d’un dialogue de haut niveau tenu le 26 novembre dans le cadre du Forum économique d’automne 2025 à Hô Chi Minh-Ville.

Des durians destinés à l'exportation sont rassemblés dans un entrepôt de fruits du district de Tan Phu, province de Dong Nai. Photo : VNA

Élever la valeur des produits agricoles vietnamiens

L’année 2025 marque véritablement une étape de rupture pour l’agriculture vietnamienne. L’objectif des 70 milliards de dollars illustre les progrès remarquables du secteur sur les plans de la qualité, de la standardisation et de l’application scientifique et technologique.

Vue de la conférence sur le commerce, la promotion des investissements et les relations d’affaires Vietnam-Chine (Guangxi), à Hanoi, le 26 novembre. Photo : VNA

Le Vietnam et le Guangxi renforcent leurs relations économiques

Le Guangxi joue un rôle stratégique dans les relations économiques sino-vietnamiennes. Les échanges avec le Guangxi représentent une part importante du commerce entre les deux pays. Depuis 25 ans, le Vietnam est le premier partenaire commercial du Guangxi, tandis que cette province demeure l’un des principaux partenaires commerciaux de la Chine avec le Vietnam.