L’intégration à l’économie mondiale augmente les revenus des agriculteurs, ce qui leur permet de sortir de la pauvreté et même, pour certains, de faire fortune. Mais elle les place aussi dans une concurrence exacerbée et sous la dépendance des lois du marché.

L’agriculture nationale est en train de s’intégrer pleinement au monde. De pair avec les politiques d’encouragement de la production et du commerce, l’agriculture s’adapte de plus en plus à la mondialisation de la production et du commerce.

Récemment, l'intention du groupe Hoàng Anh Gia Lai d’importer 30.000 tonnes de sucre a créé un certain émoi. L’Association des producteurs du sucre du Vietnam a protesté car cette opération affectera des milliers de familles de planteurs et une dizaine d’entreprises de transformation du sucre.

Depuis longtemps, le prix du sucre est plus élevé dans le pays qu’ailleurs dans le monde : 800 dôngs/kg contre 300 dôngs/kg au Laos et dans d’autres pays de l'ASEAN. Idem pour les produits laitiers. Selon les experts, cette situation changera progressivement avec l’intégration à l'économie mondiale.

Sept ans après l’entrée du pays à l’OMC, l’agriculture vietnamienne demeure un appui solide pour la société. Les investissements dans les technologies et les infrastructures n’ont pas été très importants, mais les produits nationaux ont dominé nombre de marchés du monde, et leur exportation a enregistré un nouveau record en 2012 avec 27 milliards de dollars.

“Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural élabore actuellement un projet sur les stratégies d’intégration pour 2020 et sa vision pour 2030. Ce projet vise à optimiser les intérêts apportés par l’intégration à l'économie mondiale, contribuant au développement d'une agriculture durable tout en réduisant les conséquences négatives pour les agriculteurs”, a indiqué M. Cao Duc Phat, ministre de l’Agriculture et du Développement rural.

Les agriculteurs doivent se préparer

Selon l'étude “Evaluation des conséquences de la mise en œuvre des engagements de l’OMC et ceux de la région envers l’agriculture et le développement rural” effectuée par ce ministère, le secteur agricole et rural, qui représente plus de 70 % de la population vietnamienne et près de 22 % du PIB, sera le plus touché par l’intégration à l’économie mondiale.

Néanmoins, selon Mme Nguyên Lan Huong, spécialiste de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la mondialisation apportera aux agriculteurs de meilleurs revenus et, donc, repoussera la pauvreté. Ces derniers devront apprendre à s’habituer à la concurrence et à accepter les fluctuations de l’offre et de la demande.

Les spécialistes suggèrent au Vietnam d'améliorer ses réseaux d’irrigation et de pratiquer de nouvelles méthodes culturales. Le gouvernement doit également soutenir les agriculteurs à cultiver de nouvelles espèces plus rentables et de plus forte valeur ajoutée. -VNA