Le Vietnam est un pays riche en patrimoines en comparaison avec d’autres paysd’Asie du Sud-Est. Il recense en effet 24 patrimoines culturels, naturels etimmatériels mondiaux reconnus par l’UNESCO, dont l’ensemble des monuments deHuê, la vieille ville de Hôi An (Centre), le quan ho (chant alterné),l’espace culturel des gongs du Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) et les môcban (tablettes de bois gravées) des Nguyên (1802-1945).
Selon le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, le pays compteactuellement plus de 3.000 vestiges classés au niveau national et environ 7.500au niveau provincial. Grâce à une coopération étroite entre gouvernement etlocalités, beaucoup d’entre eux sont devenus des destinations touristiquesattirant une foule de touristes. On peut citer les exemples suivants: le Palaisprésidentiel de Hô Chi Minh, le temple des rois fondateurs Hùng, la zone desvestiges de Yên Tu, le Palais de la réunification, le temple Ngoc Son, leTemple de la Littérature à Hanoï...
Hôi An, une cité modèle
La province de Quang Nam (Centre) est devenue l’une des pionnières dans la miseen valeur de son patrimoine culturel à des fins touristiques. La clé de saréussite réside en l’implication des habitants locaux dans la protection dessites et dans la chaîne de valeur touristique. En 1999, la vieille ville de HôiAn a été reconnue par l’UNESCO comme patrimoine culturel mondial. Depuis, denombreux projets d’investissement visant à rénover des monuments, moderniserles infrastructures et le paysage urbain ont été déployés par le Comitépopulaire de Quang Nam. La province a également mené des enquêtes et desrecherches scientifiques sur le patrimoine culturel...
Cela a contribué à changer la physionomie de Hôi An, dont les rangéesd’anciennes maisons se dégradaient, devenue au fil des années une attractiontouristique majeure. Beaucoup de villages de métiers traditionnels ont aussiété redynamisés.
L’image de cette ancienne ville avec ses maisons anciennes le long de laromantique rivière Hoài, ses monuments historiques et l’hospitalité de sapopulation laissent un souvenir impérissable à tous les visiteurs.
En 1999, Hôi An a accueilli 160.000 visiteurs et comptait 17 établissementsd’hébergement, contre 3,2 millions de visiteurs en 2017 (dont près de 1,8million d’étrangers) et plus de 540 établissements d’hébergement de tous types(villas, hôtels, auberges, homestay). Hôi An est considérée comme une localitémodèle à propos du lien entre préservation du patrimoine et améliorationde la qualité de vie de sa population via le tourisme.
Faire revivre les patrimoines culturels
"La tâche de tous, notamment du secteur culturel, est de faire revivreles patrimoines pour les rendre plus vivants et plus attrayants", aestimé le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc lors de la première conférencenationale d’évaluation de la protection et de la valorisation des patrimoinesculturels du Vietnam, tenue en juillet à Hanoï.
À son avis, "la préservation et la valorisation des patrimoinesassociées au développement durable du tourisme sont non seulement laresponsabilité de l’État, mais encore celle de toute la communauté".L’État crée seulement le cadre juridique, les mécanismes et politiques et c’està la population de jouer un rôle clé dans la protection, la préservation, latransmission et la valorisation de ces patrimoines.
Le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a également souligné la nécessité d’"harmoniserle développement touristique, la préservation et la valorisation despatrimoines historiques et culturels, la protection del’environnement et l’application des technologies dans lapréservation et la gestion des patrimoines".
Les effets positifs du tourisme culturel sont indéniables: il stimulel’économie locale, fait entrer des devises et génère des emplois. Il contribueégalement au maintien des traditions et des savoir-faire, à la conservation dessites et à la création de produits dérivés. Dans certains cas même, de grandsgroupes hôteliers et touristiques, soucieux de la préservation du patrimoinemondial, contribuent à restaurer certains sites, à préserver la faune et laflore ou à faire travailler la population locale.
Cependant, le tourisme de masse fait aussi peser des risques sur le patrimoine.Et comme le patrimoine culturel est un bien qui ne peut être ni reconstruit, niremplacé et qui est facilement endommagé, il faut intensifier les activités desupervision, de protection, en utilisant efficacement les ressources au sein dela société. Il est nécessaire de favoriser la participation directe de lapopulation dans ce travail, afin qu’elle jouisse des fruits apportés par cesactivités. Les habitants doivent mieux comprendre la valeur du patrimoine et cequ’il peut leur apporter comme bénéfices à moyen et long termes. – CVN/VNA