La Russie, un marché prometteur pour la filière bois du Vietnam
La signature de
l'Accord de libre-échange Vietnam-Alliance douanière
Russie-Biélorussie-Kazakhstan, prévue en 2015, ainsi que la forte
demande russe de bois et d’ameublement ont fait de la Russie un débouché
prometteur pour ces produits vietnamiens.
Annuellement,
la Russie a besoin d’en importer pour 2 – 3 milliards de dollars par an.
Ce chiffre devrait grimper à 10 milliards de dollars ces 5 prochaines
années, a prévu l’Association du bois et des produits forestiers du
Vietnam (Viforest).
De plus, l'Accord de libre-échange
Vietnam-Alliance douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan, qui prévoit
d’être signé cette année, contribuera à faire du plus grand pays au
monde - en termes de superficie – le 3e débouchés des entreprises
vietnamiennes de ce secteur, après Etats – Unis et UE.
De nombreux défis
Néanmoins, les exportations nationales de ces produits en Russie sont
quasi négligeables, de moins de 10 millions de dollars par an. Un
chiffre dérisoire quant on sait que ce pays en importe pour plus de 6
milliards de dollars/an.
Analysant les raisons de cette
situation, Nguyên Tôn Quyên, président de Viforest, a expliqué : «
actuellement, les entreprises vietnamiennes manquent d’informations
relatives à ce marché tels que goût et demande des consommateurs russes,
politiques fiscales et douanières, lois sur l’investissement étranger
dans ce secteur, modes de paiement… ».
A quoi s’ajoutent
selon lui les conditions géographiques défavorables qui constituent un
défi majeur pour les entreprises qui veulent pénétrer le marché russe.
En dépit de l’éloignement géographique, l’exportation vers l’Allemagne,
la France et la Grande – Bretagne est plus facile que vers la Russie,
parce que pour entrer sur le marché russe, les entreprises ne peuvent
pas expédier leur produit dans les grandes villes mais doivent « faire
un détour ».
« Concrètement, le bois et l’ameublement du
Vietnam doivent d’abord entrer dans l’Extrême – Orient russe, pour
ensuite être dispatchés dans les grandes villes telles Moscou,
Saint-Pétersbourg… Cela entraîne une forte hausse des frais, avec comme
conséquence des prix de vente très élevés. Ainsi, alors que les produits
aquatiques et la confection s’exportent de plus en plus en Russie, le
bois et l’ameublement stagnent », a dit Nguyen Ton Quyen.
Un représentant de l'Association des entreprises de transformation de
bois et de produits artisanaux de Hô Chi Minh – Ville (HAWA), a ajouté
que « bois et ameublement sont imposés à des taux très élevés sur le
marché russe ».
Nécessité de “passerelles”
Selon Nguyen Ton Quyen, « le gouvernement devrait favoriser les
entreprises vietnamiennes de ce secteur en termes de formalités et
droits de douane, organiser des activités et programmes de promotion
commerciale en Russie… ».
« De plus, la Russie possède
une grosse réserve de bois. C’est pourquoi, les deux gouvernements
devraient élaborer des mécanismes convenables en vue d’assister les
entreprises vietnamo-russes à profiter de cette matière première. Il est
aussi possible que le Vietnam construise des usines de transformation
de bois en Russie », a suggéré Nguyen Ton Quyen. -CPV/VNA