Le 7 août dernier, laRussie a décidé d'interdire "totalement" l'importation de produitsagricoles en provenance de l'Union européenne (UE). D'une durée d'uneannée, cette mesure porte sur le bœuf, le porc, la volaille, le poisson,le fromage, le lait, ainsi que les fuits et légumes.
Avec l’imposition de cet embargo, la Russie cherche désormais denouveaux fournisseurs afin de satisfaire ses importants besoins. Ils’agit réellement d’une belle opportunité pour les entreprisesvietnamiennes de ces secteurs d’accélérer l'exportation de leursproduits vers ce grand marché.
Selon Trân Bac Ha,président du Conseil d’administration de la Banque commerciale paractions d'investissement et de développement du Vietnam (BIDV), chaqueannée, la Russie importe 5,5 milliards de dollars de fruits de l’UE.
Ses besoins annuels en produits aquatiques toutes catégories confonduesest estimée à 15 milliards de dollars, alors que le Vietnam n’enexporte que pour 200 millions de dollars. Un chiffre très modeste. C’estce qu’a estimé Duong Ngoc Minh, vice-président de l'Association detransformation et d'exportation des produits aquatiques du Vietnam(VASEP), également président du Conseil d’administration de la sociétépar actions des produits aquatiques Hung Vuong.
SelonPham Phu Cuong, directeur général adjoint du groupe du textile et del'habillement du Vietnam (Vinatex), en 2013, la filière de textilevietnamien a réalisé un chiffre d’affaires à l’export de plusieursmilliards de dollars sur de nombreux marchés dont les Etats-Unis, l'UE,le Japon et la République de Corée, tandis qu'avec la Russie, lesexportations n’ont atteint que 134 millions de dollars. L’annéedernière, les importations russes de textile se sont établies à environ40 milliards de dollars, son premier fournisseur étant la Chine quioccupe 80% des parts de ce marché, suivie par la Turquie.
A ces perspectives commerciales positives s'ajoute celle de laprochaine conclusion, d'ici à la fin de l'année, de l’accord delibre-échange entre le Vietnam et l’Alliance douanièreRussie-Biélorussie-Kazakhstan qui aura pour effet d'exonérer de taxesd'importation, ou de bénéficier de taux privilégiés, près de 80 % desproduits vietnamiens exportés vers ces marchés, a ajouté Trân Ngoc Quân,un représentant du ministère de l’Industrie et du Commerce.
Actuellement, en Russie, les produits aquatiques vietnamiens, chinoiset thaïlandais subissent une taxe de 18 %. Si l’accord de libre-échangeentre le Vietnam et l’Alliance douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstanest signé, une communauté de 200 millions de consommateurs s'ouvrira auxproduits vietnamiens qui, en outre, bénéficieront d'une bonnecompétitivité grâce à leur statut fiscal privilégié.
Tous les spécialistes et représentants d’entreprises ont eu une mêmeappréciation : la Russie est un grand marché qui est peu exigeant, desorte qu'il faut la considérer comme l'un des marchés cible pour toutesles entreprises vietnamiennes.
En juin dernier, la Russieétait le 18e investisseur au Vietnam avec près de 100 projets cumulantplus de 2 milliards de dollars de capitaux enregistrés. Quant auVietnam, il y recense 17 projets pour 2,4 milliards de dollars. -CPV/VNA