Hanoï (VNA) - La Résolution n°68-NQ/TW du Bureau politique sur le développement de l’économie privée, récemment promulguée, a reçu un large soutien de la part des experts et du milieu des affaires. Elle est considérée comme un « tournant historique » dans la promotion des percées du secteur privé, permettant au Vietnam d’entrer dans une nouvelle ère de développement, dans laquelle l’économie privée est qualifiée de « moteur le plus important » et de « force pionnière pour stimuler la croissance ».
Le député Phan Duc Hieu, également économiste, estime que la Résolution 68 contribuera à transformer fondamentalement la qualité du secteur privé.
Le message est très clair : éliminer les barrières administratives, réduire de 30 % les procédures et les coûts de conformité. Il s’agit d’un grand progrès par rapport au début des années 2000.
En outre, il s’agit d’accroître la protection juridique et d’éviter la criminalisation lors du traitement des responsabilités dans le secteur privé, ce qui permettra de réduire considérablement les risques pour ce secteur.
Par ailleurs, un autre objectif est de libérer les ressources. Concrètement, cela signifie améliorer l’accès du secteur privé aux ressources foncières, aux financements et aux ressources humaines. À cet égard, certaines mesures implicites visent notamment à accélérer et améliorer les mécanismes de règlement des différends, ce qui constitue un levier essentiel.
Bui Thu Thuy, directrice adjointe du Département du développement des entreprises privées et de l’économie collective, relevant du ministère des Finances, souligne que la Résolution 68 est bien plus audacieuse que les précédentes. Par exemple, concernant les conditions d’accès au marché – un obstacle souvent qualifié de « mur difficile à franchir » – la résolution affirme désormais qu’il faut remplacer le régime d’autorisation par un régime de déclaration, sans permettre aux ministères ou secteurs de fixer des conditions supplémentaires, sauf dans les domaines liés à la défense, à la sécurité nationale et à la santé publique. C’est une véritable avancée.
Autre point marquant : la confiance. Cette fois-ci, le Parti et le Gouvernement ont exprimé une confiance profonde dans le secteur privé. Auparavant, dans la pratique, les entreprises publiques et les entreprises issues d’IDE (investissements directs étrangers) étaient souvent favorisées, notamment en matière d’accès au crédit. La Résolution 68 affirme clairement la nécessité d’une égalité de traitement entre les différents secteurs économiques, que ce soit en matière d’opportunités commerciales ou d’accès aux ressources.
Bui Thu Thuy explique également pourquoi le Bureau politique insiste sur le développement rapide, durable et efficace de l’économie privée – à la fois priorité urgente et stratégie à long terme. Aujourd’hui, les entreprises issues d’IDE représentent un peu plus de 20 % du PIB national, les entreprises publiques une part équivalente, tandis que l’économie privée nationale contribue à plus de 50 %. Si l’objectif de croissance du PIB en 2025 est de 8 %, voire à deux chiffres dans les années à venir, le rôle du secteur privé sera alors déterminant.
Dans un contexte mondial instable, les IDE doivent faire preuve de prudence, et les entreprises publiques sont en cours de restructuration, concentrées sur les secteurs essentiels. C’est pourquoi, pour atteindre des objectifs de développement durable et à long terme, le secteur privé est absolument crucial.
Bien que le nombre d’entreprises privées augmente, la majorité reste de petite taille, faiblement compétitive, et leur participation à la chaîne de valeur mondiale reste limitée (moins de 20 %), tandis que 70 % de la valeur des exportations proviennent encore des entreprises à participation étrangère. Ainsi, l’orientation vers un secteur privé dynamique, fort et durable ne vise pas seulement à résoudre les défis immédiats, mais aussi à garantir son rôle stratégique à long terme.-VNA