L'agence de presse américaine AP a publié mercredi une interviewaccordée mardi par l'ambassadeur du Vietnam à l'ONU, Le Hoai Trung auxmédias internationaux, qui a envoyé un message clair à Pékin luidemandant de retirer sa plate-forme pétrolière et ses plus de 100navires d'escorte des eaux vietnamiennes afin de faciliter lesnégociations d'un règlement des différends en Mer Orientale.
La Chine a refusé de dialoguer avec le Vietnam et ce comportement"provocateur" suscite de "graves préoccupations", a cité l'AP.L'ambassadeur Le Hoai Trung a affirmé que "le Vietnam continue d'agiravec retenue, mais comme d'autres Etats dans le monde, il garde sonjuste droit à se défendre".
La page d'analyse del'Institut de recherche stratégique de la défense S. Rajaratnam (RSSI)de l'Université de technologie de Nanyang, à Singapour, a égalementprésenté un document "Hoang Sa (Paracel) : 40 années après", du DrNguyen Thi Lan Anh de l'Académie de diplomatie du Vietnam.
Selon elle, les actes insolents du géant asiatique en Mer Orientalecréent des conflits de souveraineté et constituent une grave violationdu droit international comme de la Déclaration sur la conduite desparties en Mer Orientale (DOC).
Ce comportement n'est pascelui d'une puissance mondiale qui se doit d'être responsable en tantque telle, selon Mme Nguyen Thi Lan Anh.
En vérité, laChine a commencé à occuper la moitié est de l'archipel de Hoang Sa(Paracel) du Vietnam dans les années 1950 puis, en 1974, elle a employéla force pour s'emparer de la partie ouest qui était à l'époque sousl'administration de l'ancien régime de Saïgon. Le 14 mars 1988, la Chinea de nouveau utilisé la force pour occuper plusieurs îles de l'archipelde Truong Sa (Spratly) du Vietnam.
Le Vietnam possèdesuffisamment de preuves historiques et de bases juridiques pour affirmersa souveraineté sur les deux archipels de Hoang Sa et Truong Sa. Depuisle 17e siècle, les dynasties vietnamiennes ont exercé leur souverainetésur ces deux archipels de façon continue et pacifique.
Début mai 2014, la Chine a effrontément implanté sa plate-forme deforage Haiyang Shiyou-981 protégée par des dizaines de navires, dontplusieurs bâtiments de guerre, et des avions dans les eauxvietnamiennes, 80 milles marins à l'intérieur du plateau continental etdans la zone économique exclusive du Vietnam.
Lesnavires d’escorte chinois ont attaqué avec des canons à eau etdélibérément percuté les navires vietnamiens en mission, du 3 mai au 5juin, blessant 12 surveillants de la pêche et endommageant 24 navires,parmi lesquels figurent 19 de la Surveillance des ressourceshalieutiques du Vietnam et 5 autres de la Garde-côte du Vietnam.
En plus d’un mois depuis ces évènements, le Vietnam a procédé à plus de30 échanges et dialogues sous diverses formes et à différents niveauxavec la Chine afin de lui demander de mettre fin à ses atteintes à lasouveraineté du Vietnam sur l’archipel de Hoang Sa.
Le 4juin, le Vietnam a adressé une troisième note diplomatique à la Chinepour protester et exiger qu’elle respecte sérieusement le droitinternational et cesse immédiatement ses activités.
Cependant, la Chine n’a pas seulement failli à répondre à la bonnevolonté du Vietnam, mais a aussi arbitrairement élargi la sphèred’activité de sa plate-forme en la déplaçant à 15 degrés 33 minutes 36secondes de latitude Nord et 111 degrés 34 minutes et 11 secondes delongitude Est, 60 milles marins à l’intérieur du plateau continental etdans la zone économique exclusive du Vietnam. - VNA