H’BhieoEban habite à Buôn Ma Thuôt. Trois fois par semaine, elle se lève tôt pouraller vendre au marché les légumes de son jardin. Une partie des légumes estmise dans un panier qu’elle attache derrière sa moto, l’autre est mise dans sahotte qu’elle porte sur le dos. Pour elle, la hotte est bien plus pratique quen’importe quel sac.
«Lesfemmes Ede ont toujours porté des hottes. Autrefois, la hotte pouvait touttransporter, même du bois et de l’eau. Aujourd’hui, on s’en sert pour aller aumarché. Portée sur le dos, la hotte nous libère les mains. S’il fallait porterdes choses lourdes à la main, les bras se fatigueraient aisément», expliqueH’Bhieo Eban.
Arrivéesau marché, les hottes remplies de fruits et légumes sont installées les unes àcôté des autres. Sur les Hauts plateaux, toutes les communautés ethniques utilisentdes hottes, mais celles des Ede ont ceci de particulier qu’elles disposent d’unpied plus élevé fait en bois léger. Et si ce sont les femmes qui portent leshottes, leur fabrication est une affaire d’hommes. Après l’avoir tressée avecdes lamelles en bambou, le fabricant laisse sécher sa hotte plusieurs jours surune étagère située au-dessus du foyer. La chaleur et la fumée la rendront plussolide et lui donneront une couleur puce brillante, affirme Y To qui ne compteplus le nombre de hottes qu’il a fabriquées.
«J’aiappris ces techniques quand j’étais tout petit, en imitant les grands. Pour cequi est du pied de la hotte, on utilise du bois de flamboyant, de cèdre ou defromager. Le bois est choisi en fonction de la taille de la hotte. Pluscelle-ci est grande, plus le tronc d’arbre est grand», précise-t-il.
Ainsi,partout où elles vont, les femmes portent au dos ce que leur ont fait leshommes…-VOV/VNA