Les premièresversions de l’ao dai remonteraient au 18e siècle quand le Vietnam était diviséen deux: le Nord sous le règne des seigneurs Trinh et le Sud, sous le règne desNguyên. Après son avènement en 1744, le seigneur Nguyên Phuc Khoat, quisouhaitait se démarquer des seigneurs Trinh, décide de promouvoir cette tenue,un ensemble constitué d’un pantalon et d’une tunique boutonnée sur le devant.Véritable miroir de la société vietnamienne, l’ao dài a connu des hauts et desbas avant de devenir le costume national. Symbole de tradition, il permet desublimer la beauté, l’élégance et le charme des femmes vietnamiennes.
Désireuses depromouvoir l’ao dài sur sa terre d’origine, les autorités de Thua Thiên-Huêorganisent cette année, dans le cadre du Festival de Huê, cinq programmesdédiés à cette tunique traditionnelle: «L’ao dài des femmes huéennes», «L’aodài dans les établissements scolaires», «L’ao dài dans la vie quotidienne»,«L’ao dài lors des fêtes traditionnelles» et «L’ao dài dans le cérémonial defamille» et les habitants locaux sont invités à revêtir leur plus beau ao dài.
Minh Hanh, unestyliste qui a beaucoup contribué au rayonnement de cette tenue dans le pays età l’étranger, explique: «Pour les Vietnamiens, Huê évoque l’image d’une femmeélégante vêtue d’un ao dài de couleur violette, coiffée d’un chapeau conique,avec sa chevelure tombant sur les épaules».
Certainspassionnés estiment que la ville de Huêdevrait consacrer un musée à l’ao dài; un lieu qui selon eux pourrait très vitedevenir une attraction très prisée du public vietnamien et étranger. Soucieusesd’inscrire l’ao dài dans une démarche plus pragmatique et contemporaine, lesautorités locales organisent des concours visant à revisiter et à adapter cecostume traditionnel à la vie quotidienne.
«La provincedevrait soutenir les recherches sur l’ao dài. La création d’un musée est une bonneidée mais il faudrait également valoriser le travail des artisans exceptionnelsqui confectionnent l’ao dài traditionnel à cinq pans», indique Nguyên Duc Binh,spécialiste en art, chef du groupe culturel Dinh làng Viêt.
La province deThua Thiên-Huê souhaite faire inscrire l’ao dai sur la liste représentative dupatrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.
«Dans le cadre duprogramme ‘Huê, la capitale de l’aodài’, nous avons décidé de consacrer un espace à la présentation de ce vêtementtraditionnel. Nous avons demandé à tous les habitants, hommes et femmes, deporter leur plus bel ao dài à l’occasion du Festival de Huê», précise Phan NgocTho, président du comité populaire de la province de Thua Thiên-Huê.
Cette année plusque jamais, Huê montre qu’elle est la digne capitale de l’ao dài.-VOV/VNA