La Compagnie de gestion des actifs du Vietnam (VAMC) va procéder à l’acquisition d’une première créance douteuse dans deux semaines, a annoncé son directeur général, Nguyên Huu Thuy.

Le prix de l’acquisition est liquidé sur sa valeur nominale, mais la VAMC la cédera, le cas échéant, suivant le cours du marché. Le rachat de créances douteuses suivant cette dernière modalité ne sera pratiqué qu’après l’année 2013, a précisé le directeur général de VAMC, Nguyên Huu Thuy. Les cessions de créances douteuses auront lieu dans le cadre d’une adjudication publique, a-t-il précisé.

Concernant son plan d’activité, Nguyên Huu Thuy a ajouté que dans deux mois, la VAMC va émettre des obligations spéciales pour acquérir 10.000 milliards de dôngs de créances douteuses de dix banques, soit l’équivalent de 474 millions de dollars. Ces titres spécifiques pourront être utilisés par celles-ci pour se refinancer en souscrivant un crédit auprès de la Banque d'État du Vietnam (BEV) à un taux d’intérêt fixé par le Premier ministre Nguyên Tân Dung.

Ce mécanisme financier permettra aux banques de régler des difficultés provisoires et, sur un plan plus général, d’assainir le système bancaire du Vietnam. À ce titre d’ailleurs, il est prévu que les organismes de crédit qui ne cèdent pas leurs créances douteuses à la VAMC alors que leur ratio est égal ou supérieur à 3% feront l’objet d’un contrôle d'office et, le cas échéant, d’une réévaluation de leurs actifs par la BEV...

Une mission délicate

Selon Nguyên Huu Thuy, la réalisation de cette première transaction est un message fort pour les investisseurs concernant la volonté du Vietnam de régler le problème des créances douteuses.

Selon les prévisions, la VAMC est en mesure d’en traiter de 80.000 à 100.000 milliards de dôngs. Au 30 septembre 2012, le ratio de créances douteuses du système bancaire national était de l’ordre de 8,8% de l’encours national du crédit qui est de 2,7 millions de milliards de dôngs. Le sort de plus de 8% de ces créances a déjà été réglé soit par restructuration des organismes bancaires, soit par recours au Fonds de prévention des risques bancaires. 



Les institutions de crédit mettent l'accent sur le contrôle des créances douteuses.

La VAMC est une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée à capital social de 500 milliards de dôngs dont l’associé unique est l’État. Placée sous la tutelle et la supervision directe de la BEV, elle a commencé son activité à la fin du mois de juillet. Son objet social est d'acquérir les créances douteuses des organismes de crédit, de régler leur sort en modifiant leurs caractéristiques, en réalisant leur garantie, notamment celles qui ont pour objet un bien immobilier dont elle aura également la gestion...

Selon le gouverneur de la BEV, Nguyên Van Binh, la création de la VAMC s’imposait en cette conjoncture de difficulté pour l'économie nationale. Elle permettra à l'État de régler le problème que représentent les créances douteuses, de réduire les risques afférents à l'activité des organismes de crédit, ainsi que d'accélérer la croissance du crédit, a-t-il souligné.

Toutefois, la VAMC n’est pas une baguette magique pour traiter radicalement les créances douteuses, a affirmé le gouverneur Nguyên Van Binh. Elle n’est qu’un des outils parmi d’autres de règlement des créances douteuses et, par ailleurs, elle est en charge d’une lourde responsabilité dans cette tâche.

En suivant une stratégie idoine soigneusement définie, la VAMC va s’efforcer de contribuer à la relance de l’économie nationale en menant à terme sa mission d’ici 2015, a conclu Nguyên Van Binh. – VNA