Pour le 2e semestre de l’année, la BEV souligne la qualité ducrédit, au lieu de l’élargissement de la croissance. En particulier, elleresserre l’octroi des crédits en devises, afin de mettre fin à la fourniture deprêts en devises dans l’avenir, dans une optique de lutte contre ladollarisation de l’économie nationale. Dans le secteur immobilier, répondant àcette directive de la BEV, plusieurs banques se tournent vers l’octroi decrédits aux acheteurs, et non plus aux investisseurs comme auparavant. Lalimitation des crédits aux projets immobiliers s’explique également par laréduction de l’utilisation des sources de fonds à court terme pour accorder desprêts sur les moyen et court termes. Cette action des banques rentre dans lecadre d’un processus adopté par la BEV. Quant aux prêts à la consommation, ilssont aussi freinés comme le souhaite la Banque d’État, qui veut contrôler lacroissance du secteur à 20% contre 30% ces dernières années.
Selon des experts, la forte hausse du crédit à la consommation va de pair avecla croissance économique. Pourtant, elle crée aussi des risques de faillite auxbanques et aux emprunteurs. Une croissance de 20-25% du crédit à laconsommation est raisonnable, sont unanimes les experts. Fin juillet 2018, lacroissance du crédit a augmenté de 7%. Pour toute l’année, elle est prévue à15%, soit moins qu’en 2017 avec 18,17%. La BEV encourage toujours les prêts auxfilières et projets prioritaires que sont la restructuration agricole, ledéveloppement de l’aquaculture, l’industrie auxiliaire, les entreprisesd’export, de hautes technologies et les PME.
Une politique de crédit flexible
La banque centrale affirme vouloir continuer de contrôler étroitement lescrédits accordés aux projets immobiliers et d’ouvrages de communicationréalisés par convention BOT (Bâtir - Opérer - Transférer) et BT (Bâtir -Transférer), ainsi qu’aux grands comptes pour les prêts à moyen ou long termes.
En ce qui concerne les projets d’ouvrages de communication sous forme de BOT oude BT, l’encours total des prêts n’est pas important, mais il se concentre danscertaines banques. Le taux de créances douteuses des projets de ce genre occupeseulement 0,1%. Ce qui est inquiétant, c’est que les prêts accordés à cesouvrages ont souvent un délai de 15-20 ans, alors que la capacité financièredes investisseurs est souvent faible.
Ce sont les projets immobiliers et projets sous forme de BOT ou de BT quidemandent souvent un prêt excédant la limite tolérée. Selon la règle envigueur, les banques ne sont pas autorisées à octroyer un prêt dépassant de 15%le capital propre du client. Pourtant, dans le passé, la BEV avait demandé augouvernement l’autorisation d’accorder des prêts dépassant ce plafond, ce enfaveur de grands projets. Dans l’immédiat, la Banque d’État mettra fin à cetteopération. Pour financer les grands projets, elle recommande une coopérationentre les banques commerciales. – CVN/VNA