Si l’état du décaissement de l’investissement direct étranger (IDE) reçu par le Vietnam est bien meilleur cette année, leur attraction se heurte à une plus forte concurrence d’autres pays asiatiques. Bilan provisoire avec Dào Quang Thu, vice-ministre de l’Investissement et du Plan.

Quelle est l’évolution du taux de décaissement de l’IDE durant ce premier semestre ?

Je pense qu’elle est nette puisqu’ils se sont élevés à 5,7 milliards sur les près de 10,5 milliards de dollars d’IDE engagés au Vietnam, ce qui représente une progression de 5,6 % en variation annuelle.

Ce progrès s’explique en bonne partie par les importants efforts de notre administration, outre le dynamisme des investisseurs. Le gouvernement a pris de nombreuses mesures décisives pour assister les entreprises, et donc les investisseurs, à lever les obstacles qu’elles rencontrent. En décembre dernier, il a promulgué la directive N ° 32 relative au règlement des difficultés et au perfectionnement du cadre juridique en vue d’améliorer l’efficience de l’investissement. Les administrations centrales comme locales font en sorte d’améliorer l’environnement d’investissement et de soutenir les entreprises.

Au-delà, c’est aussi un bon signe compte tenu de la difficile conjoncture économique au Vietnam comme dans le monde. Cela montre, en effet, que les investisseurs étrangers sont confiants dans les perspectives de notre économie, et qu’ils sont sensibles aux progrès de l’environnement d’investissement comme d’affaires au Vietnam...

Désormais, le Vietnam est clairement engagé dans une concurrence avec d’autres pays d’Asie, notamment l’Indonésie, la Thaïlande et, depuis peu, le Myanmar.

Est-ce réellement un des facteurs de la baisse de l’IDE ?

C’est en partie exact, la concurrence étant de plus en plus rude entre les pays d’Asie comme, d’ailleurs et plus généralement, dans le monde entier. En Asie du Sud-Est, les rivaux du Vietnam sont ces trois pays. La situation n’est pas nouvelle à vrai dire, excepté peut-être en ce qui concerne le Myanmar, mais c’est une évolution inévitable. Une telle situation n’est pas inquiétante, elle présente plusieurs intérêts, notamment en termes de loyauté, de transparence et de compétitivité au sein de la région, ce qui bénéficie aussi aux entreprises et à leurs activités.

Mais, cela dit, si l’IDE dans le monde recule, c’est parce que ses émetteurs sont actuellement dans une logique d’attentisme en raison de la situation de l’économie mondiale, même si les flux de capitaux vont désormais davantage vers les marchés émergents. C’est là la première raison de ce ralentissement de l’IDE dans notre pays. Toutefois, ces dernières années, celui-ci bénéficie d’un décaissement moyen de 10,5 à 11 milliards de dollars par an de l’IDE engagé, ce qui fournit des capitaux à notre économie, tout en témoignant, encore une fois, de la stabilité de notre environnement d’investissement et de la confiance des investisseurs. Cependant, cela ne signifie en aucun cas que nous devons nous en contenter, au contraire, nous devons poursuivre nos efforts engagés dans ce secteur.

Poursuivre nos efforts, mais en quel sens plus concrètement ?

De manière générale, maintenir la confiance des investisseurs, ce qui est d’autant plus important que notre politique en matière d’IDE pour la période 2011-2020 est de susciter des projets de qualité, dans des secteurs comme les hautes technologies, le tourisme, l’industrie de la transformation, l’agriculture de pointe...

Pour ce, nous devons prendre des mesures conséquentes afin d’améliorer notre système juridique et affirmer nos avantages comparatifs devant nos concurrents régionaux, entre autres. Cela concerne également des secteurs connexes ou annexes, comme l’amélioration des infrastructures, la formation de ressources humaines, ou encore le développement de notre industrie auxiliaire. Tâches qui, à leur tour, impliquent une meilleure coordination de notre action administrative entre l’échelon central et local...

Au vu des tâches à achever pour améliorer notre environnement d’investissement, n’est-ce pas contradictoire de privilégier des projets de haut niveau ? Comment comptez-vous procéder, le cas échéant ?

Il n’y a, en ce qui me concerne, aucune contradiction. L’essentiel pour un investisseur, quel qu’il soit, est une économie ayant des indicateurs macroéconomiques satisfaisants, des politiques stables, et une réglementation de l’environnement global de l’entreprise qui soit claire et effective. Actuellement, nous préparons une décision concernant tous ces points à l’intention de tels projets.

Par la suite, nous procéderons à l’amélioration de notre environnement d’investissement de manière générale, c’est-à-dire pour tous les secteurs économiques. Enfin, le gouvernement est dès maintenant disposé à négocier avec les investisseurs toutes facilités primordiales pour d’importants projets répondant aux orientations gouvernementales, dans la limite de notre réglementation. – VNA