Dans un rapport publié le 14 juin, HSBC prévoit que la persistance des prix élevés de l'énergie continuera de faire grimper l'inflation, qui devrait dépasser le "plafond" de 4% au second semestre 2022 mais seulement temporairement.
Contrairement à de nombreuses régions du monde, l'inflation n'a pas été une préoccupation pour l'Asie au cours de l'année écoulée, mais la situation évolue assez rapidement. Dans les pays de l'ASEAN, une hausse de l'inflation sous-jacente et totale supérieure aux niveaux d'avant la pandémie fait également son apparition.
Notant que l’impact est inégal selon les pays, HSBC a estimé que les pressions inflationnistes à Singapour, en Thaïlande et aux Philippines sont un peu plus fortes, tandis qu’au Vietnam, en Malaisie et en Indonésie, l’inflation est encore relativement maîtrisée.
Cependant, selon HSBC, l'inflation devrait augmenter fortement prochainement, en particulier dans le contexte de la hausse des prix de l'énergie.
L’ASEAN ne sera pas à l’abri de l’impact de la hausse des prix. La banque internationale a réévalué ses prévisions pour la Thaïlande, Singapour, l’Indonésie et les Philippines.
Pour le Vietnam, HSBC a légèrement abaissé ses prévisions d’inflation du Vietnam à 3,5% pour 2022, au lieu de 3,7% dans ses prévisions précédentes, en raison de la stabilité des prix alimentaires intérieurs, ce qui devrait contribuer à freiner l’inflation dans la totalité, a-t-elle fait savoir dans ce nouveau rapport publié le 14 juin.
Néanmoins, au Vietnam, l’inflation des prix de l’énergie persiste également depuis un certain temps. Les prix des transports ont atteint un niveau record, dépassant l’inflation alimentaire pour devenir le principal moteur de l’inflation globale au Vietnam, a-t-elle déclaré.
En plus de la hausse du prix mondial du pétrole, les difficultés d’approvisionnement intérieur rendent la pénurie d’énergie du Vietnam encore plus grave. Malgré l’inflation modérée des produits alimentaires, qui représente une part plus importante du panier des ménages, a jusqu’à présent permis de contrôler la hausse globale de l’inflation totale, a-t-elle expliqué.
Depuis janvier, la plus grande raffinerie du Vietnam, Nghi Son, fonctionne à un taux d'exploitation réduit, approchant de l'arrêt en février, avant de revenir à environ 80 % de sa capacité en mars. Cela a obligé les autorités à chercher des alternatives pour alléger la pression énergétique.
Le gouvernement du Vietnam s'est engagé à importer 2,4 millions de mètres cubes supplémentaires de pétrole au cours du deuxième trimestre de 2022. Depuis le 1er avril, le gouvernement a également réduit la taxe environnementale, la plus importante de toutes les taxes et redevances sur le carburant, à 2.000 dongs sur l'essence et entre 700 et 1.000 dongs sur les autres carburants.
Malgré les prix élevés de l'énergie, l'inflation alimentaire modérée, qui a un poids plus important dans le panier de l'IPC, a jusqu'à présent contribué à freiner la hausse de l'inflation globale.
"Alors que l’inflation reste inférieure à l’objectif de 4% pour le moment, nous nous attendons à ce que les prix élevés persistants de l’énergie continuent de faire grimper les prix dans leur ensemble", a prévu la banque HSBC.
L’ASEAN est toujours sur la voie d’une reprise économique prometteuse grâce à la levée progressive des mesures restrictives contre l’épidémie. Le Vietnam continue de tirer parti de la dynamique forte, bien que modérée, du cycle technologique prolongé, de la croissance des exportations et de la réouverture au tourisme international, a-t-elle conclu.
Selon HSBC, en avril, l'inflation globale du Vietnam n'a augmenté que de 0,2% sur un mois, et de 2,6 % en glissement annuel, toujours en adéquation avec les attentes du marché.
Le rapport de HSBC montre également que le Vietnam bénéficie clairement de la stratégie de réouverture. Avec la réouverture complète des frontières le 15 mars, le tourisme national devrait reprendre des couleurs.-VietnamPlus