Hôpitaux satellites, un modèle de décharge efficace

Après cinq ans de mise en œuvre du Projet de développement des hôpitaux satellites, de nombreuses techniques médicales avancées des établissements de niveau central ont été transférées.
Hôpitaux satellites, un modèle de décharge efficace ảnh 1Grâce au transfert de technologies avancées, les médecins de la Polyclinique du district de Môc Châu, province de Son La (Nord), ont pu réaliser des opérations endoscopiques. Photo : VNA/CVN

Hanoï (VNA) - Après cinq ans de mise en œuvre du Projet de développement des hôpitaux satellites, de nombreuses techniques médicales avancées des établissements de niveau central ont été transférées à ceux de niveau local. Des efforts qui portent leurs fruits.

Lo Thi Tinh, originaire de la province de Lai Châu (Nord), est hospitalisée à la Polyclinique du district de Tam Duong suite à une douleur intense au ventre. Après un examen clinique et une série de tests, elle a été diagnostiquée avec une cholécystite, accompagnée de calculs biliaires, qui requiert une intervention chirurgicale de toute urgence.

Les patients, grands gagnants

"Il s’agit d’un cas compliqué et extrêmement difficile à traiter car la patiente a récemment subi une opération en raison d’une grossesse extra-utérine et d’une rupture cataclysmique", raconte le médecin Tao Van Ngân.

"Heureusement, grâce aux connaissances et au transfert de la technique du Pr.- Dr. Dô Truong Son de l’hôpital E de Hanoï, les médecins de la Polyclinique de Tam Duong sont parvenus à opérer la patiente avec la méthode endoscopique. Un aboutissement possible grâce au projet de développement des hôpitaux satellites", ajoute-t-il.

Les statistiques du Département de gestion des consultations et des traitements médicaux (ministère de la Santé) montrent que depuis 2013, le secteur médical a ouvert 138 hôpitaux satellites qui ont reçu 2.000 techniques avancées transférées par 23 hôpitaux de ressort central. Parmi ceux-ci, 85% ont connu une baisse du taux de patients souhaitant être réorientés vers des établissements supérieurs. Cela témoigne du fait qu’une fois bien formés, les médecins des hôpitaux inférieurs sont plus que qualifiés à appliquer des technologies de pointe.

Luong Ngoc Khuê, chef du Département de gestion des consultations et des traitements médicaux, fait savoir que les résultats du projet de développement des hôpitaux satellites contribuent pas à pas à décharger les hôpitaux de ressort central, notamment ceux de à Hanoï et Hô Chi Minh-Ville. Concrètement, il s’agit également d’élever leurs capacités en termes de consultation et de traitement, d’améliorer leurs infrastructures et de moderniser leur équipement tout en transférant autant que possible leurs dernières technologies et techniques, en vue d’offrir à la population locale des services de haute qualité.

L’hôpital E de Hanoï dispose à lui seul de 14 hôpitaux satellites comprenant trois spécialités que sont la cardiologie, la traumatologie et l’animation-désintoxication. Il a ainsi récemment formé et transféré de nombreuses technologies de pointe à plusieurs centaines de médecins, aides-soignants et techniciens de ces hôpitaux excentrés.

Son directeur Lê Ngoc Thành informe que dans les temps qui viennent, son hôpital envisage de mettre en œuvre un réseau d’information selon lequel le transfert des techniques, la formation et l’organisation des réunions notamment, seront réalisés en ligne. Particulièrement, il compte mettre l’accent sur les activités de sensibilisation afin d’informer pleinement les populations locales de ce projet ainsi que des compétences et capacités de ces hôpitaux satellites, afin que les malades ne se dirigent plus systématiquement vers les établissements de ressort central.

Auparavant, l’Hôpital national de cancérologie à Hanoï (hôpital K) était  gravement surchargé (300% de sa capacité). Cette situation s’est considérablement atténuée (106%). Il s’agit, encore une fois, du fruit de ce projet d’hôpitaux périphériques qui permet aux habitants d’avoir accès à des services médicaux de pointe à proximité de chez eux.

L’hôpital K a transféré ses techniques à 42 établissements de  cancérologie dans l’ensemble du pays. Il a également envoyé ses médecins et infirmiers dans des hôpitaux de ressort local dans le cadre du projet 1816. Cela a considérablement contribué à diminuer le taux de patients atteints de cancer souhaitant être admis dans des établissements de ressort central. En effet, dans la Polyclinique de la province de Bac Ninh (Nord), ce taux est actuellement de 10% contre 90% auparavant. Dans la province de Phu Tho (Nord), ce chiffre ne représente que 5% contre 95% dans le passé.

Nécessité de nombreux satellites de qualité

Malgré des résultats encourageants, le Projet des hôpitaux satellites rencontre encore certaines difficultés concernant notamment le manque de main-d’œuvre, un accès difficile à l’assurance santé pour les patients bénéficiant de services nécessitant des technologies avancées ainsi qu’une "fuite des cerveaux" des médecins qui, une fois formés, vont chercher du travail ailleurs. Le directeur de l’hôpital K, Trân Van Thuân, reconnaît que les investissements prévus pour les infrastructures ne suivent pas les besoins de développement des hôpitaux. En effet, l’application des techniques avancées transférées dans les hôpitaux satellites reste encore lente.

"La plupart de ces établissements médicaux n’ont pas de machines pour la radiothérapie ce qui complique la formation en la matière. Quand bien même, une fois formés les agents médicaux ne peuvent pas pratiquer sans les appareils adéquats et doivent donc changer de poste. De plus, les équipements et dispositifs de prise en charge en cancérologie sont insuffisants", fait savoir M. Thuân.

D’après des responsables du Service de la santé de la ville de Hai Phong (Nord), nombreux sont encore les hôpitaux des arrondissements et districts qui ne s’intéressent pas ou peu à la question de formation ou de mise à jour de nouvelles technologies avancées. Cela affecte ainsi l’objectif final du projet ainsi que l’amélioration de la qualité des consultations et de traitements médicaux des hôpitaux inférieurs.

Face à cette situation, le ministère de la Santé a demandé aux hôpitaux de ressort central de renforcer le transfert des technologies avancées vers ces hôpitaux satellites, considérant cette question comme une tâche importante, ainsi qu’à publier la liste des établissements potentiels pouvant répondre aux critères d’un hôpital satellite… Pendant cinq ans, le Projet de développement des hôpitaux satellites a permis d’organiser 950 cours de formation et de transférer 2.000 techniques. Actuellement, dix spécialités médicales bénéficient d’investissements dont notamment la cancérologie, la pédiatrie, l’obstétrique et l’endocrinologie. -CVN/VNA

Voir plus

Le Vietnam, une destination attractive pour le tourisme médical

Le Vietnam, une destination attractive pour le tourisme médical

Non seulement le Vietnam attire non seulement les touristes internationaux par ses paysages, sa culture et sa gastronomie, mais le pays devient progressivement une destination fiable pour des soins médicaux de haute qualité, à des prix raisonnables et avec des services professionnels.

Des enfants sont traités pour la dengue au Service de soins intensifs et antipoison de l’Hôpital pédiatrique n°1. Photo : VNA

La dengue refait une inquiétante apparition dans le Sud

Selon un rapport de l’Institut Pasteur de Hô Chi Minh-Ville, les cas de dengue sont en forte augmentation dans le Sud. Plus de 20.000 cas ont été recensés depuis le début de l’année, soit une augmentation de 68 % en glissement annuel.

Des représentants d’ACV et d’Orbis, le seul hôpital ophtalmologique volant au monde, lors d’une visite de travail à l’aéroport international de Dà Nang. Photo : ACV

Orbis retourne au Vietnam pour des soins ophtalmologiques

En s’associant à l’hôpital ophtalmologique de Dà Nang, Orbis espère renforcer le système de soins ophtalmologiques du Vietnam et promouvoir le développement durable des services ophtalmologiques, contribuant ainsi à préserver la vue de milliers de personnes dans le centre du Vietnam et au-delà.

Le professeur associé Nguyen Anh Tuan, directeur du département de chirurgie digestive de l'hôpital militaire central 108, a déclaré que l'obésité est en hausse au Vietnam, dépassant celle des autres pays d'Asie du Sud-Est. (Photo : Novo Nordisk)

L'obésité en hausse au Vietnam, dépassant celle des pays de la région

Le Vietnam connaît une augmentation de 38 % des taux de surpoids et d'obésité, ce qui le place parmi les pays d'Asie du Sud-Est où la croissance est la plus rapide, selon le professeur associé Nguyen Anh Tuan, directeur du service de chirurgie digestive de l'hôpital militaire central 108.

Ginseng de Ngoc Linh. Photo : VNA

Faire de Quang Nam un pôle national stratégique pour l’industrie des plantes médicinales

La province de Quang Nam (Centre), en collaboration avec le ministère de la Santé, a récemment organisé une conférence pour mettre en œuvre la Décision n° 463/QD-TTg du 28 février 2025 du Premier ministre, approuvant le projet de « Développement et formation d’un centre industriel des plantes médicinales dans la province de Quang Nam, avec le ginseng de Ngoc Linh comme plante principale ».

À l’Hôpital central d’acupuncture à Hanoï, la thérapie combinée aide de nombreux enfants autistes à s’intégrer dans la société. Photo : CTV/CVN

L’acupuncture, une voie prometteuse pour les enfants autistes

À l’Hôpital central d’acupuncture à Hanoï, une approche novatrice conjugue traditions et modernité pour l’accompagnement des jeunes autistes. Cette synergie offre à des milliers d’enfants, sortant parfois d’un long mutisme, la perspective d’une inclusion scolaire précoce.

Dépistage des maladies génétiques dans le cadre de la procréation médicalement assistée à l’Hôpital de la poste à Hanoi. Photo : CTV/CVN

Maladies génétiques, les avancées qui changent la donne

Les maladies génétiques représentent un fardeau considérable au Vietnam. Si 80% des cas surviennent sans antécédents familiaux connus, les progrès de la médecine reproductive ouvrent la voie à l’espoir de naissances saines.