Hoàng Minh, les livres anciens sont son royaume
C’est dès l'enfance, en achetant ses premiers livres des Éditions Kim
Dông, que Hoàng Minh a commencé à se constituer une bibliothèque. Mais
son amour de la lecture grandissant, ce technicien né en 1971 est vite
devenu bibliophile, avec une prédilection marquée pour les ouvrages
anciens.
Pour sauver de vieux livres
«Le
confucianisme, Volume I, édition de 1930, de l'érudit Trân Trong Kim,
est premier livre ancien que j'ai acquis» , déclare Hoàng Minh. «Ce
jour-là, je suis tombé dessus par hasard dans une librairie. Lisant
quelques passages, je l'ai vite apprécié, mais il était incomplet. Deux
années plus tard, j'ai eu la chance de pouvoir trouver les 3 volumes de
cette œuvre» a-t-il expliqué.
Membre du forum sach xua
, Hoàng Minh partage ses connaissances des livres avec les bibliophiles
de tous âges, y compris des jeunes des générations 7X et 8X. C’est
grâce à ce forum qu’il s’est fait des amis qui, comme lui, recherchent
de vieux ouvrages, font des échanges, et partagent ce qu’ils
redécouvrent de la vie d’antan dans les vieux livres.
Avant les
années 2000, les livres anciens étaient essentiellement collectionnés
par les personnes âgées et les chercheurs. À cette époque, Hoàng Minh
était l'un des plus jeunes collectionneurs du pays.
Hoang Minh a
passé beaucoup de temps à lire des livres d'histoire, des œuvres
littéraires afin de pouvoir discuter avec les chercheurs. Aujourd’hui,
les jeunes ont beaucoup plus de facilité, car toutes les informations
nécessaires sont disponibles en ligne. Mais si l’on ne connaît pas
complètement l’œuvre, il est difficile d’en reconnaître des exemplaires
de valeur.
Trouver un ouvrage n’est pas toujours aisé, le plus
difficile, peut-être, c’est de convaincre son propriétaire de s’en
séparer. En effet, on ne cède de tels livres qu’à quelqu’un qui en est
digne, et une telle décision peut se faire attendre... Ainsi, en 2002,
Hoàng Minh a cherché à acquérir le manuscrit de l'œuvre «Rupture de la
digue» de Vu Trong Phung. « Le propriétaire du manuscrit n’a pas
répondu, mais j'ai poursuivi sans interruption pendant huit années. Et
en 2011, j'ai enfin eu ce manuscrit", raconte-t-il.
Hoang Minh visite régulièrement les provinces du Nord, Huê et Nha Trang, à la recherche de tel ou tel ouvrage ancien.
Des ouvrages rares
Aujourd'hui,
Hoang Minh possède une bibliothèque de plus de 2.000 ouvrages, dont 600
publiés à partir de 1945, et quelques dizaines d’anciens journaux
publiés entre 1917 et 1939.
Il a également quelques précieux
ouvrages qu’il est impossible de trouver dans les librairies ou dans les
bibliothèques publiques de tout le pays. L’un des plus anciens de
ceux-ci est l’édition de 1652 de «L’histoire du royaume du Tonkin»
d’Alexandre de Rhodes.
Le Taberd dans son édition originale de
1838 est également dans sa bibliothèque, un dictionnaire
Latin-Vietnamien-Latin dont il n’existe que trois exemplaires au
Vietnam, Hoàng Minh compris...
«Ce que je souhaite, c’est de
partager ma passion avec tout le monde afin que les livres anciens ne
restent pas dans l'oubli» , conclut Hoàng Minh. – VNA