Hô Chi Minh-Ville (VNA) – Principal pôle économique du Vietnam, Hô Chi Minh-Ville est confrontée à une pression croissante liée à la pollution environnementale, en particulier à la pollution de l’air d’origine liée aux transports.
Dans un contexte d’urbanisation rapide, de densité élevée de véhicules motorisés et de demande croissante de mobilité, la ville considère la transition vers des moyens de transport verts, propres et durables comme une solution clé pour améliorer la qualité de l’air, protéger la santé publique et atteindre les objectifs de développement durable.
Selon les autorités compétentes, le secteur des transports figure parmi les principales sources d’émissions de polluants à Hô Chi Minh-Ville, notamment les particules fines PM2,5, les oxydes d’azote (NOx) et de soufre (SOx). Les véhicules fonctionnant au diesel, en particulier les camions et les autobus anciens, sont identifiés comme les principaux responsables de la dégradation de la qualité de l’air dans les zones urbaines. Face à cette situation, la ville renforce progressivement son cadre réglementaire, relève les normes d’émissions et intensifie le contrôle environnemental dans le domaine des transports.
L’une des priorités de Hô Chi Minh-Ville consiste à restructurer le système de transport en privilégiant les modes à faibles émissions, tout en accélérant l’application des technologies numériques dans la gestion et l’exploitation du trafic. La ville renforce également la coopération avec les provinces du Sud-Est, mobilise les ressources sociales et promeut les partenariats public-privé (PPP) dans l’investissement en infrastructures de transport vert et en technologies environnementales.
La transition vers des moyens de transport écologiques a déjà enregistré des résultats encourageants. Actuellement, le réseau d’autobus de Hô Chi Minh-Ville comprend 176 lignes et 2.386 véhicules, dont environ 26,3 % sont des autobus électriques et 17,9 % fonctionnent au gaz naturel comprimé (GNC). Ces véhicules contribuent à réduire de manière significative les émissions polluantes par rapport aux modèles utilisant des carburants fossiles traditionnels. À partir de 2025, la ville s’est fixé pour objectif que 100 % des nouveaux autobus mis en service utilisent l’électricité ou d’autres formes d’énergie verte.
Le secteur du transport de passagers par taxi et par applications numériques connaît également une transition rapide vers des véhicules respectueux de l’environnement. À l’heure actuelle, les taxis électriques représentent environ 71 % du parc total de taxis en activité à Hô Chi Minh-Ville. En ce qui concerne les motos utilisées pour les services de transport via applications, près de 28 % ont déjà été converties à l’électrique. Parallèlement, le nombre de voitures et de motos électriques à usage privé augmente rapidement, contribuant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et des nuisances sonores en milieu urbain.
Parallèlement au développement des véhicules verts, Hô Chi Minh-Ville accorde une attention particulière à l’investissement dans les infrastructures de recharge et d’échange de batteries afin de faciliter la transition des citoyens et des entreprises vers la mobilité électrique.
La ville dispose déjà de stations de recharge dédiées aux autobus électriques, aux voitures électriques et aux motos électriques. Dans les années à venir, au moins 1.500 bornes de recharge rapide pour voitures électriques devraient être installées, tandis que le réseau de stations d’échange de batteries pour motos électriques sera étendu dans les zones densément peuplées et les pôles de transport.
Le développement des transports publics de masse est considéré comme une solution stratégique à long terme pour réduire la pollution de l’air et la congestion urbaine. Dans ce cadre, le réseau ferroviaire urbain joue un rôle central. Depuis sa mise en service, la ligne de métro n°1 (Ben Thanh – Suoi Tien) a transporté plus de 15 millions de passagers depuis le début de l’année 2025, contribuant à réduire la pression sur le transport routier, à raccourcir les temps de déplacement et à améliorer la qualité de l’air le long de son tracé.
Selon la planification approuvée, Hô Chi Minh-Ville ambitionne d’achever, d’ici 2030, l’essentiel de six lignes de métro, tout en élargissant le réseau d’autobus électriques et d’autres moyens de transport publics respectueux de l’environnement. La ville vise à porter la part du transport public de voyageurs à 15–20 %, afin de modifier progressivement les habitudes de déplacement reposant largement sur les véhicules individuels.
Toutefois, la lutte contre la pollution de l’air demeure un défi majeur pour Hô Chi Minh-Ville. La ville compte actuellement près de 12,7 millions de véhicules de tous types, auxquels s’ajoutent les émissions provenant des activités industrielles, de la construction et de la pollution transfrontalière. Plusieurs indicateurs, notamment les niveaux de PM2,5, de NO2 et le bruit urbain, dépassent encore régulièrement les normes autorisées dans les zones centrales, affectant directement la santé de la population.
Face à ces enjeux, Hô Chi Minh-Ville élabore et met en œuvre une feuille de route pour une mobilité verte assortie d’objectifs précis. D’ici 2030, l’ensemble des autobus, des véhicules administratifs et des taxis nouvellement remplacés devront fonctionner à l’énergie propre. Pour les motos utilisées dans les services de livraison et de transport par applications, le taux de conversion vers l’électrique devrait atteindre 50 % en 2027 et 100 % en 2030. La ville étudie également la mise en œuvre expérimentale de véhicules utilisant des carburants verts, tels que l’hydrogène, dans certains secteurs appropriés.
En parallèle, des mesures de gestion plus strictes sont mises en place afin de contrôler les émissions liées au transport. Hô Chi Minh-Ville prévoit de tester des zones à faibles émissions (Low Emission Zones – LEZ), d’instaurer progressivement un contrôle obligatoire des émissions pour les motos et d’élargir l’application de normes d’émissions plus rigoureuses à l’ensemble du territoire. La ville coopère également avec des organisations internationales, dont le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), afin de développer les infrastructures de recharge publiques et de bénéficier d’un appui technique pour la transition verte.
La surveillance de la qualité de l’air constitue un pilier essentiel pour évaluer l’efficacité des politiques publiques. Selon les prévisions, en 2026, Hô Chi Minh-Ville installera 157 points supplémentaires de surveillance de la qualité de l’air, fournissant des données opportunes et fiables au service de la gestion, de la prise de décision et de l’élaboration des politiques environnementales urbaines.
Grâce à la mise en œuvre coordonnée de ces solutions – allant de l’amélioration du cadre politique au développement des infrastructures, en passant par la transition des véhicules, le renforcement de la gestion et la surveillance environnementale –, Hô Chi Minh-Ville ambitionne d’améliorer progressivement la qualité de l’air et de bâtir un système de transport vert, moderne et durable, répondant aux exigences du développement socio-économique et contribuant à l’amélioration de la qualité de vie de la population dans les années à venir. - VNA