Hanoi (VNA) – Les habitants de Hanoi sont confrontés à une pollution atmosphérique dangereuse. L’indice de qualité de l’air (IQA) a atteint le seuil violet, considéré comme très malsain, et les données de mercredi 10 décembre placent la capitale au troisième rang mondial des villes les plus polluées.
Selon les mesures en temps réel de l’application IQAir, mercredi matin 10 décembre, Hanoi affichait un IQA de 223, la plaçant au troisième rang mondial. Mardi, l’IQA de la ville était de 188, la classant septième.
Mercredi 10 décembre, toutes les stations de surveillance de la capitale ont enregistré des niveaux de pollution supérieurs au seuil violet. Quang Khanh a enregistré un IQA de 274 ; Ciputra, 246 ; Lê Duân, 240 ; Hoàng Quôc Viêt, 234 ; et Linh Dàm, 220.
Les données du système de surveillance du ministère de l’Agriculture et de l’Environnement ont également révélé des niveaux d’IQA dangereusement élevés, de nombreuses stations ayant atteint le seuil violet.
Les experts avertissent que lorsque l’IQA atteint des niveaux dangereux (entre 301 et 500), le public doit limiter au maximum ses sorties, éviter toute activité extérieure et rester à l’intérieur autant que possible. Les recommandations pour les personnes sensibles sont encore plus strictes : elles ne doivent pas sortir du tout et doivent veiller à ce que l’air intérieur soit sain et bien ventilé.
Hanoi est plongée depuis plusieurs jours dans un épais brouillard de pollution chargé de particules fines, faisant grimper l’indice de qualité de l’air (IQA) du rouge (désormais malsain) au violet (très malsain).
Lê Thanh Thuy, directrice adjointe de la Division de la gestion environnementale du Département de l’agriculture et de l’environnement de Hanoi, a indiqué que la capitale subit une « pression énorme » due à la pollution atmosphérique, les concentrations de PM2,5 restant élevées et fluctuant fortement.
Selon le département, la qualité de l’air varie considérablement d’un quartier à l’autre, les districts du centre affichant des niveaux d’IQA plus élevés, notamment en raison d’une circulation plus dense, d’une activité de construction intense et de la congestion.
La responsable a expliqué que les projets de rénovation urbaine de fin d’année, les embouteillages fréquents, l’augmentation du transport de matériaux de construction et le brûlage à l’air libre des déchets et des sous-produits agricoles aggravent tous la pollution atmosphérique.
« Les conditions météorologiques n’ont pas été favorables, tandis que de nombreuses activités atteignent leur pic en cette fin d’année, exerçant une pression énorme sur Hanoi », a-t-elle déclaré.
Hoàng Duong Tung, président du Réseau vietnamien pour un air pur, a souligné que le problème de pollution atmosphérique à Hanoï ne provient pas uniquement de la ville, mais aussi des provinces voisines comme Bac Ninh, Ninh Binh et Hung Yên.
Pour y remédier, les autorités doivent utiliser l’intelligence artificielle afin de valider, de nettoyer et de synchroniser les données relatives à la qualité de l’air et aux sources de pollution, a-t-il déclaré.
« Ce n’est qu’avec des données précises, transparentes et en temps réel que nous pourrons élaborer des scénarios et des politiques adaptés », a-t-il affirmé.
Le même jour également, l’Assemblée nationale a adopté une résolution relative à la mise en œuvre des politiques et lois de protection de l’environnement depuis l’entrée en vigueur de la loi sur la protection de l’environnement de 2020.
Cette résolution appelle à des mesures urgentes pour améliorer la qualité de l’air dans les deux plus grandes villes du pays, Hanoi et Hô Chi Minh-Ville, au cours de la période 2025-2026. Elle établit également une feuille de route pour la réduction des émissions et le renforcement du contrôle environnemental dans les années suivantes.
D’ici 2030, la résolution fixe un objectif de réduction de la concentration annuelle moyenne de PM2,5 à Hanoi d’environ 20% par rapport au niveau de référence de 2024, sur l’ensemble des stations de surveillance du réseau national.
Les localités limitrophes, notamment Thai Nguyên, Phu Tho, Bac Ninh, Hung Yên, Hai Phong et Ninh Binh, doivent atteindre une réduction d’au moins 10%.
Pour atteindre ces objectifs, les législateurs exigent un contrôle strict des émissions des véhicules, des limitations pour les véhicules très polluants dans les grands centres urbains et la mise hors service des véhicules ne respectant pas les normes techniques minimales.
La résolution impose également un renforcement de la réglementation des déchets issus des activités de construction et de transport ; des restrictions sur le brûlage des sous-produits agricoles ; et un élargissement de la collecte et du traitement des eaux usées domestiques afin de prévenir toute pollution supplémentaire dans les zones densément peuplées.
Par ailleurs, l’Assemblée nationale demande la mise en place rapide d’un système national d’information et de données environnementales, comprenant une carte publique intégrée de la qualité de l’environnement.
Ce système sera déployé dans les grandes villes comme Hanoi et Hô Chi Minh-Ville, relié aux bases de données nationales, et fournira des informations en temps réel pour appuyer les efforts de gestion, de surveillance et d’alerte précoce. — VNA