Hanoi (VNA) – À partir de 2026, Hanoi appliquera une interdiction générale des plastiques à usage unique, une mesure qui témoigne de la détermination croissante de la capitale à lutter contre les déchets plastiques et à s’orienter vers un développement urbain durable.
En vertu d’une résolution récemment adoptée par le Conseil populaire de Hanoi, les articles en plastique couramment utilisés dans le tourisme et l’hôtellerie, notamment les brosses à dents jetables, les rasoirs, les cotons-tiges, les bonnets de douche et les petits articles de toilette, seront progressivement supprimés à compter du 1er janvier 2026.
À partir de 2027, la distribution gratuite de sacs en plastique sur les marchés et dans les magasins sera interdite.
D’ici 2028, la ville prévoit d’interdire totalement la circulation et l’utilisation de la plupart des produits en plastique à usage unique, notamment les sacs non biodégradables et les contenants en polystyrène.
Cette feuille de route décisive émerge dans un contexte de préoccupations croissantes concernant les impacts environnementaux et sanitaires de la pollution plastique, notamment liés à l’utilisation croissante de plastiques à usage unique dans la vie quotidienne.
Selon un rapport de la Banque mondiale de 2022, le Vietnam rejette environ 1,8 à 2 millions de tonnes de déchets plastiques par an, soit environ 20 kg par personne.
Bien que ce chiffre place le Vietnam dans la moyenne mondiale, les experts mettent en garde contre une tendance inquiétante : la consommation croissante de plastiques à usage unique, notamment chez les vendeurs de rue, sur les marchés traditionnels et chez les jeunes consommateurs.
Feuille de route de Hanoi
Le plan de réduction du plastique de Hanoi sera déployé en trois étapes. À compter du 1er janvier 2026, les plastiques à usage unique ne seront plus autorisés dans les hôtels et les destinations touristiques.
Un an plus tard, le 1er janvier 2027, les marchés et les commerces de proximité cesseront de proposer gratuitement des sacs en plastique non biodégradables, tandis que les entreprises de commerce en ligne seront tenues de réduire leurs emballages plastiques et de prendre en charge la collecte des matériaux usagés.
À compter du 1er janvier 2028, les plastiques à usage unique seront totalement interdits dans les espaces commerciaux, avec quelques exceptions pour les emballages essentiels. Parallèlement, les entreprises qui utilisent des matières plastiques comme le polyéthylène ou le polypropylène pour leurs emballages devront veiller à ce qu’au moins 20% de ces plastiques soient recyclés.
Le plan a été salué par les experts environnementaux pour son rythme réaliste.
La Dr Ngô Thi Thuy Huong, de l’Université Phenikaa, a déclaré que le calendrier proposé offre un délai raisonnable aux entreprises pour effectuer la transition et au public pour s’adapter progressivement.
Elle a souligné que les matériaux alternatifs doivent répondre à cinq critères : sécurité, biodégradabilité (dans un délai de 6 à 12 mois), augmentations de coût acceptables (30 à 50%), fonctionnalité comparable et approvisionnement stable en matières premières.
Si la réglementation est essentielle, les experts s’accordent à dire qu’un véritable changement dépend de la sensibilisation du public et de l’évolution des habitudes.
«Changer les comportements à grande échelle nécessite une éducation soutenue, de la maternelle à l’université», a-t-elle déclaré. «Si nous investissons massivement au cours des trois à quatre prochaines années, la ville peut atteindre ces objectifs.»
Le fondateur de DiDi Travel, Bui Tri Nha , estime que l’application des règles doit s’accompagner de motivation. « Les gens doivent comprendre le +pourquoi+, pas seulement les règles », a-t-il déclaré.
La sensibilisation du public aux dangers du plastique, en particulier des microplastiques, incitera le public à modifier ses comportements de manière volontaire plutôt que forcée.
Des recherches récentes ont montré que les microplastiques transportent des toxines qui s’accumulent dans la chaîne alimentaire, présentant des risques à long terme pour la santé humaine. Chaque sac ou gobelet en plastique jetable peut persister dans l’environnement pendant des centaines d’années, contribuant à la pollution et nuisant à la biodiversité.
Le plastique est bon marché et pratique, mais ses coûts environnementaux, économiques et humains sont considérables. L’abandon des plastiques à usage unique est non seulement une décision politique mais aussi une responsabilité collective. Des clients d’hôtels et autres touristes aux vendeurs ambulants et aux e-commerçants, chaque partie prenante a un rôle à jouer.
La réussite dépendra non seulement de l’application des mesures gouvernementales, mais aussi de la volonté des citoyens d’adopter un avenir plus vert et plus propre. – VNA

Comment la taxonomie verte réduira le risque de greenwashing au Vietnam
Ce système de classification permet d’identifier, à l’aune de nombreux critères adaptés aux spécificités économiques du Vietnam, les activités économiques d’une entreprise considérées comme « durables » et « vertes » d’un point de vue environnemental. Cela contribue également à réduire les risques de « greenwashing ».