Hanoï (VNA) - La politique de protection du commerce, l'imposition de nombreuses nouvelles taxes à l'importation en provenance des États-Unis et le risque d'une guerre commerciale constituent des défis majeurs pour les activités d'exportation. Ainsi, dans cette conjoncture à risque actuelle, les entreprises doivent faire preuve de souplesse et de proactivité pour s’adapter et rechercher des opportunités d’exportation.
Dans le contexte où les États-Unis mettent en œuvre des mesures visant à augmenter les taxes à l’importation dans certain pays, les entreprises vietnamiennes doivent donc se préparer pour pouvoir trouver des issus pour leurs produits exportés.
Do Ha Nam, président du conseil d'administration du groupe Intimex, a déclaré que son groupe bénéficiait de certains avantages lorsque des produits clés tels que le poivre, les noix de cajou et le café ne sont pas soumis à des taxes d'importation car les États-Unis ne produisent pas ces produits. Cela aide Intimex à maintenir sa part de marché et à continuer d’exporter vers ce pays. En plus du poivre et des noix de cajou, Intimex est également le plus grand exportateur de grains de café vietnamiens vers le marché américain.
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Actuellement, les États-Unis sont le premier marché d’exportation de poivre du Vietnam, représentant 29% des parts de marché. En 2024, les exportations de cet article vers les États-Unis ont atteint un record avec plus de 73.000 tonnes, atteignant un chiffre d'affaires de près de 400 millions de dollars, soit une augmentation de 33% par rapport à 2023.
Selon Hoang Thi Lien, présidente de l'Association du poivre et des épices du Vietnam, les mesures mises en oeuvre par le gouvernement américain affecteront probablement directement le prix à l'exportation du poivre et des épices vietnamiens qui risquent d'être remplacés par d'autres sources d'approvisionnement, réduisant ainsi leur compétitivité sur le marché américain. Selon les prévisions, l’exportation de poivre est difficile cette année. Les États-Unis pourraient ne pas imposer de taxes sur ce produit dans un avenir proche, mais imposeront certaines barrières techniques pour limiter leur importation, a-t-elle noté.
De même, Phan Minh Thong, président du groupe Phuc Sinh, a déclaré que le groupe exportait actuellement plus de 60.000 tonnes de café et 30.000 tonnes de poivre chaque année. Au lieu de vendre des matières premières, l'entreprise promeut une transformation en profondeur avec une usine bien investie, une technologie de torréfaction et de transformation moderne, créant des produits à haute valeur ajoutée... De même, avec plus de 20.000 hectares de zones de culture de café certifiées Rainforest Alliance, 100% de son volume de café torréfié exporté répond aux normes internationales, l'entreprise est prête à répondre aux exigences strictes des États-Unis et de l'Europe
Le café de Phuc Sinh est exporté vers 102 pays et territoires, dont les États-Unis représentent 20% du chiffre d'affaires total à l'export. Pour minimiser les risques, Phuc Sinh recherche toujours de manière proactive de nouveaux marchés, a partagé Phan Minh Thong.
On peut dire que la guerre commerciale incite également les entreprises à rechercher plus activement des marchés alternatifs. Lorsque certains pays ne peuvent pas exporter vers des marchés majeurs comme les États-Unis en raison des répercussions fiscales, le Vietnam peut en profiter comme substitut. Avec une bonne qualité de produit et des normes de production écologiques, le Vietnam peut étendre ses marchés à l'UE, à l'Asie et au Moyen-Orient.
Selon Do Ha Nam, en 2024, les exportations de noix de cajou d'Intimex vers le Moyen-Orient ont doublé tandis que celles de café instantané vers la Chine ont décuplé par rapport à l'année précédente. Il s'agit d'un exemple typique de la façon dont les entreprises réduisent leur dépendance au marché américain en augmentant leurs exportations vers d'autres marchés tels que le Moyen-Orient, l'UE, la Chine et la République de Corée.
Sur le long terme, la plupart des entreprises souhaitent que le gouvernement gère les taux de change de manière flexible, de manière à ce qu’ils soient bénéfiques pour les exportations, qu’il accorde la priorité aux prêts à des taux d’intérêt raisonnables pour les produits agricoles exportés et qu’il négocie de manière proactive avec les États-Unis pour maintenir un environnement commercial stable, minimisant ainsi le risque d’imposer des taxes ou des mesures de contrôle strictes dans la période à venir. –VNA