Un large soutien de la communauté
Après cette reconnaissance par l'UNESCO de l’ensemble de monuments de Huê, les autorités provinciales ont confié au Centre de conservation des monuments de Huê la tâche d’élaborer un plan de conservation, de restauration et d’embellissement. Une centaine de monuments importants ont retrouvé leur splendeur d’antan, tels que Ngo Môn (la Porte du Midi), les palais An Dinh, Thai Hoà, Diên Tho, Truong Sanh, les pavillons Hiên Lâm Cac et Tu Phuong Vô Su, le temple Thê Miêu, les théâtres Duyêt Thi Duong, Minh Khiêm Duong…
Le Centre de conservation des monuments de Huê a mobilisé, en 2015, des ressources humaines, financières et des artisans qualifiés pour mener à bien la restauration de la Porte Ngo Môn et du Pavillon à cinq phénix (Lâu Ngu Phung). Et ce plus de 90 ans après la restauration de Ngo Môn, porte principale de la citadelle, considérée comme le symbole de l’ex-ville impériale.
Ledit centre a aussi collaboré avec les habitants locaux dans la préservation. Ainsi, des familles de la lignée Nguyên Phuoc ont participé au suivi des projets de restauration et de préservation des monuments impériaux et ont été autorisées à pénétrer gratuitement dans les vestiges aux dates anniversaires de la mort de leurs ancêtres.
De nombreux habitants se sont par ailleurs portés volontaires pour déménager dans le but de conserver les vestiges. Jusqu’à présent, 132 des sites et monuments de la Citadelle de Huê ont été restaurés.
Dang Van Bài, membre du Conseil national du patrimoine, fait remarquer : «Les activités de préservation des patrimoines culturels doivent recevoir un large soutien de la part de la communauté au sens large, c’est-à-dire pas seulement les organes de gestion publics, les chercheurs, les voyagistes ou les touristes mais aussi et surtout les habitants locaux. Ces derniers doivent jouer un rôle primordial dans ce travail car leur vie quotidienne est étroitement reliée à ces patrimoines».
Le retour en grâce du ca trù
L’une des communautés les plus dynamiques se trouve dans la commune de Liên Hà, qui abrite le village de Lô Khê, en banlieue de Hanoï, où le ca trù est une tradition jalousement préservée. Dans cette commune, les écoliers peuvent apprendre ce chant ancestral au cours de séances d’activités extra-scolaires.
Le ca trù est considéré comme une «spécialité» de Hanoï. La capitale envisage de créer des lieux spéciaux pour présenter et préserver cet art vocal. Les clubs de ca trù de Thang Long et de Hanoi sont très dynamiques. Le club de Hanoi donne une représentation à 20h00 tous les lundis, mercredis et dimanches dans la maison commune Kim Ngân (42, rue Hàng Bac, dans le Vieux quartier). Le club de Thang Long se produit tous les mardis, jeudis et samedis soirs dans la Maison des patrimoines (87, rue Ma Mây, également dans le Vieux quartier).
Le patrimoine culturel n’a pas vocation à s’empoussiérer, il doit continuer à vivre au sein de la communauté. Et c’est le rôle de l’État d’élaborer des politiques et plans d’action pour encourager la participation de la communauté. – CVN/VNA