Effervescence dans les villages de metiers a l’approche du Tet hinh anh 1Le village de Vu Dai, dans le district de Ly Nhân, province de Hà Nam (Nord), est spécialisé dans la préparation de "cá kho", des poissons mijotés dans de petites marmites de terre cuite. Photo : Thoibaokinhte/CVN


Hanoï (VNA) - Lors des semaines et jours précédant le Têt, beaucoup de villages de métiers traditionnels préparent activement leurs produits pour faire face à la forte demande qui prévaut en cette période de l’année.

Malgré les vicissitudes du temps et la concurrence des produits importés, beaucoup de villages artisanaux ont su préserver et pérenniser leur savoir-faire souvent séculaire, sans sacrifier leur âme sur l’autel du profit.
 
Nam Dinh (Nord) est une province où il existe encore beaucoup de villages artisanaux. Celui de Dông Cuong, dans la commune de Hai Bac, district de Hai Hâu, est spécialisé depuis 200 ans dans les bánh nhan (boulettes de riz gluant). Les jours précédant le Têt, l’ambiance est des plus animée. Autrefois, les bánh nhan étaient fabriqués seulement à l'occasion du Têt et pour le culte des ancêtres. De nos jours, on en fait toute l'année.

Le village de Vu Dai, dans la commune de Hoà Hâu, district de Ly Nhân, province de Hà Nam (Nord), est quant à lui spécialisé dans les cá kho, des poissons mijotés dans de petites marmites de terre cuite. Avant le Têt, les habitants passent des nuits sans dormir pour répondre à la forte demande. Le choix des ingrédients et le marinage des poissons sont réalisés dans les règles de l’art. Les poissons doivent être des cá tram den (des carpes noirs dont le nom scientifique est Mylopharyngodon piceus). L’assaisonnement comprend galanga, jus de citron, gingembre, saumure, poivre, piment... "Si un seul de ces ingrédients manque, le +cá kho+ perdra de son originalité", a fait savoir Trân Luân, patron d'un atelier de production. Les 32 foyers producteurs du village fournissent au marché des milliers de marmites chaque année, vendues de 500.000 à 1,2 million de dôngs l’unité.  

Le district de Bac Hà, province de Lào Cai (Nord), perpétue de génération en génération la fonte des socs de Ban Phô. Selon l'artisan Ma Seo Din, ce métier a 200 ans d’histoire. Ici aussi, un savoir-faire ancestral se perpétue. "Tout d'abord, il nous faut choisir le bon acier. La température du four, le taux d'eau et les secrets familiaux sont des éléments décisifs pour aboutir à des socs de qualité", a confié M. Din. Aujourd'hui, Ban Phô ne compte plus que dix familles vivant de cet artisanat. Aux marchés du Têt, les paysans d’ethnie H'mông sont des clients fidèles. "Chaque année, ma famille fond de 300 à 400 socs", a partagé le fils de Ma Seo Din, Ma Seo Ao.

Préserver les marques pour se développer durablement

Les villages de métiers ont pris conscience que la préservation de la marque était la clé de voûte de leur existence à long terme.

Le village de Bo Dâu, province de Thai Nguyên (Nord), spécialisé dans les bánh chung, celui de Giap Nhât, province de Nam Dinh (Nord), dans les turbans traditionnels… ont su garder leur réputation en misant sur la qualité.

D'après Luu Duy Dân, président de l'Association des métiers du Vietnam, "pour mieux promouvoir les spécialités des villages de métiers, il est nécessaire de veiller à la qualité".

Ces dernières années, le village de bánh chung de Tranh Khuc, district de Thanh Tri, à Hanoï, a mis l’accent sur la qualité premium de ses produits et renforcé les activités de communication. "Environ 70% des 250 foyers du village vivent bien de ce métier. Nous sommes très prudents dans la production et nous nous intéressons davantage à la qualité qu’aux profits", a affirmé M. Tiên, un habitant du village.

Les villages de métiers traditionnels affirment de plus en plus leur position en misant sur la qualité et le prestige que leur confère souvent une marque séculaire. Pour eux, la confiance des consommateurs est primordiale. Ce n’est qu’ainsi qu’ils pourront afficher leur différence et résister à la concurrence des produits d’importation. -CVN/VNA