Vietnamplus - Lorsque les hôpitaux partagent des données interconnectées, les doublons d'examens inutiles peuvent être évités, car les médecins ne prescrivent pas deux fois le même examen.
Le ministère de la Santé a fait de la mise en œuvre des dossiers médicaux électroniques (DME) une priorité absolue, sous la responsabilité exclusive des responsables des agences et des unités. Tous les hôpitaux et établissements hospitaliers doivent achever le déploiement des DME d'ici septembre 2025.
Le Dr Ha Anh Duc, directeur du Département de l'administration des services médicaux du ministère de la Santé, a accordé à Vietnamplus une interview sur l'accélération du déploiement des DME et de l'interopérabilité des données, visant à développer un modèle hospitalier intelligent.
Interopérabilité des données dans tout le secteur
Journaliste : Pourriez-vous nous expliquer comment le ministère de la Santé met en œuvre des solutions pour finaliser le système de dossiers médicaux électroniques ?
Dr Ha Anh Duc : Le 14 mars, le Premier ministre a publié la Directive n° 07/CT-TTg visant à accélérer le déploiement des applications de données démographiques, de l'identification électronique et de l'authentification dans les ministères, les secteurs et les villes afin de soutenir la transformation numérique nationale pour la période 2022-2025, avec une vision à l'horizon 2030.
Mi-mars 2025, le ministère de la Santé a également publié un document promouvant la transformation numérique et la mise en œuvre du Projet 06 dans l'ensemble des agences du secteur de la santé, exigeant des dirigeants qu’ils montrent l'exemple et initient des changements en matière de sensibilisation et de méthodologie concernant la transformation numérique.
Concernant la mise en œuvre des DME, la direction du ministère et ses unités affiliées appliquent résolument la directive du gouvernement. Le Département des sciences, de la technologie et de la formation, le Département de l'administration des services médicaux et le Centre national d'information sanitaire sont trois unités qui collaborent à l'exécution de cette mission.
Il y a un peu plus d'une semaine, le Département de l'administration des services médicaux a recommandé aux dirigeants du ministère de valider un document répertoriant les tests de laboratoire clinique interconnectés, avec des identifiants uniques pour chaque type de test. Cette liste est conforme à plus de 90 % des normes internationales.
Il s'agit de la première occasion d'assurer l'interopérabilité des données à l'échelle nationale. Grâce à cette liste, tous les établissements médicaux utilisant des dossiers médicaux électroniques peuvent relier leurs données.
La prochaine étape consistera à standardiser les catégories de tests cliniques. Il existe actuellement des centaines, voire des milliers, de catégories de services cliniques différentes. Le ministère de la Santé travaille activement à la finalisation et à la soumission de la liste officielle d'ici fin mai, afin de permettre progressivement la viabilité du projet de DME d'ici septembre.

Journaliste : Comment le ministère de la Santé compte-t-il déployer les DME de manière uniforme ?
Dr Ha Anh Duc : Le ministère de la Santé déploiera les DME simultanément dans les hôpitaux spécialisés et de premier plan, sur la base d'un cadre directeur unifié pour tous les hôpitaux. Ensuite, le déploiement couvrira toutes les spécialités, des petits services aux grands hôpitaux spécialisés. Chaque hôpital mettra en œuvre le système selon ses propres conditions, avec pour objectif final une interopérabilité complète des données à l'échelle du secteur.
De plus, pour permettre le couplage des données, le Département de l'administration des services médicaux doit développer des catalogues de tests cliniques et subcliniques et des catégories associées au sein des dossiers médicaux. Les DME doivent utiliser du code source ouvert afin que les hôpitaux puissent ajouter des modules supplémentaires si nécessaire.
Actuellement, 141 hôpitaux utilisant des DME disposent de leurs propres référentiels ; une standardisation est certes nécessaire mais ces hôpitaux possèdent déjà leurs propres systèmes. Les hôpitaux appliqueront le référentiel avec souplesse, en fonction de leurs capacités.
Les logiciels de gestion des DME des hôpitaux peuvent provenir de différents fournisseurs, mais le changement de logiciel ne doit pas affecter l'interopérabilité des données entre les hôpitaux. Ces principes constituent la base de nos conseils aux responsables du ministère pour la mise en œuvre des DME.
Le modèle de DME le plus vaste et le plus complet à l'échelle nationale appartient actuellement à l'hôpital de l'Université de pharmacie et de médecine d'Hô Chi Minh-Ville, que nous utilisons comme modèle standard pour les autres hôpitaux.
On compte environ 3 000 laboratoires à l'échelle nationale, mais seulement 10 % environ sont standardisés à ce jour. Par conséquent, notre prochaine mission consiste à accélérer la standardisation des laboratoires afin de garantir la reconnaissance mutuelle des résultats d'analyse entre les hôpitaux.
Partage des analyses de laboratoire
Journaliste : Quels sont les avantages du déploiement des DME ?
Dr Ha Anh Duc : En pratique, les DME présentent de nombreux avantages.
Premièrement, l'efficacité financière : cette politique permettra de réaliser des économies substantielles. Les dossiers électroniques conservent les données des patients tout au long de leur vie, réduisant ainsi le besoin d'impressions répétées.
Deuxièmement, grâce à l'interconnexion des données entre les hôpitaux, le partage des résultats d'examens évite aux patients de refaire les examens prescrits par les médecins à chaque visite.
Troisièmement, concernant les données d'imagerie prises dans les établissements de district, si les normes sont respectées, elles peuvent être réutilisées dans les hôpitaux centraux. Les patients économiseront des millions, voire des dizaines de millions de dongs vietnamiens, autrement dépensés en imagerie répétée dans des établissements de niveau supérieur.
D'un point de vue professionnel, les médecins qui consultent les DME peuvent examiner l'intégralité du dossier médical du patient, favorisant ainsi la personnalisation des traitements et améliorant la qualité des diagnostics et des traitements. Au lieu d'interroger les patients à plusieurs reprises sur leurs antécédents médicaux à chaque rendez-vous, les médecins accèdent simplement à leur code d'identification pour consulter leurs diagnostics, traitements, médicaments et périodes d'hospitalisation antérieurs.
Il est important de noter que les DME ouvrent également la voie à l'application de l'intelligence artificielle (IA) et à la création de grandes bases de données (Big Data) pour améliorer l'efficacité des traitements et la gestion hospitalière.
Journaliste : Merci beaucoup. -VietnamPlus