Hanoï (VNA) – Pour atteindre un taux de croissance économique de 8 % et plus en 2025, l'un des trois piliers de la croissance - les exportations - doit augmenter de plus de 12 %, ce qui nécessite davantage de solutions pour soutenir les exportations et diversifier les marchés.
Le ministère de l'Industrie et du Commerce a souligné que l'avantage du Vietnam réside dans ses 17 accords de libre-échange (ALE) avec plus de 60 marchés mondiaux, ainsi que près de 70 mécanismes de coopération bilatérale avec d'autres nations. Ces accords offrent aux entreprises vietnamiennes des opportunités importantes pour exploiter les marchés clés et traditionnels, développer des marchés de niche et explorer les marchés émergents.
Ces derniers temps, le Vietnam a relativement exploité bien les marchés traditionnels, mais s’il en dépend trop, il y aura certains risques. Une dépendance excessive à l’égard de quelques marchés affectera les objectifs de croissance en cas de changement de politique commerciale, ont estimé les experts.
Selon le professeur associé, le Dr Dinh Trong Thinh, ancien directeur du département de finance internationale de l'Académie des finances,
a souligné qu’il était loin d’être simple d’atteindre une croissance de 12 % ou plus des exportations et des importations cette année, en particulier compte tenu du contexte mondial imprévisible. Un changement de politique américaine pourrait avoir un impact significatif sur le Vietnam, sachant que les États-Unis représentent près de 30 % des exportations vietnamiennes.
Dans ce cas-là, l’élargissement du marché et l’exploitation du potentiel des 17 ALE sont extrêmement urgents et constituent une priorité absolue. Le ministère de l'Industrie et du Commerce, les ambassades et les agences concernées doivent agir activement et rapidement pour obtenir davantage de commandes et augmenter les recettes en devises étrangères.
Le ministère de l'Industrie et du Commerce a recommandé aux entreprises d'adopter une approche proactive en élaborant des feuilles de route et des stratégies pour diversifier les marchés d'exportation, améliorer la qualité des produits et garantir le respect des normes techniques, du travail et environnementales. Le ministère a également souligné l’importance de contrôler l’origine des matières premières et d’évaluer soigneusement les opportunités d’investissement avec les entreprises des pays actuellement confrontés à des tensions commerciales avec les États-Unis.
L'augmentation du protectionnisme commercial aux États-Unis et dans l’UE créera des barrières pour les pays qui dépendent fortement des exportations. L’incertitude et la volatilité de l’économie mondiale affectent la stabilité macroéconomique et les perspectives de croissance du Vietnam dans les temps à venir, en particulier pour une économie très ouverte comme le Vietnam, indique le ministère de l'Industrie et du Commerce.
Face au risque d’escalade des guerres commerciales et aux politiques tarifaires imprévisibles des États-Unis, les entreprises exportatrices vietnamiennes mettent rapidement en œuvre des mesures de réponse allant de la diversification des sources d’approvisionnement à l’expansion des marchés pour minimiser les impacts négatifs.
La sarl Minh Phat 2 (Mifaco), une entreprise dont plus de 90% du volume de ses produits sont exportés vers les États-Unis, exploite désormais le marché intérieur et s'étend aux marchés qui ont signés des ALE avec le Vietnam pour profiter des incitations fiscales.
Quant à la compagnie par actions de confection de Nhà Bè, son directeur général Nguyen Ngoc Lan, a déclaré que sa société se concentre sur l'augmentation de la productivité, de la qualité, la pratique des économies, l'optimisation des coûts de production et l'augmentation des investissements dans les marques de mode haut de gamme et de haute technologie pour atteindre les objectifs en 2025.
Enfin, le Dr. Le Huy Khoi, directeur adjoint de l'Institut de recherche stratégique et politique sur l'industrie et le commerce relevant du ministère de l'Industrie et du Commerce a averti que les entreprises doivent se sensibiliser pour éviter de tomber sous le coup des mesures de défense commerciale. En ce qui concerne la question de l'origine des produits, les entreprises devraient éviter d'exporter des marchandises avec un apport local minimal, comme le simple emballage ou l'étiquetage, car cela pourrait donner lieu à des poursuites en matière de défense commerciale, a-t-il déclaré. - VNA