Des paysans dévoués aux oiseaux sauvages

Conscients de l’importance des oiseaux sauvages pour l’environnement, des paysans de différentes provinces du pays consacrent depuis des années du temps à les préserver.

Hanoï (VNA) - Conscients de l’importance des oiseaux sauvages pour l’environnement, des paysans de différentes provinces du pays consacrent depuis des années du temps à les préserver, en leur donnant un espace où se reposer et nicher. Un geste qui mérite d’être salué.

Des paysans dévoués aux oiseaux sauvages ảnh 1De plus en plus d’oiseaux sauvages se sont installés dans la rizière de M. Xuân.

Depuis cinq ans, Nguyên Công Xuân et son épouse Dô Thi Hoa, originaires du village de Xuân Hoa, district de Lê Thuy, province de Quang Binh (Centre), cherchent par tous les moyens à protéger les oiseaux sauvages sur leur rizière. Ils ont l’intention de poursuivre leur mission encore longtemps.

“Au début des années 2000, nous avons loué une zone de 10 ha dans la lagune de Hac Hai pour des activités agricoles et aquacoles. À l’époque, de nombreux oiseaux d’eau volaient autour de chez nous toute la journée, nous les avons donc piégés et vendus”, raconte M. Xuân.

“La vente d’oiseaux sauvages nous rapportait beaucoup d’argent à cette époque. Je pouvais gagner parfois près de 7 millions de dôngs (300 USD) par jour. Malgré de nombreux oiseaux capturés, il n’y en avait jamais assez pour satisfaire la demande”, ajoute-t-il

Un virage à 180 degrés

Au bout d’un moment, M. Xuân a constaté que le nombre d’oiseaux avait rapidement diminué et s’est senti désolé. “Je ne pouvais pas dormir la nuit. J’ai dit à ma femme que nous devions arrêter la chasse et le commerce d’oiseaux”, partage M. Xuân.

Sa femme Dô Thi Hoa a immédiatement accepté et le couple s’est alors tourné vers la protection des oiseaux sauvages, au moins, sur leur terre.

“C’est comme notre expiation pour notre culpabilité d’avoir tué les oiseaux, bien que nous n’ayons pas été accueillis par d’autres braconniers et commerçants”, fait savoir le quinquagénaire, qui passe maintenant la moitié de son temps sur la lagune.

M. Xuân a emprunté 100 millions de dôngs (4.200 USD) pour planter des nipas sur ses terres et améliorer l’habitat des oiseaux. Se sentant en sécurité, d’autres oiseaux sont revenus et ont pondu des œufs dans la lagune de Hac Hai.

En plus de fournir un refuge, ce couple s’occupe également des oiseaux blessés et des bébés si nécessaire. Cependant, de nombreux nipas sont tombés lors d’une inondation survenue en 2020 qui ont fait perdre leur nid à beaucoup d’oiseaux.

“L’inondation a anéanti nos efforts et notre argent et a chassé les oiseaux. J’en étais désolé”, exprime M. Xuân, qui prévoit de restaurer le riche habitat des oiseaux.

“Le premier travail consiste à restaurer le lagon. Ensuite, nous devrons acheter plus de figuiers et de mangroves d’eau douce. Les feuillus ramèneront les oiseaux”, informe-t-il. Il pense que cela coûtera près de 200 millions de dôngs.

Pour sa part, son épouse Dô Thi Hoa déclare : “De nombreux oiseaux se sont installés dans notre lagon ces deux dernières années. Ils partent le matin pour se nourrir et reviennent le soir. Nous aimons les observer et avons le sentiment d’avoir en partie remboursé nos méfaits passés”.

“Nous nous promettons de prendre soin des oiseaux jusqu’à notre mort et espérons que nos actions inspireront et encourageront les gens à nous rejoindre. Sauver les oiseaux signifie que nous sauvons l’environnement, l’équilibre biologique et notre vie”, affirme-t-elle.

La mère des aigrettes

Des paysans dévoués aux oiseaux sauvages ảnh 2Nguyên Công Xuân tient dans sa main deux poussins de héron.

A plus de 60 km au nord de Hanoï, Vu Thi Khiêm, 80 ans, a passé la majeure partie de sa vie à sauver des oiseaux sauvages. Elle vit dans le village de Dông Dua, province de Vinh Phuc.

Elle est connue comme la gardienne du “jardin des aigrettes” de Hai Luu car elle empêche les oiseaux d’être chassés par les braconniers depuis de nombreuses années.

“Mes parents sont décédés et j’ai hérité de ce bois où j’ai récupéré la terre et planté des arbres pendant de nombreuses années. Quand j’avais 15 ans, les premiers oiseaux sont arrivés ici. Plus il y avait d’arbres plantés, plus leur nombre augmentait”, se souvient Mme Khiêm.

Dans ce bois de 15 ha, il y a plusieurs espèces, mais la plupart sont des aigrettes. Qu’il pleuve ou qu’il fasse beau, elle se promène tous les jours dans son bois, observant et soignant les oiseaux avec autant d’attention que ses enfants, surtout à la saison de reproduction.

“De nombreux chasseurs sont venus ici pour voler et tirer sur mes aigrettes. Mes voisins et moi en avons attrapé quelques-uns en flagrant délit et libéré les oiseaux, mais parfois ils étaient déjà morts”, se rappelle Mme Khiêm.

“J’ai aussi trouvé des jeunes du village qui essayaient de chasser les oiseaux, mais au lieu de leur crier dessus, je leur ai expliqué et demandé de ne plus recommencer. Ils se sont ensuite joints à moi pour garder le bois”.

Mme Khiêm et sa famille vivent toujours dans des conditions difficiles, mais elle n’a jamais envisagé d’abattre et de vendre les arbres pour atténuer ses difficultés.

Je considère les oiseaux sauvages comme mes enfants. Il est impossible de détruire leurs abris. Bien que je rencontre encore des difficultés financières, je ne pense jamais à leur faire du mal, et on me demande aussi de ne pas abattre les arbres ni de vendre le bois”, confie-t-elle.

Ces dernières années, le Comité populaire de la province de Vinh Phuc l’a soutenue dans la préservation et la promotion de son bois.

Une route y menant a été construite. Des panneaux de signalisation ont également été installés pour guider les visiteurs, formant une destination d’éco-tourisme accueillant de nombreux visiteurs toute l’année.

Nguyên Ngoc Hiên, l’une de ses petites-filles, fait savoir qu’elle a un plan pour préserver et agrandir la forêt. Elle compte cultiver des herbes médicinales au pied des arbres en combinant cela avec l’élevage de bétail et l’aviculture, en utilisant des pratiques durables au profit de sa famille tout en protégeant la “maison” des aigrettes. -CVN/VNA

Voir plus

Le Premier ministre Pham Minh Chinh. Photo : VNA

Le Premier ministre Pham Minh Chinh participe à un sommet virtuel sur l'action climatique

Le Premier ministre Pham Minh Chinh a participé le 23 avril à un sommet virtuel sur l'action climatique, à l'invitation du Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, et du Président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, en tant que dirigeant d'un pays pionnier dans la mise en œuvre du Partenariat pour une transition énergétique juste (JETP).

La bibliothèque Inspire de l’Université Tôn Duc Thang à Hô Chi Minh-Ville propose des services inspirés des bibliothèques des 100 meilleures universités mondiales. Photo : VNA

Le Vietnam appelle à des actions mondiales pour promouvoir la transition verte

Le ministre vietnamien des Sciences et des Technologies, Nguyên Manh Hung, a appelé à une action mondiale, au renforcement de la coopération multilatérale, à la création de nouveaux modèles de partenariat, au partage d’expériences et de technologies, et au soutien aux pays en développement dans leur transition verte.

Le 4e Sommet du Partenariat pour la croissance verte et les Objectifs mondiaux 2030 (P4G), organisé pour la première fois par le Vietnam, se tient du 14 au 17 avril à Hanoi. Photo : baoquocte.vn

Le Vietnam saisit l’opportunité d’une percée dans la transition écologique

À l'occasion du 4e Sommet P4G à Hanoi, des experts et universitaires internationaux partagent les leçons tirées, en proposant des initiatives pour renforcer la coopération et aider le Vietnam et d'autres pays à réaliser leurs objectifs de transition écologique. Nous avons le plaisir de vous présenter ces contributions.

Le premier barrage de Sabo au Vietnam. (Photo gracieuseté du bureau de la JICA au Vietnam)

Inauguration du premier barrage SABO au Vietnam

Le 16 avril, à Ban Pieng, dans la commune de Nam Pam du district de Muong La, province de Son La, dans le cadre du projet « Amélioration de la capacité de réduction des risques d'inondations soudaines et de glissements de terrain dans la région montagneuse du Nord » financé par des fonds d'APD non remboursables du gouvernement japonais, a eu lieu la cérémonie d'inauguration du premier projet de barrage SABO au Vietnam.

Lors d’une conférence de presse tenue en novembre 2023, l’ambassadeur Nicolai Prytz a affirmé que le Vietnam et le Danemark partagent un objectif commun : un avenir vert. Photo : Thanh nien

La promotion des start-up vertes essentielle pour concrétiser les ambitions climatiques

Le Partenariat pour une croissance verte et les objectifs mondiaux (P4G) agit comme un tremplin pour les entreprises en phase de démarrage, les aidant à accéder aux financements grâce à un soutien technique, des connexions avec les autorités et, surtout, en facilitant l’accès aux capitaux – un élément souvent manquant pour les petites entreprises.

Ramla Khalidi, représentante résidente du PNUD au Vietnam. Photo: PNUD

📝Édito: L’essor vert du Vietnam garantit une transition juste pour tous

Ramla Khalidi, représentante résidente du PNUD au Vietnam, a affirmé que les stratégies nationales en matière d’économie numérique, de croissance verte et de réforme de la protection sociale témoignent d’une compréhension approfondie du fait que toute transition doit être inclusive dans ses objectifs.

Un cerf sambar parmi les 12 individus qui ont été transportés au parc national de Cuc Phuong, dans le Nord, pour y être soignés et réhabilités. Photo: VNA

Le parc national de Cuc Phuong accueille 18 nouveaux pensionnaires

Le parc national de Cuc Phuong a accueilli le 11 avril 18 espèces rares et menacées de Dà Nang. Cette initiative vise à préparer les individus les plus sains aux futures initiatives de réensauvagement d’espèces rares et menacées d’extinction à l’état sauvage.