Hanoi (VNA) - Dans l’espoir de transmettre l’amour des arts aux générations futures, le Club des beaux-arts de Cô Dô dans le village éponyme (banlieue de Hanoï), a ouvert des cours de peinture gratuits pour les écoliers de la localité. Grâce à cela, des espoirs ont été découverts et formés.
Ces cours ont attiré une cinquantaine d’élèves depuis leur ouverture en juin au Musée des beaux-arts de Cô Dô. La moitié de ces élèves sont issus de familles en difficulté économique, de familles militaires ou méritantes de la Patrie. Certains sont handicapés. Les enseignants sont tous membres du club des beaux-arts de Cô Dô. Avec trois séances par semaine, ils transmettent leurs connaissances. Le matériel nécessaire est fourni gratuitement. Les classes vont aussi en extérieur pour faire des paysages, notamment des rizières au temps des récoltes ou des villages de pêcheurs.
Les enfants locaux et leurs parents apprécient particulièrement ces cours du Club des beaux-arts de Cô Dô. Entre l’école et l’aide de ses parents à l’exploitation, Nguyên Hoàng Viêt, en 3e classe (le CE2 en France) à l’École primaire de Cô Dô, suit régulièrement ces cours. Pour lui, dessiner est une joie qui fait oublier toutes les fatigues de ses nombreuses activités. «Je suis ces cours depuis le début. Je m’efforce d’éviter les absences, d’autant que j’adore le dessin et je suis très ravi d’être là», dit-il.
Bien que Nguyên Ngoc Anh, en 2e classe (CE1) dans la même école, soit victime de l’agent orange/dioxine avec une malformation à la main droite, elle a fait de magnifiques paysages. «Suivre ces cours me permet d’être plus confiante dans la vie», confie-t-elle.
La joie d’apprendre de ces jeunes élèves encourage les enseignants du Club des beaux-arts de Cô Dô à poursuivre ces cours. «Grâce à nos cours, des talents et des espoirs ont été découverts et formés», confie Nguyên Truong Yên, directeur adjoint du club.
Un village de métier connu
Le village de Cô Dô est dans le district suburbain de Ba Vi, à Hanoï. Il est connu pour sa pépinière d'étudiants d'élite, et pour ses deux ministres de la cour, réputés, de la dynastie des Lê postérieur (1427-1789), Nguyên Su Manh et Nguyên Ba Lân, qui habitaient là. Le premier était un mandarin intègre et droit, ainsi qu’un éminent diplomate, et le second, spécialisé dans le génie civil et militaire qui a largement contribué à la lutte contre l'ennemi à Son Tây, dans la province de Cao Bang (Nord).
Cô Dô est aussi surnommé le «Village des peintres», puisque ses 800 familles ont toutes un ou deux peintres par génération. Hommes, femmes et enfants, peu importent l'âge, pourvu que l’on ait la passion. Le peintre Sy Tôt contribue au développement des beaux-arts de ce village en donnant des cours de peinture depuis 1976. Cô Dô est fier de ses nombreux artistes talentueux connus dans le pays, comme Giang Kich, Sy Luân, Trân Hoà ou La Vuông. Il compte actuellement plus de 70 peintres, dont quatre sont membres de l’Association des beaux-arts du Vietnam. Au début des années 1990, des classes de peinture avaient été ouvertes chez les peintres locaux, faisant de Cô Dô une cour en récréation pour les amoureux de la peinture, tout en l’aidant à se développer en tant que village de métier. -CVN/VNA