Hanoi (VNA) – Déjà durementpénalisées par l’épidémie de Covid-19, les entreprises vietnamiennes subissentles répercussions de la récession économique mondiale. Pour leur permettre deréinvestir et se redresser, le gouvernement vietnamien a mis en place diversdispositifs de soutien.
Du côté des pays partenaires commerciaux duVietnam, tels que l’Union européenne, les États-Unis ou le Japon, le tauxd’inflation a tendance à baisser, mais reste quand même à un niveau élevé. Lesconsommateurs doivent donc continuer à se serrer la ceinture, et la demandes’en ressent. Faute de commandes, beaucoup d’entreprises vietnamiennes doiventgeler leurs activités pour réduire les coûts de production et defonctionnement, a constaté l’économiste Nguyên Dinh Cung, ancien directeur del’Institut de recherche en gestion économique du Parti.
Selon un sondage réalisé par l’Association des petites et moyennes entreprisesvietnamiennes, 80% des entreprises du pays se trouvent en situation difficile.Sur ces 80%, 95% sont des petites ou des micro entreprises. Elles nécessitentdes soutiens urgents de la part du gouvernement pour affronter cette mauvaisepasse, a indiqué l’économiste Nguyên Minh Phong.
«Les entreprises sont confrontées à trois défis majeurs: l’accès auxcapitaux, le taux d’intérêt des prêts et les débouchés. Elles se trouvent dansune situation extrêmement difficile: perte de commandes, concurrence féroceavec les autres pays et blocage en raison de barrières techniques... Il fautabsolument les aider à pénétrer à de nouveaux marchés», a-t-il déclaré.
Au cours de ces trois dernières années particulièrement éprouvantes, bienque la macroéconomie et les grands équilibres aient été maintenus, lesentreprises ont dû faire face à des coups durs. Beaucoup manquent de moyenspour réinvestir, alors que les principaux canaux financiers, tels que lesinvestissements publics, les marchés obligataires et boursiers sont bloqués, anoté Trân Dinh Thiên, ancien directeur de l’Institut économique du Vietnam.Selon lui, pour permettre aux entreprises de redémarrer, il est urgent defaciliter leur accès aux crédits à taux préférentiel.
Face à cette soif aigüe de capitaux, le gouvernement a mis en place denombreux dispositifs de soutien. Le 21 avril dernier, un décret sur les mesuresd’assistance et de développement durable des entreprises jusqu’en 2025 a étépublié. L’exécutif a demandé de lever toutes les barrières juridiques bloquantles ressources financières, de réduire les frais commerciaux et de multiplierles offres de crédits à taux préférentiel.
Le gouvernement s’emploiera également à reconstituer les chaînesd’approvisionnement, à diversifier les marchés d’exportation, à ouvrir lemarché domestique, à créer davantage d’emplois et à améliorer la qualité desformations professionnelles. Nguyên Quang Huân, vice-président de l’Associationdes entrepreneurs du secteur privé, a commenté la pertinence de cesactions.
«Il est cependant nécessaire de publier des guides d’application despolitiques pour favoriser leur mise en œuvre au niveau local. Sinon, on risquede perdre en efficacité», a-t-il recommandé.
En dehors de ce décret, beaucoup de mesures sont déjà en vigueur. Aussibien pour la taxe sur la valeur ajoutée, que pour l’impôt sur les sociétéset sur les revenus, le délai de paiement a été prorogé. Le gouvernement aégalement réduit la taxe sur la valeur ajoutée qui est désormais de 8%. Lesemployeurs, eux, peuvent bénéficier d’une réduction de 2% sur les tauxd’intérêt des prêts réservés à la construction de logements pour lesouvriers...
D’après les économistes, ce traitement devrait permettre à nos entreprisesde retrouver rapidement des couleurs. - VOV/VNA