Hanoi (VNA) - Les secteurs de la technique, des technologies de l’information, de la santé, du textile et de l’habillement, du cuir et des chaussures... auront de gros besoins de main-d'œuvre dans le temps qui vient.
La Stratégie de développement industriel du Vietnam pour 2025 et sa vision pour 2035 accorde une priorité à trois groupes de secteurs que sont l’industrie mécanique, l’électronique et les télécommunications, ainsi que les nouvelles énergies et énergies renouvelables.
Il s'agit de se concentrer sur le développement des secteurs de pointe : électricité, extraction et traitement des minéraux, matériaux de construction, transformation des produits agricoles lato sensu, agroalimentaire, boissons, chimie, textile et habillement, cuir et chaussures, électronique, technologies de l’information, mécanique et métallurgie et, enfin, pétrole et pétrochimie.
Satisfaire ces priorités implique des ressources humaines, en particulier qualifiées telles qu’ingénieur en mécanique, en produits aquatiques ou en technologies de l’information... Il s’agit de besoins concrets ; ainsi, de 2016 à 2025, Hô Chi Minh-Ville estime que 270.000 de ces postes seront à pourvoir chaque année, et, déjà, les besoins d’embauche des entreprises de ces secteurs sont élevés.
Selon les prévisions de l’Organisation internationale du travail (OIT), avec le développement de la Communauté économique de l’ASEAN (AEC : ASEAN Economic Community), le nombre d’emplois au Vietnam devrait croître de 14,5% d’ici à 2025. Durant cette même période, l’investissement direct étranger (IDE) devrait également progresser nettement, en particulier dans le secteur de la mécanique industrielle, et plus encore lorsque le partenariat transpacifique (TPP) sera en vigueur.
Ce dernier aura une incidence sur les flux de capitaux destinés au secteur des technologies de l’information qui augmenteront du fait de l’existence de meilleures pratiques en matière de propriété intellectuelle exigées par cet accord.
L’agroalimentaire attirera aussi davantage d’investissements de grands groupes internationaux pour des raisons de fiscalité de l’export ou d’approvisionnement en matières premières. Enfin, plusieurs secteurs verront leur croissance augmenter du fait du volet libre-échange du TPP, ainsi du textile et de l’habillement, du cuir et des chaussures, de l’aquaculture, de l’électronique, du bois et ses dérivés, des produits de décoration... Toutes ces perspectives offertes, soit par le développement socioéconomique du Vietnam en lui-même, soit par les accords de commerce auxquels ce dernier est partie, sont porteuses de nouveaux emplois.
Des changements de mentalité des personnels nécessaires
Selon les données actuelles, les technologies de l’information sont l’un des secteurs dont les besoins sont les plus importants actuellement. De facto, les offres d’emploi dépassent largement supérieures les demandes d’emploi, et plusieurs entreprises se retrouvent dans une terrible compétition avec de grands groupes pour embaucher et conserver des compétences.
En effet, la situation actuelle des ressources humaines vietnamiennes est assez particulière : les entreprises recherchent constamment du personnel, tandis que de nombreuses personnes sont au chômage.
Selon Nguyên Thi Minh Khuê, directrice adjointe de la Compagnie par actions de technologies DKT, spécialisée dans les technologies de l’information, les causes sont simples. L’informatique, comme la médecine, le droit, la comptabilité et la finance..., fait partie de ces secteurs socioprofessionnels particulièrement exigeant sur le plan des connaissances et des compétences, notamment sur le plan de leur entretien et, plus encore, de leur renouvellement compte tenu des évolutions constantes et rapides propres à ce domaine.
Il faut donc trouver du personnel habitué à suivre constamment les évolutions, à actualiser ou renouveler ses connaissances et ses compétences, ainsi qu’à en acquérir de nouvelles, ce qui est loin d’aller de soi au Vietnam. La formation ne répond pas aux exigences théoriques et pratiques des entreprises ; pour le reste, et mis à part les considérations d’ordre culturel ou le fait qu’un diplôme n’implique pas forcément un intérêt pour le domaine concerné, la formation continue n’est pas aisée... D’où cette situation de manque de ressources et de chômage.
Dans le secteur de l'hôtellerie, JW Marriott, DRH de ce groupe au Vietnam, confirme ce manque de personnel qualifié dans son secteur. Les ressources humaines disponibles ne répondent qu’à d’entre 50 à 60% des besoins. En revanche, dans l’hôtellerie, les offres sont inférieures aux demandes ; néanmoins, cela n’empêche pas de constater un chômage assez élevé chez les diplômés...
Les recruteurs confient que les deux grandes problématiques au Vietnam, en ce contexte d’intégration économique, sont le savoir-faire et la maîtrise d’une langue étrangère. Or, il s’agit incontestablement des deux facteurs essentiels pour concurrencer des ressources humaines étrangères dans la perspective de la Communauté économique de l’ASEAN, ou, plus prosaïquement, donner les conditions aux entreprises vietnamiennes d’exploiter au mieux les accords de commerce, à commencer par le TPP... -CVN/VNA