Cette problématique conduit le directeuradjoint du Centre des cellules souches de l'Institut centrald'hématologie et de transfusion sanguine, Trân Ngoc Quê, à la nécessitéde «créer un programme national en la matière afin de généraliser cettenouvelle méthode thérapeutique». Aujourd’hui, l’institut a congelé 50échantillons de sang ombilical mais à titre purement privé, c’est-à-direde service à titre onéreux.
Si cette conservationest chère, c’est tout simplement parce qu’elle implique tout unprotocole afin de pouvoir utiliser ces cellules souches ombilicales. Il ya d’abord plusieurs examens du sang de la mère pour dépister uneéventuelle maladie infectieuse, puis l’extraction du sang du cordonombilical après la naissance de l’enfant, sa congélation et son stockagedans des établissements spécialisés, afin de pouvoir garder lescellules pour une durée de l’ordre de 18 années.
Lesang de cordon ombilical est une source privilégiée de cellules souchesen tout point semblables à celles qui sont présentes dans la mœlleosseuse. Il s’agit de cellule de base, non spécialisées, qui sontutilisées par le corps pour fabriquer les principaux composants du sang,les cellules du système immunitaire, ou encore les vaisseaux sanguinset le muscle cardiaque... La méthode thérapeutique consiste à réaliserune greffe de ces cellules souches afin de produire des cellulesdérivées saines dans le traitement de pathologies lourdes, comme lecancer ou les affections génétiques.
Un progrès thérapeutique formidable
Le Vietnam a recensé actuellement 212 transplantions de cellulessouches avec un taux de réussite élevé de l'ordre de 65 à 75%. La greffede cellules souches est un traitement qui se révèle très efficace pourcertaines maladies graves.
Deux moyens sontemployés actuellement : Le premier, les cellules souches grefféesproviennent du patient lui-même. Issues de son cordon ombilical, ou leplus souvent aujourd’hui de sa mœlle, elles sont réimplantées aprèstraitement chimique. C’est le moyen le plus sûr puisque ce genre degreffe ne présente que peu de risques de rejet.
Lesecond consiste en une greffe de cellules souches issues d’un donneurqui n’est pas le patient. Il peut s’agir d’un proche, mais aussi d’untiers après analyse de compatibilité génétique. Toutefois, au Vietnamaujourd’hui, seules les cellules d’un proche peuvent légalement l’objetd’une telle greffe.
Depuis 2006, l’Institut centrald'hématologie et de transfusion sanguine a réalisé 48 greffes decellules issues du patient, et 25 autres, de donneurs. «Le taux desuccès est de 70 %, et en ce cas, les patients retrouvent une vienormale», indique le docteur Vo Thi Thanh Binh, responsable dudépartement de greffe de cellules souches dudit institut. – VNA