La musique de cour royale de Hué, connue sous le nom de « Nhã nhạc », remonte au 13ᵉ siècle et connut son apogée dans la cité impériale de Hué, où elle fut reconnue comme musique de cour officielle sous la dynastie des Nguyen (1802-1945).
Durant cette période, elle devint un élément indispensable de la vie royale, étant interprétée lors de près d’une centaine de cérémonies chaque année. Cette musique est largement considérée comme un symbole de la prospérité des dynasties féodales vietnamiennes.
Ses textes raffinés, ses mélodies élégantes et son style d’interprétation solennel traduisaient à la fois la gravité des cérémonies royales et la grandeur de la cour impériale. Le 7 novembre 2003, l’UNESCO a inscrit la musique de la cour royale de Hué au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, faisant d’elle le premier patrimoine culturel immatériel du Vietnam à bénéficier d’une reconnaissance internationale.
Se distinguant des autres formes de musique vietnamienne, la musique de la cour royale de Hué est le seul genre à posséder un caractère véritablement national. Aujourd’hui, elle se décline en trois formes principales : les grands orchestres, les petits orchestres et les danses de cour.
Les grands orchestres occupent une place centrale et sont interprétés lors des rituels d’État les plus importants. Caractérisés par une sonorité puissante, ils mettent en valeur les tambours, les trompettes cérémonielles et le violon à deux cordes, et sont couramment utilisés lors des grands rites sacrificiels, tels que la cérémonie du Nam Giao et les offices religieux.
Les petits orchestres, quant à eux, se distinguent par un répertoire plus stable et un style raffiné et joyeux. Ils sont généralement interprétés lors des banquets de la cour, des grandes célébrations et du Nouvel An lunaire, faisant appel à une combinaison de percussions, de flûtes et d’instruments à cordes.
Les danses de cour, inspirées des traditions royales et folkloriques anciennes, ont été perfectionnées pour donner naissance à des formes artistiques distinctives. Majoritairement collectives, elles s’expriment à travers des mouvements et des formations soigneusement chorégraphiées. Associées à des instruments de musique et à des paroles d’une grande richesse érudite, ces danses confèrent à la musique de cour une identité unique, sans équivalent au Vietnam comme ailleurs dans le monde.
Au-delà de sa reconnaissance par l’UNESCO, la musique de la cour royale de Hué a été présentée à un large public international à travers les tournées à l’étranger d’artistes vietnamiens, contribuant ainsi à la promotion du patrimoine culturel vietnamien à l’échelle mondiale.
Aujourd’hui encore, elle continue d’être interprétée lors d’événements majeurs tels que le Festival de Hué, ainsi que dans le cadre de cérémonies bouddhistes, de festivals folkloriques et de concerts de musique de chambre./.